Par Christophe Boisbouvier – RFI
A l’expiration du délai accordé à la Commission électorale indépendante (CEI) ivoirienne pour annoncer le résultat du second tour de la présidentielle, les Ivoiriens ne savaient toujours pas qui était leur nouveau chef de l’Etat. Malgré les appels de la Communauté internationale durant la journée, aucune annonce n’était intervenue, ni au siège de la CEI à Abidjan, ni sur la télévision publique.
Youssouf Bakayoko, président de la Commission électorale indépendante. 02/12/2010
par RFI
Écouter (00:29)
Notre travail se poursuit, nous ne l’avons pas encore achevé.
Pas de résultats ce mercredi soir. A 23 heures, le Président de la Commission électorale indépendante (CEI), Youssouf Bakayoko, a déclaré sur la RTI que le travail se poursuivait et que la Commission se tournerait vers le peuple dès qu’elle serait prête. A une heure du matin, un cadre de la commission est allé voir les quelque dizaines de journalistes intrépides qui veillaient encore devant la CEI, dans le quartier Cocody d’Abidjan, pour les inviter gentiment à aller se coucher.
Officiellement, le délai de trois jours dont dispose la commission est dépassé, mais son président ne semble pas s’en inquiéter. Selon une source à l’intérieur de la CEI, la quasi-totalité des procès-verbaux auraient été validés et la proclamation des résultats provisoires ne serait plus qu’une question d’heure. Youssouf Bakayoko reconnaît qu’il y a eu mardi soir « un acte regrettable » – la fameuse scène où un représentant de Laurent Gbagbo a physiquement empêché le porte-parole de la CEI de proclamer les premiers résultats nationaux – mais il affirme que la CEI a cherché à travailler sur la base du consensus.
Il reste à savoir si ce dépassement des délais va faire polémique ou non. Mercredi, le porte-parole de Laurent Gbagbo a déclaré que, passé minuit, la CEI ne serait plus compétente et que le Conseil constitutionnel devrait reprendre la main. Celui d’Alassane Ouattara a affirmé au contraire que cette période de trois jours n’était qu’un délai indicatif, et que la commission devait finir ce qu’elle avait commencé. Pour qui travaille le temps ? C’est toute la question.
Les commentaires sont fermés.