(l’Inter) par H. KPODION – Guerre en Côte d’Ivoire – Gbagbo accuse ouvertement Bédié et ADO de l’avoir attaqué -« Ces deux-là, il faut les amener au gopo » – « Je peux sortir leurs déclarations »

L’Inter par Hervé KPODION – Guerre en Côte d’Ivoire – Gbagbo accuse ouvertement Bédié et ADO de l’avoir attaqué -« Ces deux-là, il faut les amener au gopo » – « Je peux sortir leurs déclarations »

Laurent Gbagbo a ouvert publiquement le débat sur la guerre qui a endeuillé la Côte d’Ivoire depuis le 19 septembre 2002. Il a accusé hier mardi 19 octobre 2010, lors d’un meeting au stade Auguste Denise de San-Pedro, l’ancien président Henri Konan Bédié et le président du Rassemblement des républicains (RDR), Alassane Ouattara, tous deux, candidats à l’élection présidentielle du 31 octobre 2010 contre lui. « Ils ne veulent pas qu’on parle de l’agression contre la Côte d’Ivoire. Il y a des gens qui sont en campagne et qui ne veulent pas qu’on en parle. Or on doit en parler. Si je veux être méchant, je peux sortir les déclarations de mes adversaires. Ils sont passés par trois phases. Au départ, ils ont dit qu’ils condamnent toute attaque. Aujourd’hui, ils sont les candidats du PDCI, ils sont les candidats du RDR. Ensuite, ils se sont mis avec la rébellion et ils ont créé le G7. Et il y en a un qui dit qu’il n’y a jamais eu de guerre en Côte d’Ivoire. Et il y a l’autre qui dit : je ne saurais accepter d’être le parrain de la rébellion. Mais qui t’a demandé quelque chose ? », a affirmé Laurent Gbagbo. Il a poursuivi en ces termes : « C’est comme au village. Quand quelqu’un meurt et on veut trouver le coupable, des gens se lèvent pour dire ; ce n’est pas moi qui l’ai tué hein ! Quand c’est comme ça, on les attrape et on les amène au gôpô. Ces deux-là, il faut les amener au gôpô (…) Si vous vous justifiez, c’est qu’il y a quelque chose ». Le président-candidat a déclaré que ces deux leaders ivoiriens ont endeuillé le pays en y amenant la guerre. Et c’est grâce au courage des populations ivoiriennes et notamment les Kroumen, les Guéré et les Yacouba, que la Côte d’Ivoire a gagné le pari de la paix aujourd’hui. « Je suis venu pour dire qu’ils ont endeuillé la Côte d’Ivoire. Il fallait se battre pour ramener la paix. Grâce au soutien que vous m’avez toujours apporté, nous avons gagné la bataille de la paix », a indiqué le candidat de La Majorité Présidentielle (LMP). Qui a animé un autre meeting, avant celui de San-Pedro, au stade du lycée Goffry Kouassi Raymond de Sassandra. Le discours là-bas n’était pas très différent du second. Laurent Gbagbo s’est interrogé sur le sens que le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), donne au mot « héritier ». « Il ne faut plus laisser la parole aux sorciers. Quand les rebelles libériens attaquaient la Côte d’Ivoire, où étiez-vous ? Tu dis que tu es un héritier et tu ne peux même pas balayer dans la maison de ton père. Tu ne fais que regarder dans son compte. Si tu ne veux pas prendre les risques de la présidence et que c’est le beurre que tu cherches, ce n’est pas la peine », a-t-il lancé à l’encontre du candidat du PDCI. « Cette élection n’est pas comme les autres, c’est une élection qui suit la guerre, la guerre des héritiers d’Houphouët. Droit d’héritage de ceux qui regardent dans le coffre de leur père. C’est pourquoi ils font la guerre. Il faut les ramener dans l’opposition. Le pouvoir est dans vos mains. Donnez-moi vos voix pour que je vous donne le bonheur, pour que je vous donne du travail », a exhorté Laurent Gbagbo, qui a reçu l’onction des chefferies traditionnelles de San-Pedro et de Sassandra. Les chefs coutumiers, lui ont en effet apporté leur soutien parce que diront-ils, le candidat-président a combattu à leurs côtés pour libérer le Bas-Sassandra de l’invasion libérienne. Laurent Gbagbo a rendu hommage au général de corps d’armée, Edouard Kassaraté Tiapé et au colonel Boniface Konan, qui ont repoussé les rebelles libériens jusque dans leur dernier retranchement. Le candidat de LMP a décidé de mettre sur la table le débat de la guerre que le pays a connue pour que les responsabilités soient situées.

Hervé KPODION
(Envoyé spécial)

L’Inter

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