‘‘Le Canard enchaîné’’ épingle Gbagbo. Dans son édition du 3 novembre dernier, le journal français revient sur quelques récents extraits d’interview du Chef de l’Etat candidat et conclut qu’il entend se « cramponner » au pouvoir : « En attendant les résultats définitifs des élections en Côte d’Ivoire, on peut toujours méditer le splendide aveu de Laurent Gbagbo, président sortant (‘‘Le Nouvel Observateur’’ 2/10) : « si j’avais su qu’il était si facile d’acheter des consciences, je n’aurais pas acheté autant d’armes ». Belle leçon de sagesse – ou de cynisme – politique à compléter par sa très franche interview au ‘‘Journal du Dimanche » (31/10). A la question « Promettez-vous de ne pas vous accrocher au pouvoir ? », Laurent Gbagbo le magnifique répond souverainement : « Je ne promets rien à personne ». Les électeurs ivoiriens sont prévenus : après avoir acheté leurs consciences, Gbagbo est prêt à jeter leurs voix ». Voilà qui prouve, à nouveau, que Laurent Gbagbo est moins un homme de conviction qu’un homme d’ambition. Il entend vaille que vaille se maintenir au Palais présidentiel. Ce discours n’a cependant rien de nouveau. Depuis plusieurs années, il n’a de cesse de répéter que c’est lui ou le chaos. S’il a accepté d’organiser les élections c’est avec la ferme volonté de brigander le pouvoir. Cette volonté doit être encore plus grande aujourd’hui au regard des scores des candidats du RHDP. Dans son camp, il se dit que ces élections se gagneront véritablement dans les rues et non dans les urnes. Et, il s’en est donné les moyens en distribuant à tour de bras des galons aux soldats. Il oublie cependant que 2000 n’est pas 2010. La communauté internationale avec notamment les forces françaises et onusiennes sont présentes. Ce n’est pas certain qu’ils se permettent un autre pogrom après celui du Rwanda. Il oublie également que Ouattara n’est pas Robert Guéi. Ouattara a des militants. Jamais ceux-ci n’accepteront, si leur leader est élu dans les urnes, qu’on leur vole leur triomphe. Il ferait mieux d’élaborer des stratégies pour gagner correctement dans les urnes que de s’user à des stratégies de fraudes ou de brigandage du pouvoir. Car, il y a bien quelqu’un en face. Son attitude montre, somme toute, que Laurent Gbagbo n’a jamais aimé ce pays mais plutôt son fauteuil présidentiel. Les Ivoiriens semblent l’avoir compris et le lui montreront le 28 novembre dans les urnes. Pour le reste, la communauté internationale ne pourra pas dire qu’elle n’était prévenue des intentions du Chef de l’Etat-candidat.
KIGBAFORY Inza
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