«On veut (les) résultats, on veut pas Gbagbo.» Voilà ce que scandaient ce jeudi matin plusieurs centaines de jeunes, descendus dans les rue de Bouaké. Réunis dans le fief de l’ex-rébellion ivoirienne des Forces nouvelles (FN), ils demandaient la publication des résultats du second tour dont le délai est pourtant dépassé.
La commission électorale ivoirienne «continue de travailler», avait affirmé son président Youssouf Bakayoko, à quelques minutes de la fin du délai fixé à minuit heure locale (1 heure en France). Il avait alors demandé aux Ivoiriens «d’être patients, d’être compréhensifs, et puis de nous laisser le temps de travailler en toute sérénité».
Les appels se sont multiplés dans le monde
L’ONU, l’Union européenne et l’Elysée avaient montré des signes d’impatience mercredi dans l’après-midi, exigeant la publication des résultats. L’ONU a exhorté la commission électorale à annoncer les résultats «sans délai, dès mercredi ». Il est «essentiel que la Commission électorale indépendante (CEI) annonce les résultats dans le délai prévu, c’est-à-dire avant ce soir», a fait savoir le président français. «En participant en très grand nombre au second tour de l’élection présidentielle le 28 novembre, les Ivoiriens ont démontré une nouvelle fois leur attachement à la démocratie et leur souhait que la Côte d’Ivoire retrouve durablement la paix, la stabilité et la prospérité», explique l’Elysée dans un communiqué.
D’autres instances internationales ont fait part d’inquiétudes. La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a quant à elle demandé que la «volonté du peuple ivoirien soit entièrement respectée». Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a appelé au respect du «verdict des urnes» en Côte d’Ivoire, où des violences sont redoutées à l’annonce prévue des résultats.
La crainte de violences
En début de soirée, mercredi, l’opposant Ouattara a appelé une proclamation «immédiate» des résultats provisoires. Le camp Gbagbo mise sur l’annulation des votes dans quatre régions du nord (où Ouattara était largement en tête lors du premier tour) par le Conseil constitutionnel, auprès duquel il devait déposer un recours. «Au niveau du Conseil constitutionnel tout est encore possible», a averti le porte-parole du président-candidat, l’ancien Premier ministre Pascal Affi N’Guessan.
Au-delà du nom du vainqueur, l’enjeu est lourd pour la Côte d’Ivoire: mettre fin à onze ans de crise politico-militaire et à six reports de présidentielles depuis 2005.
Le couvre-feu qui devait s’achever ce mercredi a été prolongé jusqu’à dimanche. A Abidjan, de nombreux habitants avaient choisi de rester chez eux par crainte de troubles, et la circulation était exceptionnellement fluide sur les grands axes, comme depuis lundi. Le quartier du Plateau (administration et affaires) était désert.
Concernant, les quelques milliers de ressortissants Français vivant dans le pays, la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie a assuré qu’il n’y avait «pas de raison d’être inquiet».
Leparisien.fr
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