ABIDJAN (Reuters) – Les électeurs ivoiriens ont commencé à se rendre aux urnes dimanche matin pour désigner leur prochain président lors d’un second tour qui a été précédé par des violences et des tensions entre les partisans de Laurent Gbagbo et ceux d’Alassane Ouattara.
Chef de l’Etat sortant, Gbagbo affronte l’ancien Premier ministre Ouattara dans une élection présidentielle dont le premier tour s’est révélé serré et qui a ranimé les divisions dans le pays.
Trois personnes ont été tuées et sept autres ont été blessées samedi à Abdijan lors de tirs de la police qui a ouvert le feu sur la foule.
Le chef d’état-major de l’armée ivoirienne, le général Philippe Mangou, est apparu à la télévision nationale pour lancer un appel au calme. Un couvre-feu a été instauré de samedi 22h00 GMT à dimanche 06h00 GMT et sera prorogé de lundi à mercredi entre 19h00 GMT et 06h00 GMT.
Les bureaux de vote devaient ouvrir leurs portes à 07h00 GMT mais il semble que les mesures de sécurité aient conduit à certains retards. Dans de nombreux bureaux de la capitale Abdijan, la mobilisation apparaissait faible en début de journée.
A Bouaké, ville du nord du pays qui abritait les rebelles lors de la guerre civile, le couvre-feu n’a pas été respecté et les bureaux de vote ont pu ouvrir à l’heure.
Au premier tour, Gbagbo a rallié 38% des suffrages tandis que Ouattara a obtenu 32% des voix rouvrant la division entre le nord et le sud de la Côte d’Ivoire à l’origine du conflit de 2002-2003.
Les deux candidats se sont entretenus samedi avec Blaise Compaoré, le président burkinabé qui a joué un rôle de médiateur dans la crise ivoirienne. Ils ont répété leur engagement de respecter le résultat des urnes.
Cela pourrait ne pas être le cas de leurs partisans respectifs, les perdants risquant de descendre dans la rue pour manifester leur mécontentement.
Tim Cocks; Pierre Sérisier pour le service français
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