(AfriSCOOP Abidjan) — L’impatience gagne les populations ivoiriennes quatre jours après la fin du second tour du scrutin présidentiel dont les résultats ne sont toujours pas connus, alors que les soixante douze heures légaux, pour qu’il le soit, sont passés.
En zone Centre-Nord-Ouest (CNO), ex-rebelle, des manifestations de réclamation des résultats ont paralysé la ville de Bouaké ce jeudi, infligé la frayeur aux populations.
Ces manifestants scandaient des cris « on veut nos résultats » devant le siège de l’Opération des Nations en Côte d’Ivoire (ONUCI) où le commandant Chérif Ousmane des Forces Nouvelles les a rejoint et sensibilisés à garder leur calme, a constaté un correspondant d’AfriSCOOP.
« Ne nous mettons pas la pressions, je pense que les gens de l’Union Africaine, de l’Union Européenne…ont certifié que les élections se sont bien passées. Il faut que ce soit plutôt les responsables politiques qui disent ce qu’il faut faire », a-t-il déclaré.
Ce jeudi à la mi-journée la fièvre était tombée à Bouaké, les jeunes manifestants ont levé aussi les barricades qu’ils avaient érigées sur les artères principales.
A l’Ouest ce sont des partisans d’Alassane Ouattara qui ont célébré la « victoire » de leur candidat suite à la diffusion par des sites Internet de chiffres déclarant ce dernier « favoris ». Dans cette ferveur la résidence d’un haut cadre proche du camp présidentiel a été « pillée » dans la ville de Man.
A Abidjan, à Yopougon, un des sièges du RDR (Rassemblement des républicains) d’Alassane Ouattara a été « attaqué par des hommes en armes » dans la nuit de mercredi à jeudi et des locaux de La majorité présidentielle (LMP) de Laurent Gbagbo ont été « incendiés », de sources proches des deux parties.
Le bilan de ces faits survenus en plein couvre-feu est lourd, l’on déplore « huit morts » et une « dizaine » de blessés.
Mais à Abidjan, la Commission Électorale indépendante qui n’a toujours pas donné les résultats provisoires dément avoir proclamé quelque résultat.
« Nous n’avons communiqué, à l’heure où je vous parle, aucun résultat. Nous n’avons rien dit à qui que ce soit parce que nous pas achevé notre travail », a annoncé Youssouf Bakayoko en réaction aux rumeurs circulant au détriment de l’un des deux candidats du 2nd tour du scrutin du 28 novembre.
« Le travail se poursuit, nous ne l’avons pas encore achevé. Quand nous serons prêts, nous nous tournerons vers la télévision pour vous communiquer les résultats de nos délibérations à l’ensemble de la population. Je voudrais donc leur demander leur d’être compréhensifs. Et puis, de nous laisser le temps de travailler en toute sérénité », a ajouté M. Bakayoko dans la nuit de mercredi, à une quarantaine de minutes du délai légal des soixante douze heures pour l’annonce des résultats provisoires.
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