RFI Frédéric Couteau
Les journaux s’interrogent depuis hier à Abidjan. Le duel final entre Gbagbo et Ouattara aura-t-il lieu le 21 novembre, comme annoncé initialement par le Conseil constitutionnel ? Le 28 novembre, comme l’avait proposé la Commission électorale indépendante ? Ou même le 12 décembre, comme l’annoncent certaines sources proches de l’opposition, le temps de procéder, le cas échéant, à un éventuel recomptage des voix ?
Et bien la réponse, c’est le Premier ministre Guillaume Soro qui nous la donne ce matin par le biais d’une interview au quotidien français Le Parisien : « je peux vous annoncer que le second se déroulera bien le 28 novembre, affirme-t-il, comme initialement prévu par la CEI, la Commission électorale indépendante, et comme cela devrait être officiellement arrêté lors du Conseil des ministres qui se tiendra aujourd’hui à Abidjan. »
Pas de « Gban-Gban » !
Alors en effet, rappelle le quotidien L’Intelligent à Abidjan, « la CEI avait établi un chronogramme de tout le processus, en accord avec l’ensemble des acteurs. C’est sur cette base, et en connaissance des textes électoraux, qu’elle avait proposé le 28 novembre 2010 comme date du second tour. »
L’Intelligent qui confirme que tout se décidera officiellement « dans les heures à venir. On devrait en savoir plus notamment à l’issue du conseil des ministres extraordinaire de ce jour, qui aux premières heures d’hier avait été convoqué, uniquement pour statuer sur et valider la date du 28 novembre 2010. »
En tout cas, « que le verdict des urnes soit respecté ! », s’exclame L’Observateur à Ouagadougou. « On craignait qu’il y ait Gban-Gban (qu’il y ait la guerre) en Côte d’Ivoire après les résultats sortis des urnes à la faveur de l’élection présidentielle. Les coupe-coupe n’y ont pas été sortis, et la politique du pire a été évitée. On peut donc s’en féliciter, estime le quotidien burkinabé, même si on ne sait pas ce que nous réserve l’avenir avec ce face-à-face Laurent Gbagbo et Alassane Dramane Ouattara. »
Guinée : les résultats ce mardi ?
En Guinée, bientôt 48 heures depuis le second tour de l’élection présidentielle et toujours aucune tendance, aucun résultat partiel. Le site d’information Tamtam Guinée relève que la conférence de presse du général Sangaré, le président de la commission électorale nationale indépendante, prévue hier lundi, « a été reportée à ce mardi dans l’après midi. Au cours de cette rencontre avec la presse, le président de la Céni devait rendre publics les premiers résultats partiels, rappelle Tamtam Guinée, comme il s’était engagé à le faire dimanche devant la presse. Aucune explication officielle n’a été donnée pour justifier ce report. »
Alors, on devrait en savoir un peu plus dans les heures qui viennent. En attendant, la presse guinéenne continue de se réjouir du bon déroulement du scrutin. Même si la prudence reste de mise, à l’instar du site d’information Guinée Conakry Infos : « ce n’est certes pas encore fini. Le vote d’avant-hier, la grande mobilisation, la discipline et le calme qui ont été observés jusqu’à maintenant ne sont que provisoires.
Il faudra certainement au moins attendre la fin de la semaine pour dire que le pays a franchi le cap. Les instants les plus redoutés étant ceux qui vont suivre la publication des résultats et la proclamation du vainqueur… Il n’en demeure pas moins, relève Guinée Conakry Infos, que l’on peut et que l’on doit (…) se réjouir de la façon dont les choses se sont passées jusqu’ici. Rappelons juste que l’effectivité du vote, elle-même, était inespérée, il y a encore quelques jours. »
« Pas de problèmes ! »
La presse de la sous-région n’est pas en reste pour saluer le bon déroulement du scrutin.
« En attendant les résultats de la présidentielle : vent d’optimisme chez les habitants de Conakry », titre Le Pays au Burkina. Le Pays dont l’envoyé spécial à Conakry a recueilli les réactions de quelques électeurs. Exemple, Thérèse, secrétaire : « les élections se sont très bien déroulées et je crois que cette fois-ci, il y aura une prise de conscience des Guinéens.
Parce qu’on a trop souffert dans ce pays, affirme-t-elle, et je sais qu’après les élections, nous trouverons une solution. Il y a beaucoup de choses qui se sont déroulées pendant la campagne (électorale) entre les deux leaders. Mais c’est le passé (…). Malinké, Peulh, Soussou, je voudrais qu’on se donne la main et qu’on se dise que la Guinée doit avancer maintenant. Ce n’est pas à cause des deux candidats qu’on va s’entretuer, se bouffer, se haïr. »
Autre témoignage recueilli par Le Pays, celui de Tidiane, menuisier : « après cette élection, on ira dans une vraie démocratie. Ce sera un bonheur pour les Guinéens. Qu’Alpha gagne ou que ce soit Cellou, ce sera le choix de toute la Guinée. Pendant la campagne, ils ont fait de belles promesses à la population guinéenne. Et ils ont tous promis le changement. Dans tous les cas, conclut Tidiane, il n’y aura pas de problème. »
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