Par Philippe Perdrix, envoyé spécial Jeune-Afrique
Dans son discours officiel, Nicolas Sarkozy a profité du XIII sommet de l’Organisation internationale de la francophonie à Montreux (Suisse), du 22 au 24 octobre, pour préparer la présidence française du G20 et du G8. L’occasion également de rencontrer certains homologues africains.
Officiellement la journée de samedi était consacrée à la place de la Francophonie dans la gouvernance mondiale et au défi du développement durable, sous la forme de deux séances plénières. Mais en réalité, sur la quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement réunis à Montreux pour le XIII sommet de la Francophonie, quelques-uns ont privilégié les entretiens bilatéraux. A ce petit jeu, le président français, Nicolas Sarkozy, aura largement profité de son passage sur les bords du lac Léman.
Entre son arrivée le matin pour la cérémonie d’ouverture et son retour sur Paris aux environs de 20 heures, il a rencontré son homologue congolais, Joseph Kabila. « La France est prête à soutenir la formation d’unités de police pour le maintien de l’ordre dans l’Est de la RDC », a précisé une source de l’Elysée.
Avec le président burkinabé, Blaise Compaoré, ils ont abordé la crise guinéenne et l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, le 31 octobre. L’occasion pour les deux hommes de saluer « le rôle remarquable » joué par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), en Guinée. En mission à Conakry depuis huit mois, l’expert électoral de l’Organisation, le général malien Siaka Toumani Sangaré a été nommé à la tête de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Sa feuille de route : organiser le plus rapidement possible le second tour de l’élection présidentielle, initialement prévue le 24 octobre, mais qui a finalement été reportée sine die.
Avec Amadou Toumani Touré, la discussion a évidemment porté sur les sept otages – dont cinq français – enlevés à Arlit (Niger) en septembre dernier et retenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans le nord du Mali. Rien n’a filtré de cet entretien.
Un peu plus tard lors d’une interview sur France 24 et RFI, le chef de l’Etat malien a rappelé que la lutte contre les terroristes d’Aqmi devait être « saharo-sahélienne ».
Les présidents Idriss Déby Itno (Tchad) et Teodoro Obiang Nguema (Guinée équatoriale) ont également eu une discussion avec leur homologue français. Le premier en a profité pour exprimer une nouvelle fois son inquiétude sur le référendum d’autodétermination, prévu le 9 janvier 2011, au Sud-Soudan. « Nous avons tous un Nord et un Sud. Si on accepte l’éclatement du Soudan, l’effet domino sera inévitable et ce serait une catastrophe pour le continent », déclarait, en avril dernier dans nos colonnes, le président tchadien. Quant au second, il s’apprête à hériter de la présidence de l’Union africaine.
Lors d’une discussion informelle et improvisée avec le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, la question des financements innovants est revenue. Un sujet qui « tient à coeur » Nicolas Sarkozy qui aura largement profité de ce sommet de la Francophonie pour poser ses jalons avant la présidence française du G20 et G8, à partir de novembre.
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