Côte d’Ivoire: Ouattara augmente la pression

THE ASSOCIATED PRESS

ABIDJAN, Côte d’Ivoire – L’homme reconnu par la majorité de la communauté internationale comme le nouveau président de la Côte d’Ivoire a augmenté la pression, mardi, pour tenter d’amener son rival à renoncer au pouvoir.

Alassane Ouattara — dont la victoire a été reconnue par les États-Unis, l’Union européenne, la France et l’Union africaine — a l’intention de prendre le contrôle du siège social de la télévision d’État et de plusieurs édifices gouvernementaux, même si ceux-ci sont lourdement gardés par des soldats fidèles au président défait, Laurent Gbagbo.

Des affrontements sont à prévoir si les hommes de M. Ouattara tentent d’y pénétrer par la force.

Une stratégie financière pour déstabiliser le gouvernement — de plus en plus isolé — de M. Gbagbo est aussi à l’étude. M. Ouattara veut lui interdire l’accès aux fonds gouvernementaux, ce qui l’empêcherait de payer les soldats et les fonctionnaires. Cela pourrait provoquer des défections de masse et renverser la vapeur contre le président sortant.

Les deux hommes se disputent la présidence et le contrôle du pays depuis la tenue, le 28 novembre, d’une élection présidentielle qui a été jugée juste et transparente par les observateurs internationaux. Le scrutin avait été organisé et supervisé par les Nations unies, en vertu d’un accord qui devait mettre fin au conflit larvé qui scindait essentiellement le pays en deux depuis plusieurs années.

Les appuis de M. Ouattara sont surtout concentrés dans le nord du pays, et ceux de M. Gbagbo dans le sud.

Un conseiller de M. Ouattara, Amadou Coulibaly, a indiqué que le contrôle des finances de l’État représenterait une «étape importante». Le président de la Chambre ivorienne de commerce et d’industrie, Jean-Louis Billon, estime que quelque 180 millions $ US tombent chaque mois dans les coffres gouvernementaux, mais que les revenus de décembre sont encore plus élevés en raison des récoltes de cacao et de la saison des Fêtes.

M. Ouattara a envoyé une lettre, la semaine dernière, à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) — qui regroupe les finances des huit pays qui partagent le franc ouest-africain — lui demandant de bloquer l’accès du gouvernement Gbagbo à ces fonds. La banque n’a pas encore répondu à cette demande.

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