Je suis un élucubreur. J’adore élucubrer. Je ne peux plus vivre sans élucubrer. Mais vous savez ce qui m’arrive ce matin ? J’ai perdu l’envie d’élucubrer et c’est le pire qui puisse arriver à un élucubreur. Jusqu’à quand va durer cet état d’esprit ? Je ne le sais pas. Ça dépendra en tout cas des nouvelles en provenance de la lagune Ebrié. En attendant, j’ai beau m’empiffrer de gnontoro, il n’y a rien à faire : 1 bâtonnet plus 1 bâtonnet font désespérément 2 bâtonnets.
Hélas ! Oui, à mon corps défendant, j’ai neutralisé le gnontoro. Il y a un secret pour cela. Je vais d’ailleurs vous filer le tuyau. Ça marche aussi avec le whisky et même avec le ranmoagha.
Voilà, lorsque je désire que le gnontoro soit aussi inoffensif que le bissap, il y a un truc : je croque de la cola, je recueille le jus de la cola dans un verre, j’y ajoute du tabac et je remue vivement le tout.
Le breuvage qui en résulte ne fait pas bon ménage avec le gnontoro. Et c’est ce que je consomme depuis le déclenchement des Gbagboteries. Ce Gbagbo, il n’a pas seulement perdu au Nord, il a perdu aussi le nord.
Et en plus du Gbagbo qui ne voit pas les oreilles de l’âne qui va le foutre par terre, j’ai une autre angoisse à gérer. Le bruit court dans mon secteur que la distribution des moustiquaires aura lieu très bientôt. Mon Dieu !
Pourvu que cette distribution n’ait pas lieu. Que vais-je donc dire à Madame Toégui ? Figurez-vous que j’ai égaré le ‘’bon ‘’ qu’elle m’avait remis à garder. Un sésame donnant droit à six moustiquaires.
En vérité, je ne suis pas très sûr qu’elle m’ait vraiment remis ce ‘‘bon’’ mais elle me dit qu’elle me l’a remis. Et même si elle ne m’avait pas remis ce ‘‘bon’’, gare à moi si je déclare qu’elle ne me l’a pas remis. Quoi qu’il en soit, je ne sais pas où j’ai mis ce foutu ‘‘ bon’’ de moustiquaires.
D’abord, qui a eu cette idée de distribuer des moustiquaires dans les quartiers ? On aurait pu le faire dans la salle des banquets de Ouaga 2000. Combattre le palu ? Mais pourquoi combattre le palu ?! Le palu et nous, on ne fait qu’un, depuis toujours. Vous n’auriez pas vu un ‘‘ bon’’ de moustiquaires signé de la main du Docteur Seydou Bouda ? Je vous le revaudrais. J’habite en ‘‘zone Une’’ face au marché de Karpala.
Mon Dieu ! Où est-ce qu’il se trouve, ce machin ?! Seydou Bouda ne pouvait donc pas fabriquer des ‘‘bons’’ plus larges, plus longs, et en carton au lieu de ce bout de truc qui ne pouvait que se perdre ?
Mon Dieu ! Si je ne trouve pas ce ‘‘bon,’’ y aura plus de ‘‘20 Heures’’ pour moi. Plus de Rémi DJANDJINOU. Plus d’Actu Hebdo, plus aucun journal à France 24 ou ailleurs. Rien que ce film Indien ou (Hindou) qui passe plusieurs fois par jour et sur toutes les chaînes. Elle me dira : « Toi, tes gens là parlent trop… Il ne font que parler, parler, et y a rien de bon »…
Avez-pas vu un ‘‘bon’’ pour moustiquaires ? Mais dites-moi, ces moustiquaires, elles viennent d’où ? De Chine ou … de Chine ? A présent vous avez compris que je ne suis pas en état de vous livrer aujourd’hui des élucubrations élucubrantes.
Mes radicaux libres volent bas. Vous n’aurez, par conséquent, que des élucubrations de qualité passable. Un peu comme ce riz contaminé qu’on avait reçu de Téma et qui avait manqué de décimer la moitié de Simon- Ville. Pour ne rien arranger, je sens aussi mon stress antioxydant qui va à gauche, qui va à droite. Vous ne comprenez rien aux radicaux libres et au stress antioxydant ?
Qu’importe. On vous demande de lire des élucubrations, pas de les comprendre. Et vous n’aimerez tout de même pas que je vous livre des élucubrations qui se suivent et qui se ressemblent ? Non, ce qui fait la qualité d’un élucubreur, c’est sa capacité à produire tantôt des élucubrations biologiques, tantôt des élucubrations émergentes, tantôt des élucubrations renouvelables à effet de serre. Autrement ce ne serait plus des élucubrations.
