Avant toute chose, à ceux qui rétorqueraient que c’est ici un parti pris, que ce titre même n’est pas objectif, je répondrais oui and ? So what ? Je ne suis pas journaliste, n’ai pas la prétention de l’être et j’écris ici des billets d’humeur qui n’engagent que mes opinions, et mon parti-pris, en toute subjectivité.
Ce préalable étant posé, entrons dans le vif du sujet.
Il me semble que nous assistons en ce moment en Côte d’Ivoire à la naissance d’un nouveau dictateur.
Les Mobutu, les Jean bedel Bokassa, les Amin Dada, tous ces dictateurs sanguinaires qu’a connu l’Afrique par le passé, nous aurions pu croire que l’Afrique en avait fini avec ce type d’hommes.
Nous aimerions le croire.
Aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, le risque de la « Mugabéisation » du pays est plus que patent.
Toutes les instances internationales, de la CEDEO, à l’ONU en passant par le FMI, la Banque Mondiale, tous ont déclarés Ouattara légitimement élu par le peuple ivoirien, et Laurent Gbagbo, comme président illégitime.
Tous comme les dirigeants des pays occidentaux à l’instar de Obama, ou de Nicolas Sarkozy ont d’ores et déjà félicité Alassane Dramane Ouattara pour son élection et invité Laurent Gabgbo à s’en aller dignement en reconnaissant sa défaite.
Seulement voilà, Laurent Gbagbo est malin, et ce n’est pas un hasard si son surnom de Boulanger de la Côte d’Ivoire lui a été donné.
Celui qui roule les autres dans la farine, le roublard, le futé, le boulanger de Mama.
C’est un tribun, un orateur né, une bête politique, toutes choses que n’est pas son adversaire.
L’ivoirité ? Ce concept nauséabond, il n’en est pas l’auteur, mais il en a joué. Depuis son accession au pouvoir dans des conditions désastreuses pour la démocratie, il n’a eu de cesse de se poser en Thomas Sankara du peuple ivoirien.
Et répète à l’envi son mantra : Seule la Côte d’Ivoire est souveraine, et décide de son destin, pas les instances internationales, pas les autres pays, encore moins la France.
La Côte d’Ivoire aux ivoiriens.
« Je ne négocie pas la souveraineté de la Côte d’Ivoire
La souveraineté de la Côte d’Ivoire, c’est elle que je suis chargé de défendre et elle je ne la négocie pas. C’est à mes compatriotes que je m’adresse. Pour que notre souveraineté ne soit pas piétinée, bafouée, n’appelons pas les autres à s’ingérer dans nos affaires. »
et ce concept marche bien sûr, il est repris, encore et encore par tous les thuriféraires de Gbagbo, en boucle sur les chaînes de la RTI, dans les journaux à sa solde, et ils sont nombreux.
Repris par tous ceux qui lui ont fait allégeance, et courbent le dos devant l’homme fort de Mama.
Gbagbo sait très bien que comme toujours, l’ONU, ce machin qui sert à rien ne réussira pas à se mettre d’accord (et ça a déjà commencé, merci les russes), il n’a cure de ses pairs africains, quand bien même ils lui tourneraient le dos, il en restera toujours quelques uns pour rester à ses côtés.
Peu lui chaut l’avis de l’Union africaine, des USA ou de la France.
A son investisture, seuls les ambassadeurs de l’Angola, de l’Afrique du Sud et du Liban étaient présents, et encore, ça a sérieusement été critiqué, mais il sait bien que les richesses de son pays intéressent bien d’autres puissances, telles que la Chine.
Avec la posture ultra nationaliste et populiste de Laurent Gbagbo on prend le risque d’arriver tout droit à une Mugabéisation du régime, ou à une partition façon Corée entre la Côte d’Ivoire du nord, et celle du sud.
Laurent Gbagbo, seul contre tous, seul contre la conspiration mondiale de ces puissances qui seraient toutes prêtes à piller les richesses de la Côte d’Ivoire, quand bien même, les derniers contrats d’exploitation ont été signés par lui, et lui seul, personne d’autre.
Laurent Gbagbo, qui voudrait faire croire au peuple ivoirien qu’il est le seul légitime contre les étrangers, les autres, l’extérieur.
« Afin de nous aider à construire le pays sans aucune soumission ou compromission. C’est ce que je fais depuis que je suis à la tête de l’Etat et c’est ce que vais continuer à faire. Travailler avec tous les pays du monde en amitié, mais ne jamais se laisser vassaliser par aucun pays. »
Gbgbo qui laisse dire, au mieux, encourage, au pires, les pires rumeurs, au risque de mettre en danger la communauté française dans Abidjan.
Qu’a t’il fait depuis 10 ans qu’il est au pouvoir illégalement ?
Rien, il n’a ni modernisé la capitale économique comme il l’avait promis, pire il a laissé se dégrader les infrastructures, la corruption n’a jamais été aussi forte, les recettes douanières, fiscales sont en chute libre.
La faute à la partition du pays ? Elle a bon dos la partition pour justifier de s’être enrichi, d’avoir placé tous les siens, y compris des gens totalement incompétents à tous les postes clef.
Et de prétendre lutter aujourd’hui contre la corruption, la mal gouvernance, la pauvreté ou le chômage.
Ah cela, l’histoire était pourtant écrite d’avance, « on gagne ou on gagne » avait prévenu Gbagbo,
Mais a t’il vraiment gagné ? C’est loin d’être certain.
Une chose est sûre par contre, dans cette histoire les seuls vrais perdants, sont le peuple ivoirien et la démocratie africaine.
Les commentaires sont fermés.