par Mathieu Lebrun
edito-matieres-premieres.fr
Après avoir tutoyé des sommets historiques en début d’année, les cours du cacao sont depuis entrés dans une lente spirale baissière.
Un nouveau test des points bas de septembre, voire l’inscription de nouveaux plus bas annuels, semble l’hypothèse la plus probable pour cette fin d’année.
La Côte d’Ivoire à l’origine des sursauts des cours…
L’évolution des cours de la fève brune reste étroitement corrélée à la situation économique, et surtout politique, de certains pays africains.
La Côte d’Ivoire demeure, par exemple, le premier producteur au monde de cacao. Les tensions autour de l’élection présidentielle dans ce pays expliquent la volatilité de ces dernières semaines. En effet, d’après le magazine britannique de référence, Public Ledger, cette actualité « tendue » aurait, à la mi-novembre, contribuée à une baisse (sur un an glissant) d’environ 15% des quantités destinées à l’exportation.
Toutefois, les rachats de « short » (positions vendeuses) qui découlent de ces tensions politiques ne restent, pour le moment, que des rebonds techniques au sein d’une tendance de fond baissière.
Une tendance de fond qui reste malgré tout à la détente
Si la situation de la Côte d’Ivoire ne peut être ignorée en raison du rôle stratégique sur le marché du cacao, d’autres pays producteurs voient leurs productions augmenter. Elles permettent de compenser la faiblesse du numéro un mondial.
C’est le cas du Nigeria ou du Cameroun, deux pays — qui sont tout de même les troisième et quatrième plus gros producteurs sur le continent africain — pour qui les exportations ont continué de progresser ces dernières semaines.
Les récoltes se sont jusqu’à présent bien déroulées et que l’offre devrait être au moins équivalente à la demande l’année prochaine.
D’ailleurs, le géant suisse Barry Callebaut (transformateur) a indiqué mi-novembre que son usine camerounaise avait enregistré en octobre une hausse de 39% de ses quantités de grains reçues par rapport au mois précédent.
Sauf crise majeure en Côte d’Ivoire, la pression à la baisse sur les prix devrait donc se poursuivre d’ici la fin de l’année. L’étude graphique vient confirmer ce point.
La pression baissière reste intacte à court terme
Techniquement, depuis le début de l’année, les cours du cacao évoluent dans un large canal descendant, visible en pointillés sur le premier graphique (base journalière).
A court terme, depuis le début du mois de septembre, une figure de consolidation en drapeau s’est formée entre 2 700 $ et 2 900 $.
Or le rôle traditionnel de « continuation » de cette figure incite à favoriser une nouvelle impulsion baissière dans les prochaines semaines. Aussi, et tant que les 2 950/3 000 $ ne sont pas dépassés, on privilégiera une rechute des cours dans la zone des 2 500 $.
A plus long terme, on surveillera toutefois la réaction dans cette région car, comme le montre le second graphique (cette fois sur une base hebdomadaire), la proximité d’une ligne de tendance ascendante en place depuis fin 2007 pourrait bien venir limiter la pression vendeuse sous ces niveaux.
En revanche, si la zone des 2 500 $ venait à céder, une accélération baissière serait alors à prévoir avec, en ligne de mire, les 2 300 $ au minimum.
Alors que les fêtes de fin d’année se profilent, les amateurs de chocolat ne s’en plaindront pas !
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