Silence ! Qui a crié : « Ça ce n’est pas des élucubrations ! ». Ce n’est pas des élucubrations, c’est quoi alors ? Comment appelez-vous une dissertation produite par un élucubreur ? N’écoutez pas ce type chers amis, et suivez mon conseil. Quand vous ne comprenez pas quelque chose aux élucubrations, allez vite au dico. Moi qui élucubre, je vais chaque fois au dico. Mais je l’avoue, souvent quand je vais au dico, j’en ressors encore plus ignorant. Ainsi, lorsque j’ai voulu en savoir long sur l’antioxydant, je suis allé au mot ‘‘Stress’’.
Vous croyiez qu’avoir le stress c’est lorsque vous sombrez dans la mélancolie ? Ou lorsque vous avez le vague à l’âme ? Hum !! Allez au dico et vous découvrirez que c’est plus grave : c’est votre cerveau qui est agressé par des corticoïdes, de l’adrénaline et des surrénales. Vous devez donc vous soigner.
Ce Gbagbo quoi !! Si jamais je l’attrape quoi !! Je vais vous dire quelque chose. Lorsque la crise en Côte d’Ivoire a commencé à aller progressivement de mal en pis, j’ai pensé instinctivement à Hermann. Et je me suis dit :
« Pourvu qu’il se taise… Pourvu qu’il ne parle pas… ». Peine perdue. C’est comme si je le sentais venir. Jusqu’à cette déclaration à la BBC. Visiblement la situation de 2002 ne lui pas servi de leçon. Ou alors on ne lui avait pas tout dit. Que la majorité des Burkinabé n’était pas en accord avec son point de vue. Moi, Toégui, j’élucubre. Mais je sais que, le cas échéant, je ne pourrai pas me prévaloir de mes propres élucubrations.
Non, dans certaines situations, il y a des paroles qu’il ne faut pas dire, des convictions personnelles qu’il faut savoir garder au fond de soi .On se tait, surtout lorsqu’il s’agit d’une situation susceptible de mettre en conflit son propre pays et un pays tiers. Jusqu’à cette déclaration de Deval Millogo dont on se demande d’ailleurs si elle reflète un point de vue personnel où le point de vue du parti UNDD…
Non Monsieur Millogo, on ne peut pas vous suivre. Cette fois non plus. Le coup de Gbagbo est trop gros. Un coup d’Etat militaire aurait été mieux toléré que cette tragédie que Gbagbo nous donne à voir. Ça ne vous a rien dit, ce couvre–feu qui n’avait aucune raison d’être ? Ça ne vous a rien dit, ce black-out sur RFI, la BBC, France 24 et TV5 qu’on ne peut pourtant accuser de parti pris ?
Ça ne vous a rien dit, le fait que le Conseil Constitutionnel ait effectué en 3 heures un travail qui a été effectué en 3 jours par 100 agents ? De grâce, Monsieur Millogo, arrêtez d’évoquer le Conseil Constitutionnel de Côte d’Ivoire. Arrêtez d’en parler comme si vous ignoriez de quoi sont capables les Conseils Constitutionnels au Zimbabwe… au Kenya… au Bungawa… au Gondwana… et ailleurs…
La Gauche Africaine vient de terminer sa deuxième rencontre à Ouagadougou. Sous l’égide du Parti Africain de l’Indépendance, alias le PAI. Avec Philippe Ouédraogo comme Maître de Cérémonie.
Il y a une question qui me démange… qui me démange. Oh, que ça me démange. Mais je ne poserai pas de question. Ferme-toi, ma bouche ! Don’t ask ! Don’t tell ! Je me fais mienne cette expression qui vient juste de voir le jour au pays d’OBAMA. Sous le contrôle de Mister Tebguéré. More élucubration ? Ok ! Where there is the will, there is the way.
Quelqu’un aurait-il aperçu Soumane Touré ces derniers temps ? Ça fait un bail que je ne l’ai pas vu. Ni entendu. Ni lu. Rien de grave au moins ? Il faudra que je voie Moussa Michel Tapsoba pour avoir de ses nouvelles. Je me suis laissé dire qu’ils étaient amis. C’est comme Maître Bénéwindé. Quand j’aurai besoin de ses nouvelles, c’est encore auprès de MMT que j’irai m’enquérir. Ainsi va le Faso.
Je ne poserai pas de question à Phil O. mais je la poserai volontiers à Arba Diallo. Lui, c’est un gentleman. Pas malcauseur. Pas bombeur de gueule. Voilà… !! Si vous avez soudain envie de déchirer ce papier et de le jeter par-dessus bord, comme cet affidé de Blé Goudé à la RTI, gardez votre calme. Mangez une feuille d’aloès et dites-vous que vous avez lu les élucubrations de Toégui.
Source : L’Observateur Paalga
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