Carrière selon Wikipedia de Jean-François Probst
1974-1976 : service de presse de Matignon.
1976-1978 : conseiller de Jérôme Monod au RPR.
1983-1992 : secrétaire général du groupe RPR au Sénat auprès de Charles Pasqua, président du groupe. Démit de ses fonctions et licencié.
1995-1997 : conseiller d’Alain Juppé, Premier ministre.
2000-2001 : conseiller de Jean Tibéri, maire de Paris.
Fin 2000 : exclu du RPR fin 2000 pour avoir soutenu Jean Tiberi.
Aujourd’hui, retiré de la vie politique, il est consultant international en communication. Il conseille des chefs d’entreprises, des politiques et des chefs d’État africains.
De plus, il fait partie des Grandes Gueules dans l’émission quotidienne du même nom de la radio RMC. Il publie, de temps à autre, des articles sur le site d’informations politiques en ligne Bakchich et sous le pseudonyme « Prince Pokou », de savoureuses chroniques sur les turpitudes de la Françafrique.
Titre……………….J-ci.net
LU pour vous
Jean-François Probst (Photo) : « Je crois que Gbagbo est plus proche de Mandela que de Mugabe.»
Le couple Ouattara proche de la CIA ?
Les révélations explosives de Jean-François Probst.
Source: kernews.fr:
Jean-François Probst, l’ancien bras droit de Jacques Chirac, est un éminent spécialiste de l’Afrique. Après une carrière politique extrêmement riche (il a notamment été conseiller de Jérôme Monod au RPR, secrétaire général du groupe RPR au Sénat, conseiller d’Alain Juppé et directeur de la communication de la Mairie de Paris pour Jean Tibéri), il est aujourd’hui consultant international en communication et conseille des chefs d’entreprise, des politiques et des chefs d’État africains. Il était l’invité de Yannick Urrien mardi 21 décembre à 8h10 sur Kernews.
Durée: 62 minutes. Pour écouter l’entretien avec Jean-François Probst, cliquez sur le bouton lecture:
Le couple Ouattara proche de la CIA ? Les révélations explosives de Jean-François Probst.
Nous publions quelques extraits de l’entretien avec Jean-François Probst. Ce script ne constitue pas l’intégralité de l’entretien sonore: compte tenu de la longueur de l’entretien, nous avons du trier, de notre point de vue, les citations les plus marquantes de M. Probst.
Kernews : Pour quelles raisons le gaulliste que vous êtes estime-t-il que nos compatriotes, particulièrement ceux qui sont attachés aux souverainetés nationales, doivent s’intéresser aux événements de Côte d’Ivoire qui, selon vous, marqueront l’histoire de l’Afrique ?
Jean-François Probst : Pour comprendre ce qui se joue aujourd’hui, il faut se reporter à la fin de la IVème République. Les socialistes n’arrivaient pas se dépêtrer des affaires coloniales et c’est là que le général De Gaulle a joué un coup majeur, pour l’intérêt supérieur de la France et des Africains : il a octroyé par référendum à chaque pays la possibilité de devenir indépendant et souverain. La base de l’indépendance nationale lorsque l’on est gaulliste, c’est le 18 juin 1940. C’est le refus de l’occupant, c’est le refus de la collaboration avec l’ennemi, c’est la capacité, malgré la difficulté, à résister. En Côte d’Ivoire, la flamme d’une résistance générale, contre les colonisateurs, les anciens colonisateurs ou les nouveaux colonisateurs que sont les États-Unis, la Chine ou l’Inde, cela existe. Dans le monde entier, des centaines de milliers de jeunes gens s’informent et voient bien qu’il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. Ce qui ne fonctionne pas, c’est un point très cher à la doctrine du général De Gaulle : l’organisation des Nations Unies, «le machin» comme l’appelait le général. C’est une organisation qui n’a pas lieu de s’ingérer dans les affaires intérieures d’un pays pour régler ou annoncer les choses à sa manière. Dans ce qui se passe, la responsabilité de l’ONU est patente. Les Nations Unies ne font pas respecter leurs résolutions de manière générale, que ce soit en Israël, en Iran ou au Kosovo après les trafics d’organes… En Côte d’Ivoire, les Nations Unies n’ont pas fait leur travail pour organiser une élection