Affi N’Guessan: « Même sans conditions idéales de sécurité, il nous faut aller à cette élection »

Par Anassé Anassé

Sécurisation du scrutin présidentiel du 31 octobre – …

Photo: Par Willy AKA Famiken'ty

Fini, le temps où le Front populaire ivoirien (FPI) exigeait mordicus le désarmement total et intégral de la rébellion avant d’aller aux élections. Au cours de la conférence publique qu’il a animée vendredi, au Golf Hôtel d’Abidjan, le porte-parole du candidat de La Majorité présidentielle (LMP) s’est montré moins intransigeant sur la question de la sécurisation du scrutin présidentiel du 31 octobre. «Il faut reconnaître que cette élection ne se passera pas dans des conditions idéales de sécurité. Mais nous ne pouvons pas continuer de reporter indéfiniment les élections. C’est vrai que nous n’aurons pas une sécurisation du scrutin présidentiel à 100%, mais il nous faut aller à cette élection. Et veiller à ce que les électeurs ne soient pas victimes de tracasseries en zones CNO (Centre-Nord-Ouest, zones toujours aux mains de la rébellion armée dirigée par le Premier ministre ivoirien Soro Guillaume), et que notre victoire ne nous soit pas volée», a déclaré Pascal Affi N’Guessan. Et le premier Premier ministre du Président Laurent Gbagbo de rassurer les militants et sympathisants de LMP qui pourraient avoir des appréhensions sur le volet sécuritaire de la très prochaine ( ?) présidentielle en Côte d’Ivoire. «De toutes les façons, la paix, la sécurité, c’est un combat permanent. C’est par notre présence sur le terrain que nous allons dissuader tous ceux qui seront tentés de semer des troubles lors de la campagne électorale et de l’élection», a exhorté le président du Front populaire ivoirien.

Dans une conférence de presse prononcée le même vendredi, la directrice nationale de campagne adjointe (Dnca) de La Majorité présidentielle chargée de la mobilisation des femmes, a abondé dans le même sens que le porte-parole du candidat-président Laurent Gbagbo. «Je pense que le CCI (Centre de commandement intégré) va sécuriser les élections. Tout ne sera pas parfait à 100% en matière de sécurité, mais il faut que les élections se tiennent le 31 octobre. Et nous irons partout en zone CNO pour faire campagne, et advienne que pourra», a affirmé Geneviève Bro Grébé au quartier général des «femmes patriotes», à Cocody. Comme on peut le constater, la position du FPI et de LMP sur le «désarmement avant les élections» a fortement évolué.

«Alassane Ouattara, une gestion de vendeur de tapis entre 1990 et 1993»… «N’Zuéba, ou la pluie de milliards qui a tout emporté sur son passage»

Par Willy AKA Famiken'ty

Lors de cette quasi-première sortie officielle du porte-parole du candidat de La Majorité présidentiel, organisée par la Coordination des communicateurs citoyens bénévoles pour le plébiscite du président Laurent Gbagbo, Affi N’Guessan a passé en revue la gestion des trois principaux candidats (ADO, Bédié et Gbagbo) au sommet de l’Etat. Son analyse est sans appel concernant Bédié et Ouattara : «En matière de gestion économique et de gouvernance, il n’y a aucune commune mesure entre ce que ADO et Bédié ont fait, et ce que Gbagbo a fait. La gestion d’Alassane – Dramane Ouattara (ADO pour ses supporters), unique Premier ministre de Félix Houphouët-Boigny entre 1990 et 1993, et candidat du Rassemblement des Républicains (RDR) à l’élection présidentielle du 31 octobre – est une gestion de vendeur de tapis. Alassane voulait tout vendre, et il a tout vendu. Il a bradé le pays à ses copains, parfois pour des miettes (…). Il a privatisé toutes les sociétés publiques, démantelé l’administration, imposé des salaires à double-vitesse dans l’éducation nationale et les cartes de séjour pour les étrangers, supprimé plus de 10.000 emplois dans l’administration (…). Avec Bédié, c’était les surfacturations, la gabegie et les scandales financiers, notamment le détournement des 18 milliards de FCFA de l’Union Européenne… Des gens qui ont créé tant de difficultés à la Côte d’Ivoire sont mal placés pour vouloir gouverner à nouveau le pays. Gbagbo est en train de travailler pour résoudre tous les problèmes que ADO et Bédié ont crée à la Côte d’Ivoire».

Sur le même sujet de la gestion d’ADO et de Bédié – Henri Konan, président de la Côte d’Ivoire entre 1993 et 1999 –, Aboudramane Sangaré, inspecteur général d’Etat et haut dignitaire du FPI, a eu cette formule choc : «On a fait venir Alassane comme un Zorro, et il est devenu le zéro de la Côte d’Ivoire. On a fait venir N’Zuéba, et la pluie de milliards qu’il a fait tomber a tout emporté sur son passage ; jusqu’à l’emporter lui-même…».

Le FPI – et plus globalement La Majorité présidentielle – vient de donner le ton de sa campagne électorale. Autant dire que les empoignades verbales entre le PDCI, le RDR et le camp présidentiel promettent.

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