Emile Guiriéoulou, le ministre de l’Intérieur a rencontré hier, à l’hôtel du District au Plateau le corps préfectoral La gestion du contentieux postélectoral entre les représentants du chef de l’Etat dans leur circonscription administrative et la tutelle était au centre des échanges. Sur cette question, le ministre de l’intérieur s’est voulu clair «Nous avons des lois dans notre pays, il n’y a donc pas deux présidents de la République la situation est claire, elle n’est pas flou» a indiqué le ministre Guiriélou aux préfets. Le Conseil constitutionnel ayant proclamé les résultats définitifs donnant le candidat Laurent Gbagbo vainqueur de la présidentielle, il a recommandé au corps préfectoral de servir les institutions de la République qu’il incarne de ce fait avec loyauté. Le ministre de l’Intérieur a marqué son indignation de voir le président de la CEI, se prévalant des résultats provisoires, annoncer tout seul, sans les autres membres de sa structure, la victoire de Alassane Dramane Ouattara. Une situation qu’il a jugée anormale étant donné que le verdict de Youssouf Bakayoko a été rendu au mépris même des lois régissant le fonctionnement de la République. Emile Guiriéoulou a expliqué aux préfets que la CEI est une structure administrative qui organise et proclame les résultats provisoires des élections et non les résultats définitifs. Le Conseil constitutionnel, a-t-il précisé est la seule institution à proclamer les résultats de façon officielle, ses décisions ne sont susceptibles d’aucun recours et s’imposent à tous les pouvoirs publics. Emile Guiriéoulou a instruit les préfets à aller partout à travers des réunions de sensibilisation expliquer le sens des décisions du président du Conseil constitutionnel. Mais il a surtout condamné «les dérives» de certains préfets réunis à Bouaké pour crédibiliser le scrutin électoral dans certaines zones CNO. «Ces préfets s’érigent en militants et porte-paroles de partis politiques. Heureusement que la quasi-totalité d’entre eux s’est démarquée de cette mascarade», s’est réjouit Emile Guiriéoulou. Puis, il a réitéré les remerciements du président de la République à l’endroit du corps préfectoral pour le travail abattu depuis le début de la crise. Nassa Dacouri préfet de la région des Lacs a au nom de ses pairs rassuré le ministre de leur totale disposition à exécuter les instructions fermes et définitives sur le terrain. Les préfets ont saisi cette occasion pour exposer les difficultés auxquelles ils sont confrontés dans l’exercice de leur fonction. Notamment le manque de véhicule de service pour le préfet, le secrétaire général, et le sous-préfet de Doropo, le sous-préfet de Djouroutou et le manque de logement de certains d’entre eux. Le préfet de Mankono a révélé avoir obtenu une autorisation d’absence des Forces nouvelles avant de quitter sa zone et a éprouvé d’énormes difficultés pour se rendre à Abidjan. Celui de Doropo a soutenu que les cadres de La majorité présidentielle sont actuellement pourchassés et certains sont en fuite. Leur crime, c’est d’avoir manifesté et exprimé leur joie après la proclamation des résultats définitifs par le Conseil constitutionnel. D’autres par contre ont évoqué la question de leur sécurité dans les zones CNO où le Centre de commandement intégré (CCI) a plié bagages. A toutes ces préoccupations le ministre de l’Intérieur a dit avoir pris bonne note et a rassuré le corps préfectoral que des dispositions seront prises mais il a demandé aux uns et aux autres d’être patients. «Repartez sereins et confiants et rassurez les populations», a exhorté Emile Guiriéoulou qui avait à ses côtés ses principaux collaborateurs
Vincent Deh
Notre Voie
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