La confusion règne toujours en Côte d’Ivoire, où les résultats de la CEI annonçant la victoire d’Alassane Ouattara à la présidentielle ont été invalidés. Une situation qui inquiète Vincent Hugeux, grand reporter à « L’Express ».
Par FRANCE 24 (texte) Alors que le président du Conseil constitutionnel, Paul Yao N’Dré, a invalidé, jeudi, les résultats provisoires de la Commission électorale indépendante (CEI) qui donnaient le candidat de l’opposition Alassane Ouattara vainqueur du second tour de la présidentielle avec 54,1 % des suffrages, le Conseil national de la communication audiovisuelle a annoncé que toutes les chaînes et stations de radio étrangères allaient être suspendues « dans un souci de sérénité ». De son côté, l’armée a indiqué que les frontières du pays allaient être fermées. Une situation qui inquiète Vincent Hugeux, grand reporter à l’hebdomadaire « L’Express », interrogé par France 24.
La stratégie de Laurent Gbagbo
« Ce qui s’est passé aujourd’hui ne surprendra que les candides. Depuis la fin du second tour, une course de vitesse s’est engagée entre la Commission électorale indépendante, où toutes les sensibilités politiques sont représentées, et le Conseil constitutionnel contrôlé par la présidence. La stratégie de Laurent Gbagbo, depuis le début, est de transférer la décision au Conseil constitutionnel. »
« Avec la fermeture des signaux de diffusion des chaînes étrangères, tous les ingrédients sont réunis pour un putsch institutionnel. Laurent Gbagbo est profondément attaché à l’idée qu’il est le seul digne de présider la Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, la question est de savoir si le président sortant est capable de résister à la tentation d’un troisième tour dans la rue. »
Vers quel dénouement ?
« Le dénouement dépendra de la vigilance que manifestera la communauté internationale, incarnée par l’Onuci, la mission des Nations unies en Côte d’Ivoire […]. Quand Washington appelle les uns et les autres à respecter le verdict des urnes, cela ne peut pas ne pas avoir de poids. »
« Lorsque les Ivoiriens estiment qu’ils ont été floués, qu’ils ont été privés de la voix qui est la leur, ils le disent avec parfois une extrême brutalité. Ce qui est inquiétant, c’est que toutes les composantes de l’affrontement sont réunies. On sait que le désarmement des milices est une fiction et que les rebelles des Forces nouvelles, au nord, sont en mesure, eux aussi, de reprendre les armes. »
« Le spectre des scénarios possibles est extrêmement large. Cela peut se limiter à l’argutie juridique ou aller à l’affrontement sanglant. »
France24
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