La localité de N’douci, située à cinq km de la commune de Tiassalé, est depuis quelques jours en proie à des heurts post-électoraux sans précédent. Ces affrrontements qui surviennent après que la Commission électorale indépendance (Cei) ait donné Alassane Ouattara grand vainqueur du second tour du scruutin présidentiel du 28 novembre dernier. A en croire un témoin présent sur les lieux, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, serait la prestation du serment organisée, au Golf Hôtel, par le Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) suivie de la formation d’un gouvernement par l’ex-Premier ministre Soro Kigbafori Guillaume. Les partisans du candidat de La majorité présidentielle (Lmp), Laurent Gbagbo (Ndlr: Déclaré vainqueur par le conseil constitutionnel) jugeant cet acte comme une outrecuidance, s’en sont pris à un groupe de militants du Rhdp, à quelques encablures de la gare routière de
N’douci. Les affrontements qui ont duré plus d’une heure ont provoqué la mort par balle de Fousseni Ouattara, un militant du Rhdp. Après ces violents combats, la nouvelle de la mort du jeune homme se répand comme une trainée de poudre dans cette bougarde jadis havre de paix et de cohésion sociale. Il n’en faut pas plus pour susciter la colère des jeunes du Rhdp qui décident sur le coup, de donner la riposte. C’est au même moment qu’ils vont essuyer une seconde attaque. Ces échauffourées d’une rare intensité ont fait huit morts et de nombreux dégâts matériels dont une boulangerie et une agence d’assurance incendiées. Au total, ce sont neuf personnes qui ont perdu la vie dans ces affrontements. Autre fait marquant de ces quatre torrides journées, M. Kobenan Brou Michel, ex-Directeur régional de l’éducation nationale à Binao et cadre du Pdci-Rda a été tailladé à la machette par des militants de Lmp alors qu’il rentrait d’une
mission. Hier, mardi 7 décembre 2010, la localité sortait tout doucement de sa torpeur. La vie y reprenait son cours. Cependant, les stigmates des heurts étaient perceptibles. Les autorités administratives jugeant la situation critique ont appelé au calme. « Le Préfet a convié les chefs de villages, les responsables de communautés et de partis politiques à une réunion au cours de laquelle il a invité chacun à oeuvrer pour éviter que le pire ne se produise », a confié notre source. Joints au téléphone des jeunes militants de Lmp qui ont trouvé refuge dans des villages voisins se sont inquiétés de la dégradation de la situation. Notons que depuis ces trois jours d’affrontements, une grande méfiance s’est emparée des diverses communautés vivant à N’douci.
DIARRA Tiémoko
Soir Info
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