dans un pays qui a connu une dizaine d’années de crise. Monsieur Gbagbo a été élu en 2000. Il n’est pas arrivé du ciel, il n’est pas seulement un homme un peu socialiste soutenu par les socialistes français. C’est un Ivoirien qui a souffert dans le passé en tant qu’opposant et c’est d’ailleurs Monsieur Ouattara qui l’avait mis en prison quand il était premier ministre de Monsieur Houphouët-Boigny. Pour revenir à ce qui nous préoccupe, les Nations Unies auraient dû organiser des élections incontestables. Or, ce qui vient de se passer montre que rien n’était prêt : les listes électorales n’étaient ni faites ni à faire, on a vu 20 000 électeurs supplémentaires par rapport aux inscrits dans le nord où Ouattara et Soro ont été des rebelles à l’élection… Il y a eu des fraudes, tricheries et truandages… Le délégué des Nations Unies en Côte d’Ivoire, Monsieur Choi, a, à mon avis, une technique coréenne qui n’a rien à voir avec la démocratie moderne. S’il souhaite par la suite qu’il y ait deux Côte d’Ivoire, comme il y a deux Corée depuis 70 ans, c’est son affaire… Mais en Afrique, on est en Afrique, on n’est pas en Asie ! Il y a 15 000 Français en Côte d’Ivoire et ils ne doivent pas subir les effets de la carence, de l’incompétence de l’ONU dans l’organisation d’élections. On voit bien qu’il y a eu beaucoup de fraudes. On me dit qu’il y en a eu des deux côtés. Probablement, mais je vois les cinq régions dans lesquelles certains bureaux de vote sont quasiment à 95% pour Monsieur Ouattara… Il y a eu des empêchements de voter, des violences, des viols et on m’a même raconté que dans certains villages, les amis de Messieurs Ouattara et Soro y allaient à l’arme pour intimider les gens et même parfois les tuer. Les Nations Unies ne peuvent pas fermer les yeux sur de telles affaires. Monsieur Choi n’a pas fait son travail dans le nord… Est-ce que cela exonère pour autant le président Gbagbo et son équipe de tous les défauts ? Sûrement pas, mais ce n’est pas à nous, gens de l’extérieur et prétendument de la communauté internationale, de nous ingérer dans les affaires de la Côte d’Ivoire… La Côte d’Ivoire n’est pas un pays qui est appelé à vivre en guerre civile. C’est un pays que je connais depuis 1969, c’est un pays gaulliste et houphouëtiste dans son cœur et dans ses tripes, c’est un pays uni et rassemblé avec de nombreuses ethnies et des étrangers. Et voilà que les Nations Unies, au lieu d’installer et de préserver la paix, viennent de sécréter la guerre. Je dis que Monsieur Ban Ki-Moon et Monsieur Choi vont avoir très mauvaise conscience et du sang sur les mains.
Pourquoi l’ONU a-t-elle fermé les yeux sur les fraudes dans le nord et pourquoi soutient-on Monsieur Ouattara à Washington en lui attribuant cette victoire ?
Avant de parler des États-Unis, de Monsieur Obama, de Washington et de la CIA, finissons de parler des Nations Unies et de leur rôle. Je crois qu’il y a beaucoup de soldats dans les chars marqués UN. Il y a beaucoup de fonctionnaires et de bureaucrates et, d’après des témoins sur le terrain, on n’a pas vu beaucoup d’observateurs dans les bureaux de vote des cinq régions du nord où il y a eu toutes ces fraudes. Là où l’ONU a encore un rôle encore plus critiquable, c’est que le président de cette fameuse commission électorale indépendante – qui, en réalité, n’avait d’indépendante que le nom – Monsieur Bakayoko, à peine avait-il quelques résultats partiels, s’est enfui à l’Hôtel du Golf… Tout cela est une farce ! Les Nations Unies couvrent cette ouattaresque pantalonnade et c’est très grave ! Cela s’apparente à un vol et un cambriolage de voix d’Ivoiriens par Monsieur Ouattara, malheureusement téléguidé par l’extérieur…
Vous avez évoqué la CIA…
