L’école militaire préparatoire technique (EMPT) de Bingerville créé en 1939 qui a toujours eu pour objectif de former des élèves excellents avec un esprit préparé à intégrer les forces armées nationales de Côte d’Ivoire a fêté l’an dernier ses 70ans. Cette prestigieuse école qui a formé des hauts cadres africains en l’occurrence feu le président de la Guinée LANSANA KONTE, feu le général GUEI ROBERT et le président actuel du Niger, monsieur le ministre LIDA KOUASSI pour ne citer que ceux-ci.
L’EMPT de Bingerville a reçu la visite de son excellence monsieur le président de la république de Cote d’Ivoire qui ne tarit d’éloge pour cette école a la réputation prestigieuse qui chaque année effectue un pourcentage ahurissant aux différents examens scolaires que sont le BEPC et le BACCALAUREAT. A la sortie de cette école, ces élèves prennent le statut d’étudiant militaire après leur orientation dans les universités et grandes écoles. Qu’advient-t-il de ceux-ci après l’obtention de leurs diplômes universitaires ? Arrivent-ils à intégrer facilement les forces armées ?
Nous sommes issu d’une promotion de cette école que nous avons quitté il y a de cela quelques années pour des études universitaires de trois ans effectué à l’Institut National Polytechnique Houphouët Boigny de Yamoussoukro dans le but de servir l’armée ivoirienne. Présentement nous sommes en instance d’intégrer l’Ecole des Forces Armées qui est la suite logique de la carrière de tout étudiant militaire et également la notre car c’est un rêve que nous nourrissons depuis notre tendre enfance d’où l’envie de faire l’EMPT de Binger ville et notre dévouement à l’excellence dans les études comme l’inculque cette école à tous ses pensionnaires.
Alors comme le pense la Cote d’Ivoire toute entière, nous devrions étant étudiant militaire intégrer l’Ecole des Forces Armées (EFA) de Zambakro pour laquelle nous avons été formé depuis l’enfance et durant 10 ans tant sur le plan militaire qu’intellectuel mais notre pays étant ce qu’il est devenu aujourd’hui c’est-à-dire une nation ou la valeur intrinsèque n’est plus privilégiée mais plutôt la bassesse que représente la corruption faisant ainsi de cette réalité une pure et simple illusion. Durant notre étude universitaire et après obtention de nos diplômes, nos problèmes sont de trois grands ordres:
Des radiations et des réintégrations arbitraires dans nos effectifs car on dit ne pas voir de différence entre un étudiant civil et un étudiant militaire c’est ainsi que nous passons le concours d’entrée à l’école des forces armées au même titre que ces derniers sans aucune distinction, alors nous nous voyons radiés des effectifs des étudiants militaires après l’obtention de notre diplôme universitaire.
L’absence de protection sociale
Contrairement à un enfant de troupe c’est-à-dire un élève de l’EMPT de Bingerville qui est quasiment pris en charge par l’armée sur le plan médical, les étudiants militaires sont livrés à eux mêmes, de sorte qu’en cas de maladie ils se soignent à leurs propres frais.
Une difficulté d’insertion à l’école des forces armées de Zambakro.
Cette partie est l’élément essentiel de notre cri de détresse.
Le parcours d’un élève ayant réussi au test très sélectif d’entrée à l’EMPT de Bingerville qui est d’obtenir le baccalauréat, ensuite effectuer des années universitaires et enfin entrer à l’EFA n’est que pure illusion depuis 2001. Ce concours instauré depuis 1993 ne se déroulait qu’entre les militaires. Depuis 2001, il a été ouvert aux civils avec une pointe de faveur pour ceux-ci. Chers lecteurs pourquoi s’obstiner à recruter des civils au détriment de ceux qui ont été formés depuis tout jeune au rouage du métier ? N’est ce pas un moyen pour les autorités de l’armée et certaines autorités de ce pays d’insérer leurs protégés au détriment de ceux qui en ont réellement droit ? Nous, étudiants militaires d’aujourd’hui, sommes écœurés par cet état de fait qui nous bouleverse de par la passivité de l’état ivoirien au vu et au su de tout ceci. Il nous arrive souvent d’entendre que ce concours a été instauré soit disant que nous étudiants militaires après notre étude universitaire prenons la poudre d’escampette ou intégrons des sociétés de la place alors qu’il y a en a parmi nous qui sont présentement à leur 4eme ou 5eme fois de passer le concours alors ou se trouve la logique.
Nous tirons comme conclusion que ces élites intellectuelles de ce pays n’ont aucune valeur aux yeux de notre chère patrie qui aura dépensé une énorme somme dans notre formation car depuis l’EMPT nous percevons une certaine somme d’argent chaque fin du mois et c’est également l’état qui nous paye les études universitaires afin de servir l’armée ivoirienne. Nous disons ne pas avoir de la valeur car en plus de passer le concours d’entrée à l’EFA, nous le passons au même titre que les civils c’est-à-dire qu’il n’y aucune différence pour nos supérieurs si on peut les appeler ainsi entre quelqu’un qui a fait le lycée et celui qui a fait l’EMPT de Bingerville à par la tenue qui nous sert d’ornement. Nous avons été 45 a présenter le concours cette année et qui avons effectué avec succès nos études dans les plus grandes écoles de ce pays que sont l’INP-HB (Institut National Polytechnique HOUPHOUET BOIGNY), l’UCAO (Université Catholique de l’Afrique de l’ouest), AGITEL, etc. assorti des diplômes comme le BTS, le DUT, la MAITRISE, la LICENSE, l’INGENIEURIE. Sur ces 45 il n’a été retenu que 16 les statistiques ci dessous vous donnent plus de détail.
Nous vous donnons les chiffres de ces 03 dernières années concernant le concours de l’EFA sous la direction du colonel major LAMOUSSA KONE Directeur de la Défense et son adjoint le Commandant TANI.
Soit sur un effectif total de 155 élèves officiers entrants nous avons eu:
AUTRES 125
ETUDIANTS MILITAIRES 30
Soit sur un effectif total de 90 élèves officiers entrants nous avons eu:
AUTRES 76
ETUDIANTS MILITAIRES 14
Soit sur un effectif total de 52 élèves officiers entrants nous avons eu:
AUTRES 36
ETUDIANTS MILITAIRES 16
J’ai une question pour mes lecteurs ou se trouve la logique de l’existence de l’EMPT de Bingerville si on doit passer un concours pour être ceux pourquoi nous avons été formés durant au minimum 10ans. Ces dernières années, nous voyons octroyer à certains civils selon des critères inconnus des bourses d’études militaires destinées aux étudiants militaires. Et ces derniers avant leur départ se font établir des cartes d’étudiants militaires afin de bénéficier de ces bourses en toute impunité.
Malgré des démarches entreprises pour l’amélioration de notre situation jusqu’à aujourd’hui rien, à donner l’impression que cette situation qui ne fait défaut qu’aux enfants de pauvres parmi ces élites restera inchangée si elle n’est mise au grand jour aux yeux de la population ivoirienne.
Merci à vous qui prenez le temps de nous lire et surtout n’oubliez pas de faire passer le message à la nation ivoirienne.
Une question cher lecteur: l’EMPT forme des futurs cadres de ce pays ou des futurs rebelles ? A vous de juger.
Signés Anciens élèves, étudiants-militaires de l’EMPT
Les commentaires sont fermés.