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L’ancien Premier ministre ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, a été investi, le 10 novembre dernier, candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), pour le second tour de la présidentielle. On se rappelle que l’ancien président Henri Konan Bédié, visiblement affecté par sa défaite au premier tour, a appelé ses militants à voter pour son allié afin de sauvegarder « l’oeuvre et la mémoire du père fondateur, Félix Houphouët Boigny ». Pour tout dire, la finale de la présidentielle du 28 novembre, entre le candidat des houphouëtistes, Alassane Dramane Ouattara du Rassemblement des républicains (RDR), et le candidat de la majorité présidentielle, Laurent Gbagbo, sera des plus âpres. Pour l’heure, une simple addition arithmétique des voix permet de crier à la victoire des houphouëtistes. Mais le combat sera sans doute serré et rude au regard du branle-bas politique actuel. Inquiet sans doute de l’union sacrée au sein des leaders du RHDP, le camp présidentiel use de tous les stratagèmes pour diviser les houphouëtistes afin de conquérir le coeur de certains militants du Parti démocratique de la Côte d’Ivoire (PDCI). En témoignent les empoignades verbales et les escarmouches qui font de la varappe. S’employant à réveiller les vieux démons, en exhumant à dessein certains faits douloureux du passé, le camp présidentiel parle outre mesure d’une « alliance contre-nature » entre Bédié et Ouattara. Il s’arc-boute volontiers sur les vieilles querelles de clocher qui ont longtemps opposé ces deux mastodontes du sérail. Gbagbo et les siens sont, sans doute, actuellement dos au mur si fait qu’ils s’ingénient à diviser les militants du parti historique, le PDCI. Les deux camps adverses, il est une lapalissade de le dire, ne se ménageront guère durant toute la période de la campagne. Pourvu seulement, que prévale, à toute épreuve, l’esprit de fair-play. Les houphouëtistes qui, d’ores et déjà, ont fait montre de solidarité, vont certainement s’employer à déjouer toutes les machinations du camp d’en face, d’autant qu’ils donnent l’impression de s’être bien préparés pour la bataille du second tour. L’autre défi, à terme, pour les héritiers d’Houphouët, c’est de donner un autre élan à la nouvelle configuration de leur regroupement, en érigeant le RHDP en un parti politique. En tout cas, en confiant la direction collégiale de la campagne à Me Jeannot Ahousson Kouadio du PDCI et Mamadou Gon Coulibaly du RDR, les responsables des deux partis affichent une ferme volonté de demeurer unis. Reste maintenant à savoir si leurs militants leur emboîteront le pas dans la mesure où le camp présidentiel n’a de cesse de leur assener des coups de boutoir. Ce qui est de bonne guerre. Mais le ton de certains leaders du FPI comme Affi N’Guessan, en agitant l’épouvantail du « candidat étranger ou de l’étranger », fait cependant redouter un regain de tensions ethniques. En poussant aussi loin le bouchon dans l’exacerbation de l’origine ethnique, le camp Gbagbo donne l’impression d’avoir des insomnies face à l’alliance des houphouëtistes.
Boundi OUOBA
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