L’atmosphère qui prévaut, depuis quelques jours, à la Commission électorale indépendante (CEI) ne rassure pas quant à la tenue du premier tour du scrutin présidentiel le 31 octobre prochain. A quelques jours de cette échéance en laquelle les Ivoiriens commencent à croire, l’organe en charge des élections est traversé par un courant malsain, qui risque de tout remettre en cause si l’on n’y prend garde. Tout est mélangé au sein de cette structure, au point où ses commissaires n’arrivent plus à regarder dans le même sens. C’est la méfiance totale, selon les confidences à nous faites par un des membres de l’organe, qui déplore cette ambiance soudaine au moment où l’on est en plein dans le dernier virage vers le but. A savoir le premier tour de l’élection présidentielle tant attendue depuis 2005. Des commissaires ont, en effet, déterré subitement un sujet nouveau, jusque-là insoupçonné, qui détourne l`attention des Ivoiriens et des observateurs d’ici et d’ailleurs braqués sur le déroulement des campagnes depuis quelques jours. Ces commissaires, dont on ne sait la réelle volonté qui les anime, posent un préalable à la tenue du scrutin du 31 octobre en invoquant des réserves sur l’impartialité de la Société informatique de location et de sécurité (SILS Technology), cooptée pour la sécurisation des données du vote. Le motif avancé, ou du moins l’argument qui circule, le rattachement de cette société au Bureau national d’études techniques et de développement (BNETD) dirigé par un proche du pouvoir, le Dr Ahoua Don Mello. Bien que convaincus de sa compétence, les commissaires qui « sèment le trouble« au sein de la CEI, ne croient pas en la capacité de cette entreprise à exécuter une tâche sans parti pris, eu égard à son « rattachement« au directeur général du BNETD. Alors que ce dernier ne constitue qu’un individu, une seule intelligence à la tête d’une structure hautement technique dont les compétences sont issues de diverses origines. A moins aussi qu’au BNETD, les recrutements ne se soient effectués que sur la base d`affinités politiciennes. Le hic dans cette histoire, c’est que le choix de SILS Technology ne date pas de maintenant. C’est sous l’ancienne équipe de la CEI dirigée par Beugré Mambé que cette entreprise avait été cooptée sans que cela n’émeuve nos chers commissaires. Mieux, ce n’est ni ces derniers mois ni ces dernières années que M. Don Mello dirige le BNETD. D’où vient alors que l’on élève des soupçons soudains contre une société qui a fait l’unanimité à un moment donné, à moins qu’elle ait changé d’actionnaires ? Aujourd’hui, cette histoire pourrit l’atmosphère à la CEI où tout est mélangé selon un commissaire joint, pour qui le président de l’institution devra peser de tout son poids pour ne pas céder à un chantage politique susceptible de remettre en cause tout le travail abattu depuis son arrivée. A moins de 10 jours du but, les campagnes battant son plein, il y a lieu de prendre à bras le corps cette question, qui a tout l’air du détail du diable pour compromettre le processus en marche. Vivement que la sagesse et l’amour de la patrie triomphent sur les intérêts partisans afin que plus rien ne vienne à remettre en cause ces acquis importants d’une Côte d’Ivoire en route vers la normalité.
F.D.BONY
L’Inter
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