De mon point de vue, et du point de vue de certains observateurs avertis et connaissant bien les affaires ivoiriennes, il est évident que depuis longtemps la CIA téléguide avec quelques longues cornes, et assez facilement semble-t-il, le couple Alassane et Dominique Ouattara… Les rebelles du nord sont manipulés de l’extérieur, et pas seulement par l’islam avec Al Qaïda, des islamistes du nord de l’Afrique qui voudraient bien pousser jusqu’au sud. Tout cela est un imbroglio dans lequel les États-Unis nagent comme d’habitude à contre-courant. Ils ont engendré beaucoup de guerres et beaucoup de conflits civils, avec de nombreux morts dans de nombreux pays où il y a du diamant, de l’uranium, de l’or, du pétrole et d’autres richesses… Tout le monde fait la danse du ventre autour de la Côte d’Ivoire, mais les États-Unis, avec leurs manières lourdingues et obamesques, un peu comme Bush le faisait en Irak, arrivent à entraîner derrière eux des petits satellites ou des vassaux. Malheureusement pour mon beau pays de France, que le général De Gaulle avait fait sortir du commandement intégré de l’OTAN, le président Sarkozy a réintégré l’OTAN. Le président Sarkozy est à la traîne des États-Unis et la France est un wagon de queue de la grosse locomotive américaine… Les USA voudraient le Maroc, la Mauritanie, le Sénégal, la Guinée, le Mali, le Niger et cette Haute-Volta, devenue Burkinabè, qui veut percer vers le sud jusqu’à Yamoussokro pour, disent-ils, transformer la basilique Houphouët-Boigny de Yamoussoukro en mosquée. Obama, comme Sarkozy, c’est un peu une marionnette entre les mains du complexe militaro-industriel américain et des grandes multinationales de l’agroalimentaire qui font ces barres chocolatées qui rendent obèses tous les enfants du monde. Cette action américaine me fait retourner un peu en arrière, au moment de la mort du président Houphouët-Boigny. La France avait déjà cette espèce de difficulté à être ensemble de façon gaullienne pour reconnaître les bienfaits et les défauts de la politique d’Houphouët. Mais Houphouët a dû gérer un pays après l’indépendance, il a commis sûrement des erreurs. Il a sûrement commis celle de mettre dans le même marigot Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, qu’il a nommé premier ministre pendant que sa femme, Dominique, jouait un rôle semble-t-il bizarre à Abidjan et à Yamoussoukro. À la mort d’Houphouët, dans l’avion qui emmenait les autorités, Chirac ne parlait quasiment plus à Balladur… Messmer l’Africain représentait un peu l’autrefois. Il était difficile pour ces gens-là de se parler, même pour Mitterrand qui était carrément attaché aux années 40-50, pour ne pas dire à Vichy puisqu’il y avait carrément reçu la francisque… Le seul en France, socialiste d’ailleurs, qui avait une vision de l’avenir, c’était Gaston Defferre. Aujourd’hui, le président Sarkozy n’a aucune compétence dans le domaine de l’Afrique. Il l’a d’ailleurs démontré par deux stupides discours : celui de Dakar, qui était à la fois raciste et précolonial, et celui de Pretoria, que je viens de relire, dans lequel il annonçait que la France retirait toutes ses bases et tous ses militaires… Aujourd’hui, ce qu’il reste à faire à Monsieur Alain Juppé et à Madame Alliot-Marie, c’est conseiller au président Sarkozy de tenir son engagement : retirer les troupes françaises et pas à cause des élections cafouilleuses de Côte d’Ivoire, mais parce que nous allons vers un monde nouveau, vers la communauté de destin de 53 pays d’Afrique : 1 milliard d’habitants et pas seulement le petit Gabon, dont ne s’occupent que les Balkany, les Bourgi ou les Guéant… Nicolas Sarkozy pourra de façon grossière et indécente s’agiter, vociférer, s’ingérer dans les affaires intérieures de la Côte d’Ivoire, mais il n’aura que des réponses cinglantes des Ivoiriens qui lui répondront que la Côte d’Ivoire n’est pas une sous-préfecture française. Donc, de grâce, que les Américains, que la France de Monsieur Sarkozy, que l’Europe de Messieurs Baroso et Van Rompuy, se calment et s’abstiennent de commentaires vasouilleux et menaçants… Pendant ce temps, Monsieur Netanyahou n’a que faire des recommandations des Nations Unies et Monsieur Ahmadinejad s’assoit sur les recommandations des Nations Unies et de Monsieur Obama…
Sommes-nous en train de vivre un cas de manipulation médiatique mondiale comme ce fut le cas avec l’Irak ?
