ABIDJAN (Reuters) – Les Nations unies ont dépêché en Côte d’Ivoire un demi-millier d’hommes en renfort à l’occasion de l’élection présidentielle de dimanche, portant à 8.000 militaires et 1.500 policiers leurs effectifs chargés d’assurer le bon déroulement du scrutin.
« Nous avons 500 éléments qui sont venus renforcer nos troupes, tous déployés déjà dans les endroits sensibles et stratégiques (…) Nous avons augmenté nos patrouilles dans les endroits sensibles à Abidjan, à l’ouest et au nord », a précisé à la presse le chef de l’opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci), le Bangladais Y. J. Choi.
Les militaires ivoiriens et les anciens rebelles, qui doivent déployer pour leur part une force de 8.000 hommes pour contribuer à la sécurisation des opérations de vote, n’en avaient mis en place mercredi que 1.500, mais le chef de l’armée s’est dit confiant que l’opération serait bouclée d’ici à vendredi soir.
L’aéroport d’Abidjan et les frontières terrestres du pays seront fermés le jour du vote et un contingent de 900 militaires français appartenant au dispositif Licorne sera prêt à prêter main forte à l’Onuci si nécessaire.
LA CÔTE D’IVOIRE « À UN TOURNANT »
Cette élection, qui est censé mettre un terme à la partition de facto du pays issue de la rébellion nordiste de 2002, a été reportée à plusieurs reprises depuis cinq ans. Mais, selon Choi, « les défis sont presque tous réglés et la dynamique est telle qu’il sera difficile d’empêcher (le scrutin) de se dérouler le 31 ».
Il verra le président sortant Laurent Gbagbo affronter ses deux principaux opposants, l’ex-chef de l’Etat Henri Konan Bédié, premier successeur de feu Félix Houphouët-Boigny, et le nordiste Alassane Ouattara, ancien Premier ministre.
On prédit généralement que Gbagbo arrivera en tête mais qu’un second tour sera nécessaire. Afin d’éviter toute manipulation, ce seront les forces des Nations unies qui achemineront les bulletins entre les bureaux de vote et le siège de la commission électorale nationale.
« Je prendrai toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder le verdict des urnes, conformément au mandat de certification que m’a confié le Conseil de sécurité », a déclaré Choi.
Il s’est félicité de la « volonté du peuple ivoirien et de ses leaders de trouver une solution définitive à la crise » et a souligné que la Côte d’Ivoire était « à un tournant du processus de paix ».
Marc Delteil pour le service français, édité par Bertrand Boucey
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