Les salaires de décembre seront bel et bien payés. Comme à l’accoutumée, les premiers salaires et/ou soldes commenceront à être virés dans les banques à compter du 22 décembre prochain. Cette information importante qui nous a été donnée, lundi dernier, est de source suffisamment crédible pour ne souffrir aucun doute.
Cette source indique que les régies financières vont réussir à mobiliser –et c’est quasiment fait– 100 milliards de Fcfa de ressources financières nécessaires (recettes fiscales, douanières et autres ressources parapubliques et appuis attendus) au paiement des salaires. La masse salariale mensuelle des fonctionnaires et agents des établissements publics nationaux (Epn), y compris, bien sûr, le solde des militaires est d’environ 70 milliards de Fcfa. Mais si l’on y ajoute les arriérés salariaux auxquels l’Etat devra faire face en ce mois de décembre 2010 (environ 23 milliards de Fcfa), son engagement total vis-à-vis des personnes susmentionnées se situe dans la fourchette de 93 milliards de Fcfa.
Comme on peut le constater, les ressources permettent largement de payer sans difficulté les soldes et salaires du mois. Mieux, le Président Laurent Gbagbo ne veut pas se contenter de cela il entend aussi payer, comme d’habitude, les échéances de la dette extérieure de l’Etat. En effet, le Chef de l’Etat ivoirien a instruit son gouvernement conduit par le Professeur Aké N’Gbo, de continuer à rembourser les créanciers des Clubs de Paris et Londres mais aussi de la Banque mondiale. Et ce, conformément aux schémas issus de la restructuration de la dette extérieure et donc des négociations qui ont été menées le 15 mai 2009, avec lesdits créanciers après l’atteinte du point de décision de l’Initiative Ppte, le 31 mars 2009. Aussi, le gouvernement a-t-il décidé, pour ce mois-ci, de verser effectivement aux différents créanciers (multilatéraux, bilatéraux et commerciaux/privés) globalement, les 17 milliards de Fcfa d’arriérés échus.
1,5 milliard remboursé le 9 décembre
D’ailleurs, au titre desdits arriérés, la Banque mondiale a reçu le jeudi 9 décembre dernier du gouvernement du Président Laurent Gbagbo, un chèque de 1,5 milliard de Fcfa représentant une partie de ses créances. Ce chèque remis à cette institution de Bretton Woods, a bel et bien été signé par le tout nouveau ministre de l’Economie et des Finances, Désiré Dallo. Ce qui montre, in fine, que les problèmes de signature qui aurait été arrachée aux nouvelles autorités ne sont, en réalité, que du bluff. Mieux, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) ne reconnaît actuellement, souligne-t-on, qu’une seule signature, celle du ministre Désiré Dallo, nommé par Laurent Gbagbo ; parce que les autorités ivoiriennes ont pris des dispositions légales pour qu’il en soit ainsi. Les résultats définitifs proclamés le 3 décembre par le Conseil constitutionnel et les documents relatifs à la prestation de serment du Président réélu, Laurent Gbagbo, lui ont été transmis à la Banque centrale, comme le recommandent les usages dans ce cas d’espèce. Ce, afin que cet institut d’émission prenne acte du fait que le Président de la République de Côte d’Ivoire s’appelle Laurent Gbagbo. Dès lors, le ministre des Finances issu du gouvernement qu’il a formé le 7 décembre dernier, devient l’autorité dont la seule signature est légalement reconnue. A l’évidence, il n’existe pas de problème de signature à la Banque centrale dont 40% des réserves proviennent de la Côte d’Ivoire. «La Côte d’Ivoire est donc au travail ; elle est en marche», rassure-t-on dans l’antre des finances publiques ivoiriennes. Les autorités légales ne se contentent pas de rembourser les échéances de la dette extérieure, elles travaillent également à apurer le dû des opérateurs de la filière café-cacao qui avaient, à la demande de l’ancien gouvernement, fait des avances sur le paiement du Dus (droit unique de sortie) d’un montant de 95 milliards de Fcfa à l’Etat à l’effet de faire face à ses obligations régaliennes.
Les acteurs du secteur financier remobilisés
De source crédible, 80 milliards de cette somme ont déjà fait l’objet de remboursement. Le reste (soit 15 milliards de Fcfa), assure-t-on avec forces convictions, sera payé au plus tard le 31 décembre prochain, laissant ainsi une marge de manœuvre supplémentaire à l’Etat pour les mois à venir; les cours mondiaux du binôme café-cacao, et particulièrement ceux du cacao étant rémunérateurs, l’Etat de Côte d’Ivoire table sur une collecte suffisante du Dus. Toute chose qui permettra de garantir déjà, avec bien évidemment l’inclusion des recettes fiscales et douanières ainsi que des bons du Trésor et/ou autres ressources mobilisables projetés, le paiement de la masse salariale, des mois de janvier et février 2011.
En tout cas, le nouveau ministre de l’Economie et des Finances et ses collaborateurs se battent pour le retour de la confiance des opérateurs économiques qui, il faut l’avouer, a été fortement ébranlée par la situation post électorale. Le ministre Dallo a d’ailleurs rencontré l’Association des banques et établissements financiers de Côte d’Ivoire (Apbef-Ci) pour remobiliser les acteurs du secteur financier ivoirien. Lesquels, indique-t-on, se disent prêts à accompagner le pays comme ils l’ont toujours fait. Ces banquiers et financiers, faut-il le rappeler, sont les principaux souscripteurs des emprunts obligataires et bons du Trésor émis par l’Etat. Ce faisant, ils sont des acteurs importants dans la mobilisation des ressources publiques dans tous les pays du monde. Ils ont été particulièrement actifs ces dernières années en Côte d’Ivoire en dépit de la longue crise.
GOORE BI HUE
FratMat
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