BBC Afrique
Des centaines de milliers d’enfants travaillent encore dans la culture du cacao en Afrique de l’Ouest, malgré dix années de campagne contre ce phénomène, d’après l’étude d’une université américaine. Malgré les campagnes menées par les fabricants de chocolat, le rapport affirme que beaucoup d’enfants effectuent encore des travaux dangereux, tels que l’utilisation de machettes, la pulvérisation de pesticides et la manipulation de lourdes charges.
Il y a eu une forte pression du public au cours de la dernière décennie pour améliorer la vie des personnes qui travaillent dans le secteur du cacao, mais selon ce dernier rapport, la situation a très peu évolué. L’essentiel de la production mondiale de cacao vient d’Afrique de l’Ouest où il est cultivé dans des fermes minuscules de régions reculées, très loin des supermarchés qui vendent les tablettes de chocolat.
En occident, les campagnes en rendent les entreprises qui produisent le chocolat responsables des conditions de travail dans les fermes de cacao. En 2001, le protocole Harkin-Engels parrainé par les États-Unis a été signé avec l’industrie du chocolat pour identifier et éliminer les pires formes de travail des enfants.
Selon l’Université de Tulane (Nouvelle Orléans) qui supervise la mise en œuvre du protocole, les pays ouest-africains sont très éloignés des objectifs énoncés dans l’accord. Il est aussi mentionné que la traite des enfants des pays voisins pour le travail forcé se poursuit sans relâche. Seuls 3% des villages où le cacao est cultivé en Côte-d’Ivoire ont été visités par des inspecteurs du travail des enfants.
Le gouvernement ivoirien minimise l’ampleur du problème qui est considéré dans certains milieux comme un complot de l’ouest destiné à saper la principale activité économique du pays. Beaucoup de paysans ouest-africains estiment qu’il est important pour leurs enfants d’apprendre à cultiver le cacao afin qu’ils puissent s’occuper de leur famille quand ils seront plus âgés. Pourtant, l’Assemblée nationale ivoirienne a récemment adopté une loi interdisant les pires formes de travail des enfants. Plusieurs organisations caritatives et des exportateurs de cacao ont des projets visant à réduire le travail des enfants et à augmenter l’offre d’écoles. Mais jusqu’à présent, ces initiatives et les systèmes de certification, comme le commerce équitable, n’ont été utiles qu’à une très faible proportion des cultivateurs de cacao.
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