Départ annoncé de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire: un signal fort pour Boni Yayi
L’Option Infos
Les Ivoiriens sont massivement sortis le dimanche 28 novembre 2010 pour exprimer leur voix en ce qui concerne l’élection de celui qui va présider aux destinées de leur pays les cinq prochaines années. Une opération qui, sauf miracle consacre le départ de Laurent Gbagbo. Un signal fort pour son homologue béninois dont le mandat arrive à terme dans six mois.
Les dés sont pipés pour le locataire du Palais de la Cocody ! Même si officiellement la commission électorale indépendante n’a pu rien donner en dehors des résultats de l’étranger, la communauté internationale sait déjà que Laurent Gbagbo est perdant. Une réalité partagée par tous y compris les Ivoiriens eux-mêmes, mais que personne ne veut livrer brusquement. Mais les faits sont là et méritent qu’on s’y penche. Le premier, c’est la réaction du camp Gbagbo le jour même du déroulement du scrutin. Dès l’annonce des premières tendances, le camp présidentiel a crié pour l’invalidation du scrutin dans trois localités du Nord.
D’habitude, c’est l’opposition qui, sentant sa défaite certaine se comporte ainsi. Secondo, il y a la proclamation avortée des résultats provisoires sur insistance violente des partisans de Laurent Gbagbo au sein de la Commission électorale indépendante. Ces deux éléments suffisent pour déduire le camp dans lequel se trouve la victoire.
Enfin, il y a des déclarations sans cesse de Pascal Affi N’guéssau qui viennent corroborer cette thèse de l’échec du camp Gbagbo qui, heureusement a déjà déposé ses recours à bonne date. Il reste à attendre la suite.
Guinée, Côte-d’Ivoire et…
Depuis hier, le problème majeur à régler en Côte d’Ivoire est relatif aux conditions de départ de Laurent Gbagbo. Un départ qui n’est pas isolé. Il faut reculer pour rappeler qu’en Guinée, il y a quelques semaines, c’est l’opposant alpha Condé qui a remporté les élections ouvrant ainsi pour son pays, l’ère d’un véritable changement. Ce vent comme par surprise a gagné la Côte-d’Ivoire consacrant encore la victoire de l’opposition. Tout cela n’est pas innocent si l’on se situe dans le contexte africain. Malgré les dispositions prises pour Gbagbo et les assurances qui lui sont données, la réalité est là. Une réalité qui interpelle Yayi. En effet, quand on observe l’organisation mise en place par l’opposition au Bénin, elle est de très loin plus crédible et plus rassurante que celle mise en place en Côte-d’Ivoire.
La preuve est que pour le premier tour, il n’a pas été possible pour Ouattara et Bédié de s’entendre pour dégager un seul candidat. Ce problème a été réglé au Bénin. La deuxième insuffisance pour ce qui concerne l’opposition ivoirienne est que même pour le second tour, Bédié a mis du temps pour se décider. Malgré tout cela la page Gbagbo est tournée. Le couvre feu n’aura donc servi qu’à l’opposition. Or, avant la présidentielle ivoirienne, la situation politique et sociale n’est pas aussi explosive qu’au Bénin. C’est dire clairement que Boni Yayi a de quoi se faire des soucis à cause de ce mauvais vent qui a commencé et qui n’est favorable qu’à l’opposition.
Euloge Badou
Journal LA PRESSE DU JOUR 02/12/10
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