Le gouvernement du président Laurent Gbagbo post-second tour de la présidentielle est connu depuis hier mardi. Il a été rendu public au Palais présidentiel au Plateau par Désiré Tagro, nouveau Secrétaire général de la présidence de la République avec rang de ministre.
Premier constat : la quasi-totalité des barons de La majorité présidentielle (Lmp), qui avait une longévité gouvernementale, a été remplacée. Amani N’Guessan Michel était au gouvernement depuis le coup d’Etat de Robert Guéï. Il a été ministre de l’Education nationale avant d’être à la Défence. Après plus de dix ans de présence, il a été remercié. Le dernier ministère qu’il a eu à gérer est désormais dirigé par Dogou Alain dit Goba Maurice. Paul Antoine Bohoun Bouabré, qui a occupé des portefeuilles ministériels depuis 2000, a été remplacé lui aussi. Le ministère d’Etat, ministère du Plan et du développement, dont il était le titulaire jusqu’à la formation du présent gouvernement, est désormais entre les mains du nouveau Premier ministre, le Pr Aké Gilbert Marie N’Gbo.
Désiré Tagro a été ministre de la Justice, porte-parole de la présidence de la République avant d’être à l’Intérieur. Il a été rappelé à la présidence comme Secrétaire général avec rang de ministre.
Hormis donc Augustin Kouadio Komoé (Mines et Energie), Emile Guiriéoulou (qui est passé de la Fonction publique à l’Intérieur), Yapo Atsé Benjamin (qui a été déplacé du ministère de l’Enseignement technique et de la formation professionnel à celui de la Construction et de l’urbanisme) et Christine Adjobi (qui cumule dorénavant le ministère de la Lutte contre le Sida avec celui du Sida), toute la vieille caste du camp présidentiel a été priée de céder la place. Encore qu’Emile Guiriéoulou et Yapo Atsé Benjamin sont devenus ministres en février 2010. Quant à Augustin Kouadio Komoé, il était à la Culture avant de devenir le titulaire du département des Mines et de l’énergie.
Ça saute à l’œil. Si Laurent Gbagbo voulait insuffler du sang neuf dans son gouvernement, il ne serait pas pris autrement. Sur les 33 ministres y compris le Premier ministre, -26 ministres pleins, 2 ministres délégués et 4 secrétaires d’Etat- 28 sont nouveaux. On note par exemple l’entrée de Yanon Yapo (ancien président du Conseil constitutionnel) à la Justice, celle de Charles Blé Goudé à la Jeunesse, à la Formation professionnelle et à l’Emploi, celle de Mme Elisabeth Badjo Djékouri épouse Dagbo.
Koné Katinan Justin, anciennement Directeur du Cadastre à la Direction générale des impôts (Dgi), est devenu ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des finances chargé du budget. Homme politique de terrain et technocrate, c’est sa fidélité à Laurent Gbagbo depuis 1990 qui vient d’être payée. Les handicapés et les victimes de guerre n’ont pas été oubliés. Dogo Djéréké Raphaël a été nommé Secrétaire d’Etat chargé des handicapés. Dosso Charles Rodel Durando est, lui, Secrétaire d’Etat chargé des victimes de guerre. La liste des nouveaux ministres n’est pas exhaustive. En tout cas, on ne peut pas dire qu’il n’y a pas eu de grands bouleversements.
SYLLA Arouna
Soir Info
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