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Le 13 décembre 2010 rentrera dans l’histoire de la crise ivoirienne. Cette date marque celle choisie par les soldats pro-Gbagbo pour déstabiliser le régime Ouattara qui a pris ses quartiers au Golf hôtel en attendant que par la voie pacifique et sans effusion de sang l’ex-chef d’Etat Laurent Gbagbo plie bagage des locaux actuels de la Présidence de la Républiqe. Récit d’une journée de provocation inutile….
« Ce lundi 13 décembre 2010, des collègues et moi devrions avoir une séance de travail avec une personnalité proche du régime légitime ivoirien nouvellement élu. Nous devrions donc nous rendre à l’hôtel du Golf pour cette séance de travail. Il est neuf (9) heures lorsqu’à la descente de la voie menant à l’Hôtel du Golf via le carrefour de M’pouto, un détachement des soldats pro-Gbagbo nous intime l’ordre de rebrousser chemin. Nous nous exécutons immédiatement sans demander nos restes. En ces moments nos vies sont effet plus précieuses que tout. Quelques mètres plus loin, sur le chemin de retour, nous patientons en attendant que le trafic normal en cette matinée reprenne avant de continuer notre chemin. C’est plus tard, arrivés à destination, à l’Hôtel du Golf, que nous apprenons avec soulagement, que les détachements pro-gbagbo ont été mis en déroute par une cinquantaine de soldats FAFN. Ces derniers ont aussi pu saisir des véhicules de combat FANCI et autres armes laissées par les fuyards.
Attendant dans le Hall de l’hôtel le début de notre rencontre, nous apprenons l’arrivée d’un renfort de soldats pro-Gbagbo.
C’est alors que les services de sécurité du régime au pouvoir nous ont conseillé de vider le Hall et que les résidents devraient regagner leur chambre, alors que les visiteurs que nous sommes, devrions rentrer, chacun chez lui ou rejoindre le sous-sol. Sages et obéissants (de toutes les façons, on n’avait pas le choix), nous avons repris route mais sans aller très loin. Car du côté de M’pouto, il ya avait déjà un intransigeant blocus. Demi-tour. Nous regagnons l’hôtel à vive allure, vue la mine guerrière que les deux camps rivaux affichaient.
Il ne fallait pas que nous soyons pris entre deux feux nourris. Après quelques heures dans les jardins de l’hôtel, une file de véhicules onusiens sort et fait mouvement en direction du village de M’Pouto. Nous prenons la décision de les suivre, toujours dans la quête de sortie de ce guêpier. Niet. Malgré la présence d’un général onusien en tête du cortège, les auteurs du blocus n’ont pas cédé, en réponse à l’affront, en réponse à l’humiliation qu’ils ont connue quelques heures plus tôt dans la matinée (c’est nous les pauvres civils sans le moindre canif qui devrions payer).
Retour et route vers la direction Riviera Anono… Idem. Blocus au niveau du feu tricolore proche de la résidence de Mme Thérèse Houphouët Boigny. Il nous a même été rapporté que le Général Koulibaly (ex-CNSP) y était retenu par les auteurs du blocus, avec tous ses téléphones retenus. Son véhicule fouillé de fond en comble, aucune arme n’y est trouvée. Il m’a finalement semblé que c’était pour sa libération que le Général onusien avait pris la tête du cortège. Mais là encore, nul n’avait le droit de passer. C’est alors que nous sommes tous revenus au Golf hotel, réfléchissant aux voies de sortie. La crainte de voir la nuit tomber sans solution, errant dans le jardin, sans autre protection que celle des soldats Onusiens et FAFN, avec le risque de recevoir en plein air, des balles perdues (faisant de nous des victimes collatérales). En fin de compte nous décidons d’abandonner nos véhicules sur les lieux et prendre les petits chemins piétons dans les broussailles autour du Golf. Ouf! Nous revoilà enfin dans un endroit bouillant de vies : Anono village.
En notre connaissance, en dehors de quelques traumatismes psychologiques subis, aucune personne n’est restée retenue aux mains des derniers soldats croyant encore aux rêves (être chef d’État à vie) de Laurent Gbagbo ».
Il faut préciser que Alassane Dramane Ouattara a gagné les élections présidentielles en Cote d’Ivoire avec 54,1 % des voix.
Comme le dirait l’autre, La Voix du peuple est la Voix de DIEU. Quelqu’un l’a dit il y a une dizaine d’année à l’issue d’une élection jugée « calamiteuse » par lui même, avec un taux de participation de seulement 30 %.
« … j’ai compris maintenant que les troubles existent dans les pays parce que des gens ne veulent pas respecter les textes…. » Dixit Laurent Gbagbo. En effet, Yao N’DRE n’a pas respecté l’article 64 nouveau du code électoral de sortie de crise de la Côte d’Ivoire, encore moins la résolution 1765 adoptée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies, le 16 juillet 2007.
Propos recueillis par Eloges ORAUX sur place au Golf Hôtel
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