Côte d’Ivoire: comprendre comptage numérique et comptage manuel des voix

Le premier tour de l’élection présidentielle ivoirienne aura lieu le dimanche 31 octobre 2010. Le décompte des voix est une question cruciale. Il y a une semaine, l’opposition s’insurgeait contre les liens entre un proche du président Gbagbo et la société informatique chargée de compiler les résultats, l’opposition exigeant le retrait de la société SILS au profit d’un décompte manuel des suffrages. Depuis, la primature avait décidé le maintien de la SILS mais avec, au-dessus d’elle, un comité d’experts chargés de superviser ses travaux. Or hier, mardi 26 octobre, à Ouagadougou, à l’issue d’un entretien avec le médiateur Blaise Compaoré, le Premier ministre Guillaume Soro annonce que finalement il y aura conjointement un comptage manuel et un comptage électronique des suffrages.
Il faut le souligner : il n’a jamais été question de supprimer le comptage manuel des voix au profit d’un comptage numérique.

Concrètement, voilà comment cela va se passer : à 17H00 TU dimanche 31 octobre ausoir, fermeture des 22 000 bureaux de vote. Dans chaque bureau, on ouvre l’urne et on procède au dépouillement. Puis un procès-verbal est établi. Il est signé des assesseurs. Ensuite, il est acheminé vers l’une des 415 commissions électorales locales. C’est alors que la saisie informatique des résultats des bureaux de vote commence. Les procès-verbaux sont alors scannés et stockés dans un répertoire préconfiguré. Les résultats de chaque bureau de vote sont ainsi saisis à l’aide d’une application informatique fournie par la société SILS. Le procès-verbal scanné est ensuite joint aux données saisies en vue de confirmer chaque résultat enregistré.

Deuxième étape de la chaîne numérique : la copie scannée de chaque procès-verbal doit normalement permettre à un autre niveau du processus de valider la saisie des résultats. Cette validation s’effectue de façon automatique au niveau des centres de coordination ou des commissions électorales régionales.

Enfin, troisième et dernière étape : les données sont acheminées en temps réel à la commission centrale de la Commission électorale indépendante à Abidjan. Il convient de noter que la CEI a la capacité technique d’intervenir à tout moment à tous les niveaux du processus. Après analyse des résultats à tous les niveaux, la CEI peut les confirmer, les publier immédiatement sur son site internet et les diffuser sur les différents autres medias. Ce sont les résultats provisoires.

Mais pendant ce temps, les procès-verbaux papier, issus du comptage manuel, sont acheminés à Abidjan, vers la CEI qui les fournit ensuite, à sa demande, au Conseil constitutionnel en cas de litige pour un ultime comptage manuel à l’issue duquel le Conseil constitutionnel valide les résultats définitifs.

Dernier point : ce mode opératoire va évoluer puisqu’il y aura bien un contrôle du comité d’experts mis en place par Guillaume Soro.

Par RFI

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