(AfriSCOOP Abidjan) — La vie reprend progressivement son cours normal ce lundi en Côte d’Ivoire suite à l’appel dimanche du gouvernement de Laurent Gbagbo aux populations ivoiriennes à la reprise du travail, de l’école, du transport et du commerce. La psychose d’un affrontement militaire ou civil est tombée d’un cran depuis le week-end où on n’a déploré aucunes échauffourées comme ce fut le cas depuis le jeudi 16 décembre que le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RDHP) a appelé à une marche de soutien en vue d’installer le gouvernement Guillaume Soro et Alassane Ouattara. Lequel a été déclaré « vainqueur » de l’élection présidentielle du 28 novembre dernier, alors que le président sortant Laurent Gbagbo a déclaré « élu » du même scrutin.
Mais un autre antagonisme entre civils et militaires fait planer un danger imminent sur le pays si on n’y prend garde.
Face-à-face jeunesse ‘’aux mains nues‘’- chars de Licorne (armée française). C’est en novembre 2004 que le monde entier avait été témoin de ce scénario qui a eu pour théâtre l’esplanade de l’hôtel Ivoire à Abidjan. Les soldats français armés jusqu’aux dents ont craqué et ouvert le feu à volonté sur une foule massive réclamant leur départ du périmètre de la résidence du président Laurent Gbagbo. Bilan du carnage : 65 morts et une centaine de blessés.
Six ans après, l’histoire est à deux doigts de se répéter en Côte d’Ivoire cette fois sur une autre scène, la rue, de nouveaux acteurs, les ‘’patriotes‘’ en l’occurrence les nouveaux majeurs d’une part et d’autre part les chars estampillés UN (United Nations).
Le motif du très possible accrochage entre ces deux personnages ci-dessus désignés, le même que celui qui a engendré autrefois un bain de sang : « le départ immédiat » du territoire ivoirien de la force onusienne.
Depuis le vendredi 17 décembre dernier que Laurent Gbagbo déclaré « président de la République élu » du second tour de l’élection présidentielle du 28 novembre dernier, selon le Conseil constitutionnel, qui l’a investi dans cette fonction samedi 4 décembre dernier, a demandé à l’Opération des nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) de quitter sans délai le sol ivoirien, ses partisans se dressent contre les blindés onusiens.
De jeunes gens non armés donc encore « les mains nues » s’emploient à empêcher, avec tout le risque que cela contient, les blindés et autres véhicules onusiens de circuler.
C’est à Abidjan que cette scène a été observée dimanche depuis la première fois que le chef de l’Etat a demandé sans ambages le retrait des observateurs militaires et administratifs de l’ONU. Une poignée de jeunes exécutant des chants à la patrie et huant des Casques bleus ont obstrué la voie en répétant le refrain « ONU au revoir ».
Sur les images on a pu voir les pilotes de la patrouille UN composée de chars et de véhicules de types 4×4 s’entêter avant de faire marche arrière puis de rebrousser chemin. Direction : l’ex-hôtel Sebroko siège de l’ONUCI au nord-ouest d’Abidjan où se trouve le quartier d’Attécoubé, dans la commune commerciale d’Adjamé.
Extrait vidéo : la population bloque le passage aux chars de l’Onuci
Les commentaires sont fermés.