Dur, dur d’être Premier ministre de Côte d’Ivoire par ces temps de course au fauteuil présidentiel. Et Guillaume Soro, qui en a vu d’autres, ne peut pas dire le contraire, lui qui, par la force des choses, doit, en plus de ses attributions administratives, régenter le bon fonctionnement des rouages de la machine démocratique.
Tout, pourtant, semblait aller pour le mieux dans le meilleur des processus électoraux, jusqu’au couac survenu ce jeudi lorsque la Commission électorale indépendante a fait un bond en arrière, préférant le comptage manuel à son corollaire informatique. Rien de tel qu’un couac retentissant pour casser l’ambiance, à seulement quelques jours du scrutin. Il n’en fallait pas plus pour plonger le Premier ministre dans l’embarras, car alors comment concilier fiabilité des décomptes et respect du délai légal de seulement trois jours ?
Violente question à laquelle Guillaume Soro a choisi de répondre en coupant la poire en deux. Pour faire vite et bien, il propose une technique médiane alliant tradition du comptage manuel et modernité des nouvelles technologies. Ainsi, grâce à la diligence du chef de l’exécutif, le processus entamé avec l’Accord de Ouagadougou conserve ses chances de parvenir cahin-caha à la sortie de crise que tous espèrent.
Mais bien malin qui saurait déjà affirmer que ce deal sera payant, car loin d’être la panacée, le comptage manuel a plus d’une fois montré ses limites. En 2000, lors de la présidentielle opposant George Bush à Al Gore, l’Amérique était restée suspendue pendant plus d’un mois au feuilleton du décompte des voix dans le seul Etat de Floride. Un syndrome qui peut encore faire des ravages, surtout dans nos démocraties encore balbutiantes.
Rabi Mitbkèta
Publié par L’Observateur Paalga
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