Le ministère de la Fonction publique part à la recherche des milliers de fonctionnaires fictifs

Le recensement des fonctionnaires et agents de l’Etat démarre ce matin à Abidjan. Cinq sites sont ouverts à cet effet. Il s’agit de la Fonction publique, l’Insp d’Adjamé, l’Ena, l’Injs et l’Ecole des Douanes, où des bureaux d’enrôlement sont installés, pour accueillir les trente six mille agents concernés par la première phase.En donnant l’information sur le plateau de la télévision, samedi soir, le ministre de la Fonction publique et de l’Emploi, Emile Guirieoulou, a surtout lancé un appel aux agents afin que ceux-ci se présentent à cette opération, d’une importance capitale, selon lui. Car elle permettra « à l’Etat de connaître avec exactitude le nombre d’agents qu’il emploie, pour une meilleure gestion de la masse salariale » et aux fonctionnaires de « suivre leur situation administrative au jour le jour ». Le ministre a fait cas des recensements de 1996 et de 2002 qui ont permis à la Côte d’Ivoire d’économiser environ 5 milliards de FCFA. Par ailleurs, il a justifié cette opération par la situation de la Côte d’Ivoire qui, depuis huit ans, connaît une crise, marquée par un déplacement des fonctionnaires, l’exil de certains et même le décès d’autres. Une « situation qui n’a pas permis de faire un contrôle par les canaux habituels de l’administration, surtout en zone Cno ». Les fonctionnaires qui ne seront pas soumis à cette opération de recensement verront leurs salaires suspendus, selon Emile Guirieoulou, qui a précisé par ailleurs qu’un outil de gestion sera mis en place à terme. Dénommé Sigfae (système intégré de gestion des fonctionnaires et agents de l’Etat), cet outil favorisera une meilleure maîtrise des effectifs, par la confection de cartes biométriques individuelles.

Les fonctionnaires et agents de l’Etat invités à cette opération de recensement sont ceux qui perçoivent leurs soldes dans des établissements bancaires d’Abidjan. Ils seront reçus en fonction d’un ordre de passage établi par numéros matricules. La première phase qui prend fin le 16 octobre concerne dix-neuf ministères. Il s’agit des ministères de l’Economie et des Finances ; de la Santé et de l’hygiène publique ; de la Lutte contre le Sida ; de l’Agriculture; de la Production animale et des ressources halieutiques ; de l’Environnement, des Eaux et Forêts; de la Construction et de l’Urbanisme ; des Infrastructures économiques ; des Mines et de l’Energie ; des Transports ; du Commerce ; de l’Industrie et du Développement du secteur privé ; du Tourisme et de l’Artisanat ; du ministère d’Etat, ministère du Plan et du Développement ; des ministères de la Communication ; de la Culture et de la Francophonie ; de la Famille, de la Femme, et des Affaires sociales ; des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine ; et de la Fonction publique et de l’Emploi.

Le ministère de l’Education nationale, ainsi que ceux de l’Intérieur et de la Justice sont pour l’heure exemptés de cette opération, a expliqué le ministre. Si pour le premier cité la raison s’explique par la rentrée scolaire et le souci pour ce ministère « d’asseoir ses effectifs », pour les deux autres le ministre a évoqué leur implication dans les élections.

Un comité de pilotage a été mis en place depuis avril dernier. Il est présidé par le directeur général de la fonction publique. De plus amples informations peuvent être obtenues aux numéros suivants : 80 00 30 30 et au site web: www.recensement-fp-ci.org

Marcelline Gneproust
FratMat

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