Dans exactement trois semaines, les Ivoiriens se rendront aux urnes pour élire le prochain Président de la République. A la demande du Président Français, le Secrétaire Général de l’Elysée vient de séjourner à Abidjan pour se rendre compte de la bonne tenue du calendrier électoral par les principaux acteurs politiques. De sources proches de la Cei, toutes les conditions sont maintenant réunies pour la tenue du premier tour de la présidentielle.
La semaine dernière, avec certes beaucoup de difficultés, la Commission électorale, sous la supervision de la Primature, a déclenché une grande opération de distribution des cartes d’électeurs et cartes d’identité Nationale, deux sésames qui permettront aux bénéficiaires de se rendre sur les lieux de vote et de s’acquitter de leur devoir civique, le 31 Octobre prochain. Ils sont quatorze candidats à prendre le départ de cette bataille électorale. Ce peloton est tiré par trois principaux leaders qui ont été de toutes les négociations et qui viennent d’avoir la visite de Claude Guéant, émissaire de Nicolas Sarkozy. Toute chose qui augure du retour de la confiance entre la France et la Côte d’Ivoire, deux pays dont les relations furent des plus orageuses au plus fort de la crise ivoirienne.
Après avoir examiné les chances du Président Laurent Gbagbo, candidat du FPI et celle du PDCI- RDA, Henri Konan Bédié, quelles sont celles de l’ancien Premier Ministre Alassane Dramane Ouattara du RDR, au terme des prochaines consultations électorales du 31 Octobre 2010 ?
Alassane Dramane Ouattara, Président du RDR
Selon la tendance qui se dessine actuellement sur le terrain, il se présente comme celui qui a l’estime de la majorité des électeurs. Deux raisons concourent à cela. D’abord parce que les différents harcèlements des pouvoirs Bédié et Guéi n’ont pas eu raison de la popularité de l’homme qui reste toujours, aux yeux de la grande majorité de la population ivoirienne, celui qu’il faut pour que le pays se remette sur pied. Secundo, ADO est le candidat qui est le plus connu des institutions de Breton Woods, donc l’homme qui sait où trouver de l’argent pour la reconstruction de son pays. « Je suis pressé d’être aux affaires.
Le 31 octobre, votez le départ des Refondateurs ! Ils ne savent pas trouver l’argent», demande- t-il à ses militants de Bondialli, où il était en campagne la semaine dernière. Il ne fait pas de cadeau à ses alliés d’hier, les dirigeants du FPI au pouvoir, à l’encontre de qui, il est sans équivoque : «La Côte d’Ivoire fait pitié. J’ai parcouru le pays à bord de mon véhicule de commandement. J’ai parcouru plus de 25.000 km. Partout où je suis allé, la situation est la même. Des écoles sans toits, des enfants obligés de s’asseoir à même le sol. Pas d’eau potable, pas de médicaments dans les hôpitaux, pas de routes», a-t-il déploré, avant de souligner que la Refondation a plongé le pays dans le désastre.
A l’encontre de ses amis du PDCI-RDA avec lesquels il a formé le RHDP, il a adopté un ton conciliant au cours des meetings qu’il a animés dans la région de Ferkéssedougou. En effet, le président du Rdr, à qui la nationalité ivoirienne avait été déniée par le régime de Henri Konan Bédié (alors président de la République) et le général Robert Guéi, a appelé ses militants à pardonner tous les torts qui leur ont été causés. Pour que la Côte d’Ivoire retrouve rapidement un climat de paix. Il ne cesse d’affirmer à travers ses tournées qu’il n’acceptera jamais qu’on attise la haine entre les groupes ethniques de la Côte d’Ivoire. « Alassane Ouattara n’appartient à aucune ethnie. Je suis pour toute la Côte d’Ivoire. Vivons en frères, soyons ensemble pour mieux vivre et bâtir la Côte d’Ivoire», affirme t-il.
Si beaucoup de gens pensent que le leader des Républicains est le grand favori des consultations électorales du 31 Octobre prochain, il n’en demeure pas moins que ADO a du souci à se faire parce qu’il est le seul qui se bat contre tous, même s’il y a 13 autres candidats.
En effet, victime de sa trop grande popularité, ADO est entre ceux qui l’ont supporté hier contre vents et marées, mais qui trouvent aujourd’hui qu’il est trop longtemps resté dans le silence, permettant à son adversaire politique Laurent Gbagbo de lui rafler certaines contrées. Contrées qui étaient jadis chasse gardée du RDR, et ceux qui, heureusement plus nombreux, continuent de lui accorder un soutien sans faille.
Cependant, l’aura de l’ancien Premier Ministre reste intacte dans la Capitale du Grand Nord où les deux grands se sont retrouvés la semaine dernière dans une bataille électorale. Duel gagné, selon certaines sources, par ADO, dont les militants, excédés par l’arrogance des militants du FPI, venus piétiner sur leur plate bande, portaient des banderoles estampillées « Y a rien en face ». « Y a pas d’homme », « Gbagbo, c’est du vent ».
Ancien Premier Ministre d’Houphouët Boigny au début des années 90, Alassane Dramane Ouattara est un des hommes politiques les plus médiatisés dans le paysage politique ivoirien. Ses adversaires politiques de la Refondation l’accusent à tort ou à raison de tous les maux dont souffre la Côte d’Ivoire. Cependant, malgré le climat de surchauffe politique en Eburnie, le Champion des Républicains est loin de perdre le nord.
Car à la faveur d’une récente tournée dans le nord du pays, il annonça qu’il accepterait le verdict des urnes même s’il était battu. Et le chef des républicains appelle les autres candidats à en faire autant, s’ils étaient battus. «En cas d’échec, il faut savoir parler aux militants afin que le verdict des urnes soit accepté par tous», a-t-il déclaré alors qu’il s’entretenait avec la presse, au terme d’une tournée de plusieurs jours dans la région de Ferké. Ses militants, eux, ils sont plus optimistes, car selon un Directeur de Campagne du mentor des Républicains, « c’est notre jour qui arrive le 31 Octobre prochain. Nous allons chasser Gbagbo du Pouvoir, par nos votes… ».
De Gildas, correspondant du Républicain à Abidjan
Commentaires Facebook