CONTRIBUTION Par Aristide Malan Doukouré – Le Journal de Connectionivoirienne.net
Ado est burkinabé, Gbagbo est Malien – Arrêtons l’intoxication et allons à la construction après le vote
On peut le dire tout net. L’histoire est têtue dê!! Quand il s’agit des propos tenus depuis plus d’une vingtaine d’années par le chef de l’Etat et ses partisans. Et quand cette histoire rattrape l’historien Laurent Koudou Gbagbo on se tait et on propose de construire.
Les faits: obsèques du patriarche Zèpè Koudou Paul
Maman Gbagbo parle » Le titre barrait la co-une de « Notre Voie », journal officiel du Front populaire ivoirien (FPI, parti présidentiel). La vieille Gadoh Marguerite, la mère du président Laurent Gbagbo a accordé une interview exclusive aux envoyés spéciaux du journal. Sur les circonstances de sa rencontre avec le regretté Zèpè Koudou Paul, elle a dit ceci : « Pour payer leurs impôts, mes parents m’avaient donné en mariage à un militaire malinké qui est parti avec moi à Abidjan. Et mon frère Goli Victor, ayant appris que les parents m’ont donné en mariage contre mon gré pour payer leurs impôts, a protesté. C’est donc lui qui a proposé à son ami Paul de m’épouser. Ils sont allés me chercher à Abidjan pour le village à l’insu de mon mari. Trois jours après, mon mari est venu me chercher. Et mon frère Goli Victor a refusé que je retourne à Abidjan chez lui. C’est ainsi que j’ai épousé Koudou Paul ». A la question du journaliste de savoir « à quel moment tout cela s’est passé », la réponse de la vieille Gadoh est formelle : « C’était juste après la deuxième guerre mondiale. Il (Koudou Paul, ndlr) était rentré au pays où il exerçait comme policier ».
La réponse de la mère du chef de l’Etat, est un véritable pavé dans la marre. En effet, le président Laurent Gbagbo est né le 31 mai 1945. La deuxième guerre mondiale (débutée le 2 septembre 1939) a pris fin le 8 mai 1945. Cette date nous a été confirmée par l’Office national des anciens combattants et des victimes de guerre (Onac) dont le siège est à Treichville. A en croire la vieille Gadoh, elle a rencontré et épousé le regretté Koudou Paul « juste après la deuxième guerre mondiale » donc juste après le 8 mai 1945. Dans ces conditions, est-il possible qu’elle soit enceinte de l’enfant Gbagbo et le mette au monde en l’espace de 23 jours ? Cela est scientifiquement impossible. Si on suppose que la vieille Gadoh portait l’enfant Gbagbo avant le départ de Zèpè Koudou Paul pour la guerre en France, il faut situer la grossesse dans le mois d’août 1944. Neuf (9) mois plus tôt. Cela est aussi impossible pour deux (2) raisons. Premièrement, la vieille Gadoh soutient clairement qu’elle était avec « un militaire malinké » et qu’elle n’a épousé le regretté Koudou Paul que « juste après la deuxième guerre mondiale ». Deuxièmement, le sous-officier de l’Onac avec lequel nous nous sommes entretenus est formel. « Les anciens combattants qui sont revenus ont fait au minimum deux ans là-bas. Ceux qui ont mis du temps ont fait au maximum 15 ans ». Il explique que les deux ans minimum sont dus au fait qu’une fois en France, les anciens combattants avaient besoin d’une formation militaire élémentaire avant d’être affectés dans une unité. La preuve de son raisonnement, le sous-officier la tient de « l’Etat signalétique et des services » de chaque ancien combattant recensé par l’Onac. Ils sont au total 9.550, ex combattants d’Indochine et d’Algérie y compris. Ceci voudrait dire que le regretté Zèpè Koudou est parti à la guerre bien avant août 1944.
Problèmes
Mieux, dans une interview accordée au journal Le Courrier d’Abidjan, journal proche du FPI, le lundi 21 mars 2005, Simon Koudou le benjamin de la famille Koudou a déclaré ceci : « il faut souligner que notre père a fait deux enfants par mariage. Nous sommes huit actuellement et nous formons un ensemble compact inséparable ». Pour sa part, la vieille Gadoh affirme: « Nous avons eu 3 enfants, dont un est mort. Ce sont : Bonon, Laurent et Jeannette. Laurent est l’aîné ». Problème. Simon Koudou a-t-il involontairement omis de signaler que la première épouse de son père a eu trois enfants dont un (Bonon) est décédé ou a-t-il dit la vérité, en parlant des deux enfants que chaque épouse de son regretté père a eus ? Dès lors, il y aurait un enfant de trop dans le foyer Koudou-Gadoh.
En tout état de cause, la sortie de la vieille Gadoh Marguerite, vient apporter de l’eau au moulin de certaines rumeurs persistantes qui circulaient dans des milieux informés de la capitale économique et qui grossissaient au fil des « yako » à la présidence. Où le chef de l’Etat, recevant les condoléances des populations, donnait toutes les images possibles sauf celles d’un homme affecté par la disparition de son père. Par ailleurs si l’on convient que ce qu’a dit la vieille Gadoh est la stricte vérité, alors faudrait-il se pencher sur la vérité et la réalité de la date de naissance du Président Laurent Gbagbo. Cependant que dans la coutume krou, quand une femme arrive en mariage avec une grossesse, son mari est le père de l’enfant. Si tel est le cas, Koudou Zèpè est le père de Laurent, mais adoptif. Dans tous les cas, nous respectons la filiation et l’ascendance du chef de l’Etat, adoptive ou biologique.
Il faut donc, arrêter l’intoxication. Le peuple Ivoirien veut la paix et est prêt à aller à la paix avec Alassane Dramane Ouattara qui, est plus ivoirien que ceux qui pensent qu’ils sont ivoiriens. Il a déjà subi trop d’humiliation, frustration sans que ceux qui sont à la base n’apportent des preuves.
Aristide Malan Doukouré, un Ivoirien qui a soif de paix.
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