Séminaire sur la consolidation de la paix, Pr Lazare POAME (Pdt de l’Université de Bouaké) « Les conditions minimales pour garantir la paix sont à chercher non pas dans la chanson ou la danse, mais dans la réflexion »

L’Institut Catalan International pour la Paix (ICIP), en partenariat avec l’Université de Bouaké, le Centre de Recherche et Action pour la Paix (CERAP) et le soutien du PNUD Côte d’Ivoire organise les 27, 28 et 29 septembre 2010, à l’Institut Goethe, un séminaire sur le thème ; ’’Conditions pour la consolidation de la paix en Côte d’Ivoire’’. Il s’agit de définir les conditions nécessaires pour développer un processus de consolidation de la paix effective et durable en Côte d’Ivoire. La cérémonie d’ouverture de ce séminaire s’est déroulée le 27 septembre 2010. Cristina Díaz Fernández-Gil, ambassadeur d’Espagne en Côte d’Ivoire, Rafael Grasa Président de l’ICP étaient présents à l’ouverture. Le Président de l’Université de Bouaké, le Pr Lazare Marcelin POAME, Professeur Titulaire des Universités et Philosophe-Bioéthicien est intervenu à la cérémonie d’ouverture.
Nous vous proposons en intégralité son Mot.

Le Mot du Président de l’Université de Bouaké
Excellence Madame l’Ambassadeur d’Espagne en Côte d’Ivoire,
Monsieur le Directeur de l’Institut Catalan pour la Paix
Monsieur le Directeur du Cerap
Madame la directrice du Goethe
Honorables invités
Chers collègues enseignants-chercheurs
Mesdames et Messieurs
C’est un réel plaisir pour moi et la communauté universitaire de Bouaké de prendre part à cette rencontre qui nous interpelle. Elle nous interpelle en ce sens que notre aspiration pour la paix est grande.
Nous avons connu la guerre non pas « de auditu » entendez par ouï-dire, mais nous l’avons vécu comme une expérience. Expérience tragique qui s’est soldée par la délocalisation de notre Université à Abidjan ; sa dislocation sur douze sites qui est une réalité qui semble passer inaperçue lorsqu’il s’agit de prendre en compte budgétairement cette institution.
Sur la crise ivoirienne qui a fait couler beaucoup d’encre, l’Université de Bouaké, s’appuyant sur son expérience a esquissé des pistes de réflexion.

Elle a estimée que l’une des conditions de sortie de la crise était à chercher dans la capacité à penser cette crise. C’est ainsi que dès le mois de novembre 2003, elle a initié une journée de réflexion sur le thème ‘’Fondements philosophiques du pardon, prolégomènes à une paix durable’’.
C’était ici, à Abidjan, à la faveur d’une journée de l’UNESCO.
En novembre 2004, l’Université de Bouaké initie à nouveau une journée de réflexion sur le thème : ‘’La philosophie à l’épreuve de la guerre’’. C’était ici à Abidjan, dans l’amphithéâtre de l’Ecole normale supérieure (ENS).
En novembre 2005, toujours l’Université de Bouaké , cette fois à la faveur de la journée mondiale de la philosophie initiée par l’UNESCO, organise une journée sur le thème : ‘’Raison instrumentale et crise socio politique en Côte d’Ivoire’’.
Deux années plus tard, l’Université de Bouaké crée une Revue à vocation internationale appelée Repères « International », avec pour premier numéro ‘’Penser la crise ivoirienne’’.
En 2009, toujours dans ce sillon, l’Université de Bouaké, à travers cette Revue internationale, publie un deuxième numéro intitulé ‘’Penser la reconstruction post-conflit en Côte d’Ivoire.
C’est vous dire à quel point cette Université est attachée à la paix, à quel point ses animateurs pressent leurs méninges pour apporter leur modeste contribution aux solutions de sortie de crise. Ses différents acteurs ici présents dans cette salle méritent d’être cités.
Ce sont, le Professeur Francis Akindès, le Professeur Ouattara Azoumana, le Docteur Alfred Babo, le Docteur Kouassi Edmond et bien d’autres.
Mesdames et Messieurs,
Les conditions minimales pour garantir la paix, ce n’est pas la chanson, ce n’est pas la danse, c’est la réflexion.
La paix durable ne s’obtient que lorsque trois, quatre cinq, six personnes se mettent ensemble pour réfléchir, pour échanger et faire connaitre leurs idées ; et nous savons ce qui mène le monde contrairement à ce qu’on croit, ce n’est pas la matière, ce n’est pas l’argent : ce sont les idées. Ce sont les idées qui donnent l’argent, ce sont les idées qui donnent le pouvoir. Ce sont les idées qui donnent le savoir, ce sont les idées qui donnent les moyens.
Je crois que les organisateurs de cette rencontre l’on bien compris, je voudrais les en féliciter.
Ils ont compris que la consolidation de la paix passe par l’une des conditions sine qua non qui est la mise en mouvement de la pensée mais une pensée qui se pense elle-même dans les limites de ce qu’elle a et de ce qu’elle est.
C’est vous dire que ce seminaire sera donc l’occasion d’esquisser des pistes qui doivent elles-mêmes donner à penser à tous ceux qui viendront exposer le fruit de leur pensée. C’est pourquoi, je voudrais, au nom de la communauté universitaire les féliciter et souhaiter plein succès à ce séminaire.
Je vous remercie

L’Attaché de Presse

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