Incontestablement. Il y a intoxication des lecteurs, auditeurs et téléspectateurs sur la situation qui prévaut à Abidjan et en Côte d’Ivoire. Bien sûr, il y a la responsabilité des journalistes, dont certains ne connaissent rien à la réalité ivoirienne : c’est le cas de Monsieur Jean-Michel Apathie qui s’est fait moucher par un artiste africain… Mon cher Yannick Urrien, je suis né en 1949, j’ai travaillé dans la politique, et des manipulations, il y en a eu plus d’une… D’abord, il y a un grand nombre de monopoles de journaux qui sont tenus par des marchands de canons, des marchands d’avions, des marchands de caleçons ou de béton… Mais c’est aussi vieux que le monde, la manipulation, l’intoxication, c’est aussi vieux que la politique étrangère… Mais cela n’a jamais été aussi accéléré qu’aujourd’hui, parce qu’il y a les médias et surtout Internet, avec les révélations de Wikileaks qui sont tout-à-fait extraordinaires ! Donc, on peut mentir à la population mondiale une fois, comme disait Abraham Lincoln, mais on ne peut pas mentir à tout le monde tout le temps. Par conséquent, les États-Unis, qui sont un géant aux pieds d’argile, feraient mieux de réfléchir plusieurs fois avant d’installer la guerre dans des endroits où ils finiront, comme partout, par être rejetés… Ce qui se passe en Côte d’Ivoire, ce n’est pas seulement de l’intoxication et de la désinformation, ce n’est pas simplement l’instrumentalisation d’un gars comme Ouattara pour mettre le pied dans la porte des richesses. La nouvelle guerre qui se tient maintenant dans tous les coins du monde, c’est celle entre les États-Unis d’Amérique et la République populaire de Chine. L’Afrique de l’Ouest sera l’eldorado des vingt prochaines années dans le monde et, si nous ne comprenons pas que nous avons le devoir, même cynique, d’un rapport Nord-Sud intelligent, il vaut mieux que nous allions nous coucher et la France deviendra un espèce de vaste musée où l’on viendra voir les statues de cire de Monsieur Sarkozy, de Madame Dati ou de Monsieur Delanoë au musée Grévin… Il faut aussi que les journalistes, comme Monsieur Elkabbach, arrêtent de prendre les élites africaines pour des petits «négros Banania»… Cela dépasse l’entendement ! Je viens de réécouter l’interview par Monsieur Elkabbach de Monsieur Pierre Kipré, brillant ambassadeur de la République de Côte d’Ivoire en France, et je me demande s’il ne serait pas temps que les Duhamel, Apathie et Elkabbach aillent directement à la maison des vieux artistes de Ris-Orangis ! On sent l’incompétence, l’arrogance et presque l’injure. Cela rejoint ce que pensent de nombreux Français de Nicolas Sarkozy. Ce garçon a trop tété le biberon de Charles Pasqua et il est le roi de la rodomontade. La politique étrangère, cela nécessite du calme, de la hauteur de vue et de la discussion. Je recommande aussi à nos reporters de France Info et d’ailleurs, d’arrêter de camper dans des halls d’hôtel et de lire des papiers qui leur sont confiés par je ne sais qui à l’ambassade de France ou par d’autres officines… Je suis très peiné pour mon pays, parce que l’on disait la France fille aînée de l’église et la Côte d’Ivoire petite sœur de la France. Les Ivoiriens et nous, nous étions faits pour nous aimer et nous entendre. À Abidjan, il y a quelque chose d’un peu marseillais et en France il y a quelque chose de très ivoirien, ce goût de l’indépendance, de la liberté de la souveraineté et de la rébellion. Ne négligeons pas le fait que 60% des Ivoiriens ont moins de 20 ans. Ne négligeons pas que, comme les gaullistes de la Résistance, ils ont envie de s’opposer aux colonisateurs et au totalitarisme… Seulement, les Chinois ont une diplomatie un peu plus intelligente que la nôtre… Actuellement, ce n’est pas difficile, parce que des crétins gèrent notre approche française de l’Afrique… L’ONU n’a pas été capable de préparer et de contrôler convenablement ces élections et je les entends dire, dans le camp Ouattara de l’Hôtel du Golf, que le Conseil constitutionnel est à la solde du président Gbagbo. Mais ils sont injurieux ! Est-ce que Monsieur Louis Joxe était à la solde de De Gaulle ? Est-ce que Monsieur Roger Frey était à la solde de Pompidou ? Est-ce que Monsieur Roland Dumas était à la solde de Mitterrand ? Est-ce que Monsieur Jean-Louis Debré était à la solde de Chirac ou à la solde du président Sarkozy ? Les journalistes, prétendus spécialistes de l’Afrique, qui essaient de faire passer Gbagbo pour Mugabe se trompent : je crois que Gbagbo est plus proche de Mandela que de Mugabe.
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