Confusion totale – Les journalistes chassés de la Cei, Emetteurs Télé en « panne »

Par Le Directeur de Publication | Connectionivoirienne.net

Confusion totale autour la proclamation des résultats du 2nd tour en Côte-d’Ivoire Les journalistes chassés de la Cei, la retransmission en direct hypothéquée

La retransmission en direct des résultats du 2nd tour de la présidentielle n’aura plus lieu à partir de 10h. La télévision et la radio ont quitté la Cei (Commission indépendante électorale) en raison d’une panne de leur émetteur. Les journalistes accrédités pour la couverture de l’évènement viennent d’être virés des locaux de Cei par les Forces de défense et de sécurité.

Hier, les premiers résultats du 2nd tour de la diaspora, sans le Sénégal et la Mali, le vote de la France ayant été jugée nulle, donne Alassane Dramane Ouattara candidat du Rhdp (Rassemblement pour la démocratie et la paix) vainqueur, avec 59,97% et Laurent Gbagbo de Lmp (La majorité présidentielle) 40,03%.

C’est aussi le troisième jour que les populations vivent un couvre-feu de samedi et dimanche (de 22H00 GMT à 06H00), et lundi, mardi et mercredi (de 19H00 à 06H00). C’est dans cette confusion totale que les populations retiennent leur souffle en attendant l’annonce du vainqueur de la présidentielle du dimanche dernier.

Des élements armés présentés comme des FESCISTES (Syndicat étudiant) auraient pris position autour de la Maison de la Télévision Nationale RTI, empêchant tout mouvement à l’intérieur des locaux.

La semaine des longs couteaux se radicalisent.

Confusion autour de la Commission électorale en Côte d’Ivoire
Par RFI
En milieu de journée ce mardi 30 novembre, la Commission électorale indépendante n’a toujours pas communiqué les résultats partiels du second tour de la présidentielle. Sur place, la tension est perceptible. La télévision ivoirienne qui devait diffuser ces résultats a démonté son matériel et le président de la CEI a quitté les lieux. Quant à la conférence de presse qui était prévue, elle a été annulée et les journalistes présents ont été priés de quitter les lieux.

Gros cafouillage ce matin au siège central de la CEI. Vers 9H00 TU, les équipes de la télévision nationale présentes sur place ont reçu consigne de plier bagages. Ce qu’elles ont fait aussitôt. Et à 9H45, tout était terminé. La RTI, la Radio télévision ivoirienne, avait vidé les lieux. Evidemment, les journalistes accourus de partout pour s’informer sur ce qui se passait étaient nombreux dans la cour de la CEI. Peu après 11H00, les forces de l’ordre les en ont fait partir. Rappelons que c’est du plateau de la RTI installé à la CEI qu’étaient, jusqu’à présent, livrés les résultats provisoires de l’élection présidentielle.

On s’interroge bien entendu sur les raisons de cet éloignement de la presse du siège central de la CEI. Et il y a de quoi. Ainsi, pourquoi les confrères d’Onuci FM (la radio des Nations unies), qui ont aussi un studio sur place, ont-ils été également priés de lever le camp ? Deux journalistes de RFI ont pu néanmoins demeurer discrètement dans les locaux. L’un d’entre eux a pu ainsi constater que les commissaires centraux continuaient de consolider les résultats du second tour dans la grande salle du premier étage. A un moment, l’un de nos journalistes dit même avoir entendu des éclats de voix qui sourdaient à travers les portes de la salle. Mais il est vrai qu’au premier tour, affirme-t-il, il avait également entendu des éclats de voix entre les commissaires centraux dans les mêmes conditions.

Vers 11H45, le patron de l’Onuci Yung Jin Choi est arrivé sur place pour rencontrer le président de la commission Youssouf Bakayoko. Le représentant de l’ONU dans le pays s’est rendu ce mardi matin au siège de la CEI.

Pour son porte-parole, Hamadoum Touré, la Commission électorale travaille toujours. « Ce matin, les fonctionnaires de l’ONUCI en ont profité pour rendre visite aux commissaires, qui sont en plein travail, pour les encourager et leur dire notre disponibilité à poursuivre notre appui. »

Le verdict des observateurs de l’Union européenne

Dans ce contexte, une délégation des observateurs de l’Union européenne a convié la presse, ce mardi matin, pour revenir sur la tenue du scrutin de dimanche. Les observateurs de l’UE ne cachent pas que le second tour s’est déroulé sous tension. Il y a eu des morts dans l’ouest, des blessés, des obstructions de vote. Mais d’après eux, dans 96% des bureaux de vote observés, le vote de dimanche s’est déroulé de manière très bonne, bonne ou acceptable.

En clair, d’après eux, le jour du scrutin, les Ivoiriens ont pu exprimer leur choix. En revanche, la mission d’observation de l’Union européenne ne tire pas de conclusion définitive sur l’ensemble du processus électoral, car celui-ci n’est pas achevé.

Pour elle, c’est à la Commission électorale indépendante puis au Conseil constitutionnel de proclamer les résultats provisoires puis définitifs de cette élection. La mission de l’Union européenne encourage par ailleurs la CEI a annoncer le plus rapidement possible les résultats partiels. Enfin, signe de la tension actuelle, la mission d’observation a décidé de retirer la plus grande partie de ses observateurs du territoire ivoirien.

Les manchettes de la presse ivoirienne

« Quand LMP et RMDP font leurs comptes », titre à la une Fraternité Matin. L’éditorialiste du journal parle de la « guerre des communiqués ». « Les chapelles politiques ont choisi d’avoir des œillères », écrit-il. « Elles ne voient pas la poutre qui se trouve dans leur œil, mais la paille dans l’œil du voisin ».

La presse indépendante met, pour sa part, l’accent sur la tension qui règne dans le pays. « La colère monte », titre Soir Info, pour qui, après le rappel à la non-violence, Gbagbo et Ouattara « ont prêché dans le désert ». Le journal L’Inter renchérit en disant que « chacun semble avoir préféré un plan-B machiavélique pour contrer l’adversaire, au cas où il serait proclamé vainqueur ».

Du côté de la presse d’opposition, on crie déjà victoire. En une Le Patriote donne Alassane Ouattara vainqueur. Pour l’éditorialiste du Quotidien – qui parle d’ « atmosphère de fin de règne », « Laurent Gbagbo vit le temps de la panique et de la peur des lendemains qui déchantent ». Pour le Nouveau Réveil, le report des voix de Bédié en faveur de Ouattara a « bien fonctionné ». « Bédié fait gagner ADO », titre le journal. « Les sceptiques croyaient à un désaveu de l’appel, mais il a été largement suivi ».

Côté presse proche du président Gbagbo, on veut croire en la victoire. En une du journal Le Temps, une grande photo montre un Laurent Gbagbo tout souriant avec ce titre : « La victoire de Gbagbo est proche ».

Commentaires Facebook

Les commentaires sont fermés.