Officiellement Investi, Gbagbo: « Je suis candidat pour la Côte d’Ivoire et pour l’Afrique »


Le Journal de Connectionivoirienne.net | Par Anassé Anassé
Présidentielle du 31 octobre – Officiellement investi candidat de La Majorité présidentielle, samedi, à Abidjan, Laurent Gbagbo : «Je suis candidat pour la Côte d’Ivoire et pour l’Afrique»

Le Palais des Congrès de l’hôtel Ivoire d’Abidjan s’est trouvé trop exigu ce samedi, 9 octobre 2010, pour recevoir la marée humaine qui a pris d’assaut, dès 7 heures du matin, le plus célèbre réceptif hôtelier de la Côte d’Ivoire. Pour assister, de visu, à l’investiture officielle du candidat de La Majorité présidentielle (LMP), le président-candidat Laurent Gbagbo. Cette coalition de dix partis politiques et d’une trentaine de mouvements de jeunesse, de femmes et de la société civile – dont le Front populaire ivoirien (FPI), le parti créé par Laurent Gbagbo, est la colonne vertébrale – , a fait les choses en très grand : une dizaine d’écrans géants installés dans la salle, le hall et sur l’esplanade de l’hôtel Ivoire ; une retransmission en (semi-) directe par visioconférence de l’événement dans plusieurs villes du pays (Man, San Pedro, Bondoukou…) et à Paris ; une vingtaine d’artistes et de groupes musicaux ; la présence d’importantes délégations venues du Sénégal, du Mali, Togo, France, etc. Notamment Ousmane Tanor Dieng, président du Parti socialiste sénégalais, le Président de l’Assemblée nationale du Mali, Guy Labertit et Albert Bourgi, les amis français de toujours du Chef de l’Etat ivoirien…

L’un des moments les plus émouvants de cette cérémonie d’investiture a été le passage de témoin entre deux générations : la génération des soleils des indépendances et des pères fondateurs, représentée par le «survivant» Bernard Dadié (98 ans officiellement) ; et la génération des contestataires et des opposants arrivés au pouvoir en Afrique. L’immense écrivain de la Négritude a remis le «flambeau de la lutte pour l’émancipation et la dignité des peuples noirs» au Président Laurent Gbagbo, qui a dit à son tour ceci : «Un jour prochain, je transmettrai, moi aussi, à mon tour, ce flambeau à plus jeune que moi».

Le candidat de La Majorité présidentielle (LMP) a ensuite dévoilé son slogan de campagne. «Pour la Côte d’Ivoire et pour l’Afrique !», a lancé et répété à plusieurs reprises Laurent Gbagbo. «L’élection du 31 octobre 2010 est une élection singulière, parce qu’elle oppose deux types de candidats. Il y’a d’un côté, le candidat de la Côte d’Ivoire ; et de l’autre côté, les candidats qui regardent toujours dehors. En ce qui nous concerne, nous voulons travailler pour la Côte d’Ivoire et pour l’Afrique ; telle est notre démarche», a explicité le président-candidat. Laurent Gbagbo a expliqué le choix de l’hôtel Ivoire pour sa cérémonie d’investiture, et non par exemple le stade Houphouët-Boigny qui aurait été mieux indiqué pour l’occasion, vu l’affluence. «Ce jour est un jour important, dans la mesure où nous faisons cette cérémonie à l’Hôtel Ivoire ; un lieu qui a été souillé par le sang de 60 Ivoiriens tués et de plus 2500 blessés par la Force française ‘’Licorne’’, en novembre 2004», a souligné le candidat de LMP. Il dédié cette cérémonie à toutes les victimes de «guerre absurde» livrée contre la Côte d’Ivoire depuis septembre 2002, et rendu «hommage à ces Ivoiriens, morts ou blessés, pour leur courage et leur sang versé, afin que la Nation ivoirienne reste debout».

Laurent Gbagbo a reçu l’onction et la bénédiction de cinq chefs, représentant les cinq ères régionales de la Côte d’Ivoire (Sud, Nord, Est, Ouest et Centre). Notamment du richissime planteur George Bléhoué Aka pour l’Est, et de l’ex maire de Korhogo, Me Lanciné Gon Coulibaly, transfuge du Rassemblement des républicains (RDR) d’Alassane Ouattara. L’hymne de la campagne du candidat de LMP a été également dévoilé pendant la cérémonie d’investiture. Intitulé «Marchons ensemble avec Laurent Gbagbo», le texte et la musique ont été écrits et composés par l’artiste-musicien Frédéric Ehui «Meiway».

