Distribution des cartes d’identité et d’électeur en France – desorganisation et désordre

La désorganisation et le désordre sont devenus les faits distinctifs de la CEI (Commission électorale indépendante) France, montrant à chaque occasion son incapacité à gérer les choses avec prévention, diligence et un minimum de sens de professionnalisme. L’on se souvient encore de l’opération d’enrôlement des ivoiriens en France, marquée par un cafouillage et un désordre monstres, ayant empêché un grand nombre d’ivoiriens de se faire enrôler. Ce qui pouvait, à cette époque, être mis sur le compte de l’immaturité de la CEI de France, n’est en réalité que ce qui la caractérise et qui, malheureusement, ne cessera peut-être de la caractériser. Elle vient encore une fois de le prouver à l’occasion de l’opération de retrait des cartes d’identité et d’électeur, débutée ce mercredi 21 octobre. Son incapacité exaspérante à mettre de l’ordre et à organiser cette importante opération a été étalée pour le malheur des ivoiriens venus très nombreux tôt le matin pour retirer leurs cartes, afin de jouir de leur droit civique le 31 octobre prochain.

Ils étaient plus de six cent ressortissants de la Côte d’Ivoire vivants en France, regroupés et se bousculant devant le bâtiment annexe de leur ambassade et dans un long rang, au 24 boulevard Suchet dans le 16ème arrondissement de paris. Dans ce tohu-bohu, l’opération dont le début était prévu pour 10 h00 (heure de paris) a finalement débuté avec deux heures de retard. Le cafouillage à l’entrée et la lenteur de l’opération à l’intérieur n’ont pu permettre le retrait d’une trentaine de carte deux heures après le début de l’opération. La police française anti-émeute, sollicitée par la suite pour mettre de l’ordre, a su faire preuve de sang-froid et de sagesse pour contenir et maîtriser tous les excités et surexcités qui, se querellant par moments, étaient agrippés au portillon d’entrée du bâtiment, impatients de récupérer leurs pièces pour aller au djôssi (boulot) ou vaquer à d’autres occupations.

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La présence policière n’a cependant pas suffit pour régler le problème, dans la mesure où, d’une part, les électeurs, jusqu’à 15h00, continuaient d’affluer et, d’autre part, la lenteur de l’opération de retrait ne permettait pas une fluidité à l’entrée du bâtiment. A ces deux faits majeurs il faut ajouter une insuffisance du personnel chargé de mener l’opération. C’est le lieu d’interpeller les responsables nationaux de la CEI, afin qu’ils mettent tout en œuvre pour mettre fin à cette situation de désordre qui n’honore pas les ivoiriens de la diaspora.

S’il n’est pas mis fin très tôt à cette lenteur, à se désordre et à cette désorganisation, le retrait du quart des cartes d’identité et d’électeur apparaîtra de moins en moins sûr avant le jour du scrutin. Rappelons que plus 15000 personnes de la diaspora ivoirienne en France figurent sur la liste électorale. Vu ce nombre non négligeable, l’on imagine bien la part considérable des voix que pourront perdre certains candidats et les frustrations que pourront subir de nombreux électeurs le jour du scrutin. Il faut craindre que ces frustrés, ceux qui ne pourront pas prendre par au vote, du fait de cette expertise en désordre et en incompétence de la CEI France, ne s’adonnent à des emportements suivis d’actes gravissimes de violences.

Il faut remarquer que les passions politiques et la mobilisation des électeurs montrent que les ivoiriens sont déterminés à tourner définitivement la page de cette malheureuse crise.

Toutefois la fin définitive de la crise et le retour d’une paix durable en Côte d’Ivoire relèvent de la responsabilité de tous les ivoiriens et de l’ONU, de leur capacité à se soumettre à la LOI de la démocratie.

ZEKA TOGUI, COPACI_INFOMAIL

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