Gbagbo – Ouattara: la guerre des ondes est déclarée (Jeune-Afrique)

Par Théophile Kouamouo, envoyé spécial à Abidjan

La tension monte à Abidjan, d’autant plus dangereusement que les camps des deux présidents proclamés Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo se livrent une guerre de communication sans merci par médias interposés.

Après la bataille diplomatique et la compétition pour avoir les faveurs des hommes en armes, voici venu le temps de la guérilla médiatique entre Laurent Gbagbo et Alassane Dramane Ouattara (ADO). Depuis le week-end dernier, Radio Côte d’Ivoire (88.0 sur la bande FM), acquise à Laurent Gbagbo, fait face à une « concurrente ». Il s’agit de la « Radio RHDP », dont les journaux pro-ADO ont révélé la fréquence (105.1 sur la bande FM) dans leurs éditions de ce lundi.

« Cette nouvelle radio du RHDP vient mettre fin à l’isolement médiatique dont était l’objet le président Alassane Ouattara et son gouvernement », écrit ainsi le quotidien Le Démocrate. « Cette radio émet de manière illégale à partir de l’hôtel du Golf [siège du gouvernement Ouattara, protégé par l’Onuci, NDLR] et nous essayons de trouver une solution à ce problème », a accusé Franck Anderson Kouassi, président du Conseil national de la communication audiovisuelle (CNCA), interrogé par jeuneafrique.com.

Équilibrer la RTI

Alors que le camp ADO annonce une télévision à venir, pour équilibrer les propos de la Radio télévision ivoirienne (RTI, qui soutient Laurent Gbagbo), les quotidiens des deux tendances continuent d’être imprimés et distribués par les mêmes imprimeries et la même société de distribution (Edipresse, contrôlée par Lagardère et le quotidien d’État Fraternité-Matin).

Les radios et télévisions internationales sont toujours coupées. Dans les territoires sous contrôle de l’ex-rébellion dirigée par Guillaume Soro, la RTI n’émet plus, laissant la place à des médias contrôlés étroitement par les Forces nouvelles. En Côte d’Ivoire, internet est désormais le média le plus diversifié, où l’on peut consulter à la fois la presse locale, les blogs militants et les médias internationaux.

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