Encadré 1

Investiture de Gbagbo

Simplice Zinsou dit «ZS» vole la vedette à Issa Malick Coulibaly

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La cérémonie d’investiture du candidat de La Majorité présidentielle (LMP), samedi au Palais des Congrès de l’hôtel Ivoire, a été marquée par l’intervention magistrale de Simplice De Messé Zinsou dit «ZS», l’ancien Président du prestigieux club de football Africa Sports. Le PCA de Aéria, la société qui gère l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan Port-Bouët, s’est montré très discret – sur le plan politique s’entend – ces dix dernières années. Pour sa première prise de parole politique en public depuis la disparition de son «père», le Président Houphouët-Boigny, «ZS» a été très ovationné. Et pour cause.

Ce cadre du PDCI-RDA n’a pas lu un discours préparé et écrit d’avance pour la circonstance. Simple Zinsou a parlé «avec son cœur». Au nom de la centaine de personnalités issues des autres partis politiques (PDCI, RDR, UDPCI…) qui ont officiellement proclamé leur soutien à la candidature du Président Laurent Gbagbo – on peut citer, entre autres, le Contre-Amiral Lamine Fadiga, Me Roger Ouégnin, PCA de l’Asec Mimosas, Jacques Anouma, Président de la Fédération ivoirienne de football, Henri Bourgouin, les anciens ministres Siguidé Soumahoro, Koné Dossongui, Dibonan Koné, les Professeurs Waota Philomène et Agbohou Nicolas, la styliste Angibel, le doyen Jacquet Florent, ancien maire de Man, l’ambassadeur Jean Vincent Zinsou, Palé Dimaté, Mme Aka Véronique Bra Kanon, Ginette Yoman Ursule, ancien Secrétaire d’Etat à la Bonne Gouvernance, l’artiste-peintre Moné Bou, le conteur international Obin Manféï, les artistes-chanteurs Bomou Mamadou, David Tayaurault, Aïcha Koné, Gadji Céli… –, «ZS» a expliqué que l’élection présidentielle n’est pas comme les autres élections. «L’élection présidentielle n’est pas une élection de militants de partis politiques. C’est la rencontre d’un homme et de son peuple ; c’est une élection où le peuple choisit un homme capable de conduire les destinées du pays. Et nous pensons fermement qu’aujourd’hui, la personne qui présente le meilleur profil pour diriger la Côte d’Ivoire, c’est le Président Laurent Gbagbo ; raison pour laquelle nous avons décidé de soutenir sa candidature», a argumenté Simplice Zinsou. Rappelant son amitié trentenaire avec le Chef de l’Etat, «ZS» a rendu hommage à Laurent Gbagbo pour sa générosité, son humanisme, son humilité, son courage, sa persévérance, sa loyauté. Une intervention fort appréciée par la nombreuse assistance, et qui contrastait de très loin avec l’allocution de Coulibaly Issa Malick. Le DNC de Gbagbo est venu lire un discours sans relief lors de la cérémonie. Ce qui a fait dire à certains dans la salle du Palais des Congrès, que «c’est ZS qui devait être le directeur national de campagne du Président Laurent Gbagbo. Il a l’aura, la prestance, le prestige, il est tribun et est un brillant orateur».

Samedi dernier, de nombreux cadres et personnalités de La Majorité présidentielle se sont à nouveau plaints du choix du frère cadet de feu Kassoum Coulibaly pour mener la campagne de leur candidat. «Coulibaly Issa Malick est une erreur de casting dans la campagne du Président Laurent Gbagbo», a-t-on entendu à l’hôtel Ivoire.

Anassé Anassé

Encadré 2

Investiture du candidat de La Majorité présidentielle

Les victimes de novembre 2004 offrent 1 millions FCFA pour la campagne de Gbagbo

La cérémonie d’investiture du candidat de La Majorité présidentielle (LMP) a enregistré un autre fait marquant : le soutien réaffirmé des victimes des événements de novembre 2004 à la candidature du Président Laurent Gbagbo. Par la voix de leur président, Touré Tobin Bernard, les parents des victimes décédées (une soixantaine) et les patriotes blessés par la Force française Licorne (plus de 2500 personnes), réunis au sein du COPAVIL (Collectif des Patriotes Victimes de la Licorne) ont remis séance tenante, la somme d’un million (1.000.000) FCFA au candidat de LMP. Laurent Gbagbo a fortement apprécié ce geste, et a promis recevoir à déjeuner le Collectif.

Il faut rappeler que les 4, 5, 6, 7, 8 et 9 novembre 2004, suite à «l’opération Dignité» lancée par l’armée ivoirienne pour réunifier le pays, la Force française Licorne a détruit tous les aéronefs de combat de l’Etat de Côte d’Ivoire. Avant d’ouvrir le feu sur des centaines de milliers de manifestants qui sont sortis pour protester contre ce qu’ils ont qualifié de «tentative de coup d’Etat perpétrée par la France pour renverser le régime en place».

A. A.

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