Le voyage de ce samedi 11 décembre 2010 d’Abidjan à destination de Tongon dans la région des Savanes (Korhogo) où ils exercent dans l’usine aurifère de la compagnie Rangold aura été particulièrement difficile, mouvementé et stressant pour plus de deux cent (200) personnes.
Ils ont été arrêtés par des combattants des Forces Nouvelles dans la ville de Bouaké puis jetés dans les geôles de la Préfecture de police où ils ont passé la nuit du samedi 11 au dimanche 12 décembre 2010. Motif, mercenariat pour le compte du président »illégitime » Laurent Gbagbo. Les détenus qui étaient à bord de cinq cars flambants neufs de 60 places et un Massa de 18 places avant leur arrestation, sont accusés d’être des mercenaires convoyés d’Angola dans la perspective de l’exécution d’un plan d’attaques des positions des Forces Nouvelles. S’agit-il d’un beau coup de filet ou d’une simple fausse alerte sur fond d’erreur ? Le sujet alimente toutes les conversations dans la capitale des Forces Nouvelles et chaque riverain de Bouaké y va de ses commentaires et appréciations. Dans l’ensemble, l’on soutient mordicus que ce sont bel et bien des « mercenaires angolais » à la solde du président Gbagbo pour semer des troubles en zone FN afin de consolider son pouvoir »illégal » en toute quiétude.&nbs p;
Des mercenaires angolais, une thèse discutable?
Mais cette prise de position n’est pas bien évidente à plusieurs égards. A ce propos, suite aux premières interpellations, vers 21heures 30 ce samedi 11 décembre 2010, des FN avaient indiqué avoir saisi dans les véhicules du convoi des grenades, des armes d’assaut de type kalachnikov, des armes de poing et des tenues militaires. Aussi étrange que cela soit, aucune de ces pièces à convictions, n’a été présentée ni à la population ni à la presse pour se faire une opinion nette. En outre, aucune autorité militaire ou politique officielle des FN ne s’est ni intéressée ni prononcée sur ce dossier. Ce qui est rarissime. Les autorités militaires de la zone se sont montrées très prudentes sur le sujet. Là où par le passé elles seraient en première ligne à la télévision « Notre Patrie » pour présenter « le trophée de g uerre » ou »le butin de la nouvelle guerre froide » que se livrent Abidjan et Bouaké depuis l’investiture du président Gbagbo par le conseil constitutionnel au détriment du président élu Alassane Ouattara derrière qui les guerriers du 19 septembre 2002 se sont rangés.
Si l’on en croit notre source,lors de l’interrogatoire, les mis en cause ont soutenu qu’il revenaient d’Abidjan où ils ont pris part au scrutin présidentiel le 28 novembre 2010. Malheureusement, en raison des contestations post-électorales, c’est finalement le samedi 11 décembre que la Société Rangold, leur employeur a pu organiser un convoi à destination de Tongon.
Joint au téléphone, M. Amoulaye Dao, directeur du personnel de Rangold relativise ces propos. Tout en restant prudent sur le nombre important des participants du convoi. Ce, en raison du fait que les contractuels de l’usine aurifère n’atteignent pas le nombre de 200. Il y a eu à l’évidence des infiltrés dans le convoi. Qu i sont-ils? Est-ce les mercenaires tant recherché. M. Dao est très prudent à ce niveau. « Il ne sont certes pas des agents de notre compagnie. Mais, ils travaillent dans notre usine en construction sous le régime de contractuels. Ils sont des contractuels locaux qui font de la tuyauterie, les soudures et autres.C’est possible qu’il y ait eu une infiltration mais puisque nous ne sommes pas sur le lieu et que nous n’avons pas les noms de ceux qui ont été arrêtés, nous ne pouvons pas nous prononcer sur ce point, au risque de dire des contrevérités », explique-t-il. Tout en gardant espoir que ceux qui n’ont rien à voir avec l’activité de mercenaires soient relaxés rapidement. Au moment où nous mettions sous presse, les Forces Nouvelles s’activaient à démêler le vrai de l’ivraie. c’est-à-dire les contractuels de la compagnie aurifère des infiltrés dont on ignore pour l’heure, s’il s’agit véritablement de me rcenaires angolais.
Faut-il le rappeler, des mercenaires angolais ont été à plusieurs reprises cités comme force d’appui à Laurent Gbagbo depuis le déclenchement de la crise Ivoirienne. Ces derniers avaient pris part à la libération de la ville de Daloa et d’autres localités de l’Ouest tombées aux premières heures de la belligérance armée dans l’escarcelle des Forces Nouvelles de Guillaume Soro.
Dalima Dahoué, Envoyés spécial à Bouaké, Informateur.net
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