Par Faustin Toha
A tous les démocrates,
Le rassemblement des forces vives au sein d’un véritable mouvement qui se démarque radicalement de la classe politique actuelle est plus que nécessaire si nous voulons garder l’unité du pays en lui donnant une vision qui s’appuie sur l’intérêt général. Pour y arriver, les Ivoiriens doivent refuser d’être les complices d’une classe politique qui les prend en otage dans tous les compartiments de leur vie. En effet, depuis plus d’une décennie les mêmes acteurs n’ont fait que verser le sang des populations et ont perpétué la corruption partout où ils avaient leurs intérêts à défendre. Dans le même temps certains groupes de suiveurs constitués pour chanter les louanges de leurs guides tentent de faire croire que la Côte d’Ivoire disparaîtrait sans leurs leaders. Ces ‘’guides éclairés’’ attendent que les populations obéissent à leurs désirs qui consistent à les maintenir dans un état de vrais faux-citoyens.
A la vérité, il serait dangereux de confier l’avenir de la Côte d’Ivoire à ceux qui ont fait de leur personne une attraction voire une addiction et refusent de reconnaître leur échec là où les populations s’attendaient à un véritable changement. Le constat est indéniable et doit provoquer un sursaut de patriotisme non déguisé. Car tous ceux qui s’efforcent de se présenter comme les sauveurs de la Côte d’Ivoire ont grandement contribué à la dévaloriser. En conséquence, il est grand temps que d’autres forces vives viennent invertir le terrain de la critique et des propositions. Celui qui ne ferme pas les yeux sur les freins au développement dont le principal obstacle est sans l’ombre d’un doute la corruption à tous les niveaux. Il est évident que la classe politique actuelle, cette vraie pollution esthétique, une aberration unique au monde tire largement profit de cette corruption endémique qu’elle a perpétuée depuis l’indépendance de la Côte d’Ivoire en 1960 en système d’Etat.
Le reste des problèmes auquel est confronté le pays découle de cet état de fait qui n’émeut presque personne au sein de l’élite qui craint de perdre ses avantages acquis souvent en s’arrimant à un leader politique transformé en potentat en l’absence de la culture du débat. Combien de temps faudra –t-il attendre pour restaurer l’image d’un pays dont le rôle dans la sous région ouest africaine est de servir de locomotive et de modèle à tous ceux qui ont placé leur confiance en sa classe politique ? Cette classe politique a donné tout ce qu’elle pouvait donner et se trouve en panne d’imagination. L’école, l’administration, la sécurité, la santé, l’économie sont à l’image de cette même classe politique qui s’est inscrite depuis le 19 septembre 2002 dans la formation de différents gouvernements dont les objectifs trahissent grandement les préoccupations des populations. Pourtant cette classe politique veut bénéficier de la complicité d’une grande partie des populations pour se maintenir au pouvoir par le jeu des compromissions.
Devant un tel dévouement suspect et démagogique pour le règlement des problèmes des populations dont ils se présentent subitement comme les défenseurs, le temps est venu de se dresser contre cette démarche outrancière d’une classe politique qui refuse le débat d’idées pour faire connaître sa véritable vision.
Face à cette démission masquée par le pseudo fonctionnement d’un Etat en lambeau ‘’ le Mouvement des Neutres Engagés pour un Nouveau Départ ’’ doit se constituer le plus rapidement possible pour éviter que cette classe politique qui s’est disqualifiée à tout point de vue ne continue de s’imposer par des pratiques honteuses aux populations. Notamment l’achat de conscience et le mensonge.
D’ailleurs le 31 octobre 2010 ne fera que confirmer une fois de plus ce que nous savons de cette classe politique aux variations de discours tous azimuts. Si ce n’était pas le cas nous ne prendrions pas le risque de vous appeler à prendre part à un ‘’Nouveau Départ’’ pour sortir le pays de l’abandon généralisé. Notre combat est notre refus de céder aux caprices d’une classe politique sans scrupules.
La classe politique actuelle n’a pas tiré les leçons des événements qui ont marqué notre histoire commune depuis le retour du pays au multipartisme en avril 1990. Des événements souvent tragiques qui auraient pu nous aider à prévenir d’autres qui nous guettent malheureusement encore. Il nous faut refuser d’entériner ce qui apparaît comme une fatalité que tente de nous imposer cette classe politique qui est rentrée dans un processus de compromissions qu’elle défend mordicus comme un privilège. Il faut mettre fin à cette pratique qui encourage le clanisme, la corruption et régionalise, le partage des postes dans le gouvernement. Les gouvernements successifs ont été incapables de se pencher sur les vraies préoccupations des populations depuis des décennies. La classe politique ivoirienne conduira si rien n’est fait le pays vers l’abîme.
En effet, de tous ceux qui monopolisent la télévision, font de la propagande leur programme de gouvernement, et leurs satellites qui les y accompagnent ne peuvent aider la Côte d’Ivoire à sortir de cette crise. La situation avant le 31 octobre 2010 montre que la Côte d’Ivoire est un pays qui attend d’être gouverné démocratiquement alors que les mêmes gouvernements s’ y étaient engagés dans un passé récent.
Nous avons tous soif d’un ‘’Nouveau Départ’’ qui sorte le pays de l’abandon généralisé conséquence de la bataille pour le contrôle du pouvoir d’Etat dans un espace où les différents protagonistes se connaissent, s’adoubent et se haïssent en permanence. Loin de faire la promotion de la démocratie, ils sont nombreux les acteurs politiques Ivoiriens qui mettent en avant la soi-disant réalité sociologique dans un pays où les mêmes mutations sociologiques ont profondément bouleversé les habitudes. A la vérité, l’acceptation de l’alternance est une gageure. La crise politico-militaire actuelle est la parfaite illustration d’une grosse pagaille politique, conséquence de toutes les politiques précédentes. Celles qui ont favorisé l’échec à l’école, constitué une bourgeoisie compradore dans un espace profondément corrompu, entretenu une mauvaise intégration des étrangers, et surtout donné l’impression que le pays était invulnérable.
Le ‘’ Mouvement des Neutres Engagés pour un Nouveau Départ ’ doit se désolidariser de cette classe politique totalement rétrograde et cupide dont les ambitions démesurées pourraient replonger le pays dans une autre crise sans fin.
Nous comptons sur ceux qui aspirent encore à un ‘’Nouveau Départ’’ de la Côte d’Ivoire et refusons de croire que les Ivoiriens se rendront coupables de cette mascarade d’élection dans un pays sans repère.
Vive la Démocratie
Vive la Côte d’Ivoire
Faustin Toha
toha.faustin@yahoo.fr
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