La ville de Bangolo a connu des moments de frayeur dans la soirée du mardi 16 novembre 2010. Des éléments des Forces armées des Forces nouvelles (ex-rébellion armée) sont descendus dans la ville et ont tiré à travers toutes les rues. Cette situation a créé la panique au sein de la population qui a cru à des attaques rebelles. De quoi s’agit-il ?
Selon des informations dignes de foi, tout est parti d’une projection de film.
En effet, ce jour-là, aux environs de 17h, S.Emmanuel, vendeur de journaux et communicateur indépendant, décide de projeter un film sur écran géant dans son magasin qui lui sert de salle. Le film est une réalisation sur la rébellion ainsi que sur les tueries françaises de novembre 2004 à l’hôtel Ivoire. Cette décision gêne visiblement les éléments des Forces nouvelles (Fn) en fonction à la brigade et au commissariat de la ville, travaillant pour le compte du Cci. Aussi, ceux-ci décident-ils de faire arrêter ce film qui, selon eux, incite à la haine. Aussitôt dit, aussitôt fait. Ils se déportent sur les lieux de la projection et font arrêter la transmission. Ils saccagent le matériel. Le propriétaire des lieux est arrêté malgré l’opposition musclée des jeunes. La tension est vive. Le commissaire Kouamé, en l’absence du Lieutenant Daouda, commandant de la brigade, intervient et fait arrêter le jeune communicateur. La
tension baisse. Aux environs de 21h, le communicateur est libéré sans son matériel. Cette libération ne plait pas du tout aux éléments des forces armées des forces nouvelles qui investissent les rues et libèrent des tirs en guise des protestations pour la libération de S.Emmanuel. Les tirs durent une vingtaine de minutes. Les populations, traumatisées par ces tirs, commencent à fuir la ville avec des baluchons sur les têtes. Mais sur intervention de certains responsables politiques, certaines personnes renoncent à leur décision de quitter la ville quand d’autres préfèrent aller s’exiler ailleurs. Car selon eux, cette réaction des éléments des forces nouvelles, est un signe annonciateur de ce qui pourrait arriver après le second tour des élections. Hier mercredi 17 novembre, des jeunes se réclamant pour la plupart de la Fesci (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire) ont paralysé la ville, pour protester
d’une part, contre l’interpellation de S. Emmanuel qui, selon eux, est un jeune patriote. Et d’autre part, pour dénoncer l’acte posé par les éléments Fafn du Cci.
Notons que depuis la proclamation du 1er tour des élections, la population vit avec une peur énorme de représailles des forces nouvelles qui ne sont qu’à une dizaine de kilomètre de cette ville.
Ibrahim BAKOULE
Soir Info
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