Le mutisme des Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN) depuis la crise post-électorale suscite diverses appréciations. Le vendredi 10 décembre 2010 au Ran-hôtel de Bouaké, le commandant de la zone 3 Chérif Ousmane a profité d’une réunion de soutien des chefs de communautés résidant dans la vallée du Bandama au président Alassane Ouattara pour livrer la position de son mouvement. A l’en croire, les FN qui disposent des moyens humains et matériels pour ‘’sauter’’ Laurent Gbagbo du fauteuil présidentiel, ne sont pas passées à l’action en raison de l’instruction du président Alassane Ouattara qui a décidé de jouer à fond la carte de la négociation. Et non celle de l’affrontement pouvant déboucher sur un bain de sang. « Nous Forces Nouvelles, avons les moyens humains et matériels pour déloger Gbagbo du palais présidentiel et faire respecter la légitimité du peuple Ivoirien. Nous avons les hommes et les armes pour faire partir Laurent Gbagbo du pouvoir auquel il s’accroche. Mais, nous n’agissons pas parce que le président élu lui-même préconise une sortie de crise sans affrontement, sans bain de sang. Nous n’allons pas être plus royalistes que le roi. C’est pourquoi nous observons la situation actuelle et ne réagissons pas », a expliqué le Com-Zone Chérif. Non sans signifier que ses hommes ne sont plus des rebelles. Mais que ce sont tous ceux qui suivent Laurent Gbagbo dans sa tentative « d’usurpation de la volonté du peuple » qui sont dans l’insurrection armée. « Le Chef de l’Etat en qui tous les hommes en armes doivent se reconnaitre, c’est Alassane Ouattara. C’est lui qui a été élu. Et il a lancé un appel dans ce sens. Etre sourd à cet appel pour suivre un président clandestin, illégal et illégitime, est de la rébellion. Les Forces Nouvelles ne sont plus des rebelles parce qu’ils sont du côté de la légitimité démocratique certifiée par les Nations-Unies», se convainc-t-il. Non sans lancer un appel à la sérénité aux fonctionnaires de Bouaké qu’il a exhorté à rouvrir les écoles et les formations sanitaires. « Vaquez à vos occupations dans la quiétude. Il n’y aura aucune attaque de nos positions. Aucun élément des FDS ne va nous attaquer. La situation sécuritaire de nos zones est sous contrôle », a-t-il conclu. Pour sa part, dans une déclaration de soutien aux Chefs d’Etat de la Cedeao, Mme Maimouna Koné Faber, très active dans la région sur le front de la protestation contre le « coup d’Etat électoral » du candidat Gbagbo, a invité l’organisation sous-régionale à aller au delà de la suspension de la Côte d’Ivoire. « Considérant les risques d’asphyxie socio-économique encourus par la Côte d’Ivoire ; considérant que toutes les voies pacifiques de sortie honorable d’un président déchu sont épuisées ; considérant que chaque jour, nous payons un lourd tribu à la dictature de LMP avec un nombre toujours croissant d’assassinats, d’enlèvements, de disparations de nos mères, nos sœurs, nos époux et nos enfants nuitamment par une bande de schizophrènes qui, le jour venu se présente à la télévision nationale caporalisée comme des victimes, nous, Femmes, épouses et mères de Côte d’Ivoire, lançons un cri de détresse. Nous lançons un appel pressant à la Cedeao pour qu’elle intervienne urgemment et efficacement afin de libérer la Côte d’Ivoire du joug de LMP avant que ne survienne l’irréparable », a-t-elle lancé. Notons que les chefs de communauté ont appelé le président Gbagbo « à faire le sacrifice citoyen en cédant le pouvoir à Alassane Ouattara, son successeur élu démocratiquement».
M Tié Traoré in L’Intellligent d’Abidjan
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