(AfriSCOOP Abidjan) —Alors que Dakar et Abidjan avaient travaillé à dissiper les gros nuages qui menaçaient dans le ciel de leurs relations bilatérales de coopération, l’atmosphère s’est subitement assombrie dernièrement, en tout cas depuis le jeudi 4 novembre 2010 que le président Abdoulaye Wade a reçu au Palais du Soufi Alassane Ouattara, le désormais rival naturel du président sortant : Laurent Gbagbo.
Aux dernières nouvelles les deux diplomaties les deux présidents se sont parlé au téléphone, le dimanche 7 novembre, tournant ainsi brièvement cette page sombre à laquelle ils se sont servis des coups de gueule les plus acerbes de leur amitié à controverses.
Si l’arrangement qu’ils ont trouvé aussi soudainement s’apparente bien à une parodie au regard de l’ampleur de l’hostilité qu’il vient d’annihiler, force est de croire qu’il cache mal les graves amertumes qu’ont causé aux deux présidents leur escalade verbale inattendue vu qu’ils avaient passé l’éponge sur leurs divergences et commencé à scruter ensemble un nouvel horizon.
Me Abdoulaye Wade, en faisant diligence pour le principal adversaire Alassane Ouattara, que Laurent Gbagbo affronte au 2ème tour d’un scrutin fixé au 21 novembre 2010, ne s’est pas invité par hasard dans ce duel.
A la lumière de la suite accordée à Abidjan par Dakar, Laurent Gbagbo avait été le premier à recevoir des adversaires de Me Wade ; Etait-ce dans le même contexte électoral, peu importe pour la diplomatie sénégalaise, c’est dent pour dent œil pour œil.
Mais la « conspiration » Wade-Ouattara vaudra-t-elle son pesant d’or dans le duel électoral qui se déroule probablement le 21 novembre sur les bords de lagune Ebrié ? Wait en see comme disent les compatriotes de l’Oncle Sam. Déjà, cependant, l’entrevue l’ancien directeur général adjoint du Fonds Monétaire International (FMI) avec l’avocat-président déclenché une accélération des choses à Abidjan, où des frémissions se sont faits sentir depuis lors.
En effet, Alassane Ouattara rentré de Dakar employé à soutenir les « réclamations » de reprise du comptage des voix électorales exigée par son ‘’frère‘’ houphouëtiste Henri Konan Bédié avant de se ressaisir avec le tout RHDP, opposition.
Les quatre parti-PDCI, RDR, MFA et UDPCI, qui constituent la plate-forme du RHDP ont réalisé l’urgence de s’organiser que de traîner à revendiquer face à un Conseil Constitutionnel qui a botté en touche ses récriminations d’après vote. Le RHDP qui a dénoncé des « graves irrégularités » et exigé une reprise du comptage a dû s’atteler dans l’urgence à serrer les coudes, en s’unissant autour de la candidature d’Alassane Ouattara, en vue s’ « assurer une victoire éclatante ».
La diligence du RHDP à son propre profit est à tout égard consécutive à la visite en terre sénégalaise de son espoir, M. Alassane, de (re) prendre enfin le pouvoir. Mais elle aura aussi été induite par un certain maître d’orchestre bien connu pour ses tours politiques à une opposition qui s’est toujours laisser prendre au dépourvu.
Ce chef d’orchestre n’est autre Laurent Gbagbo himself, celui dont l’ « ami » Pablo, entendez Paul Yao-N’Dré, le président du Conseil constitutionnel, vient de précipiter les infinies conciliabules de l’opposition, s’il ne les a pas dérangées.
Paul Yao-N’Dré a décidé contre toute attente de la date du second tour de la présidentielle, là où les Ivoiriens sont habitués à recevoir les dates de scrutin – ce qui d’ailleurs traditionnel – de la Commission Électorale Indépendante (CEI).
Mais ‘’Pablo‘’ n’a pas que court-circuiter les adversaires de son ‘’frère‘’, co-régionaire de Laurent Gbagbo, il les a aussi et surtout bousculé, obligeant les quatre houphouëtistes à abattre une carte très importante : le mot d’ordre.
Désormais le RHDP fait front commun pour le 2è tour du scrutin, le 28 novembre, avec une machine de guerre,
mue aussi en une direction conjointe nationale de campagne à quatre têtes, conformément à la composition dudit groupement.
Voilà que s’impose aux adversaires de M. Gbagbo de s’accommoder, qu’ils veillent ou pas, des humeurs des uns, des subtilités politiques des autres, de surpasser les clivages. Ceci afin de réussir à faire fonctionner dans le délai d’une semaine la grosse machine de combat qu’est la direction nationale de campagne.
C’est une besogne herculéenne que l’impératif se dresse devant Alassane Ouattara et les siens, ils sont tenus d’y faire face le plus tôt possible au risque de perdre de l’avance face à Laurent Gbagbo aura réussi à les amener à dévoiler leur plan.
Bousculer donc par la préoccupation à prendre des dispositions idoines pour la campagne en vue du 2ème tour, le RHDP a dû lâcher prises quant à ses revendications pour ’’fraudes’’ recomptage des voix électorales qui lui ont été ’volés’’ selon lui par le candidat-président sortant.
Au finish, ces revendications jugées ’irrecevables’ par el conseil constitutionnel, font place à l’agencement du travail interne au RHDP dans la perspective du 28 novembre 2010.
Pour y parvenir le président sortant s’était concerté nuitamment avec son équipe de campagne, poussé au devant de la scène son porte-parole Affi N’Guessan, qui dans une sortie des plus corsées avait tancé l’opposition en lui rafraîchissant la mémoire sur les vieilles palabres de succession qui avaient opposé l’ex-Premier ministre Alassane et le dauphin constitutionnel Bédié.
Comme on peut s’en rendre compte aisément, celui qui tient ici le bâton de commandement c’est bien le chef
de l’Etat sortant, tant il réussit à mener le jeu alors qu’il devait le subir si ses adversaires avaient été à la hauteur de la politique qu’il a toujours présenté comme un « métier ».
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