Après une année de durs labeurs sur les bancs, stylos, crayons et cahiers sont rangés. Plus de soucis de moyennes ni d’examens. N’empêche, les plus brillants ont passé de bonnes vacances. Contrairement aux moins brillants qui ont préféré suivre des cours de vacances ou de mise à niveau pour affronter l’année scolaire avec plus de témérité. Si certains ont opté pour des colonies de vacances dans la sous-région ouest-africaine ou au village, d’autres ont choisi de rester sur place. Surtout qu’il y avait de quoi se distraire et s’égayer avec les émissions culturelles de vacances telles Variétoscope, Tempo, Star Karaoké et Wozo Vacances. Initiées depuis des années par la télévision ivoirienne, ces émissions continuent de brancher les jeunes et même parfois les moins jeunes. Scotchés devant leurs postes téléviseurs, tous ont passé de bons moments à commenter les prestations des différents groupes des heures durant. Malgré ce constat, peut-on affirmer que ces émissions continuent d’occuper sainement la jeunesse ? Après un mois de recréation, l’heure est au bilan et aux critiques.
Variétoscope, Tempo, Karaoké, Wozo Vacances…
ces émissions d’hier à aujourd’hui : entre culture et débauche
On ne le dira jamais assez, les émissions culturelles de vacances sont à coup sûr initiées pour non seulement égayer la jeunesse, mais également pour approfondir ses connaissances culturelles tout en développant son intellect. Malheureusement, et il faut le dire tout de go, la jeunesse est plus encline à mener une vie de débauche qu’à s’intéresser à la chose intellectuelle. La preuve, le Palais de la Culture est certes pris d’assaut par de nombreux spectateurs et spectatrices. Mais pour la plupart au seul dessein de se trouver des ‘’proies faciles’’. Il suffit de jeter un coup d’œil sur leurs accoutrements ou leurs tenues vestimentaires. La Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (Rti) croyait bien faire en interdisant le port de vêtements osés, mais malgré les mises en garde de Barthélémy Inabo, la jeunesse est restée de marbre. L’on assiste alors impuissant à un défilé de ‘’mode’’ indécent qui ne dit pas son nom. Tout est permis ! Certainement, par le pouvoir de l’argent. Faut-il perdre des milliers de nos francs à cause des tenues osées ? Qui paiera alors la facture du lieu de spectacle ? Il faut donc faire avec, au risque de se retrouver dans une salle quasiment vide. Un autre constat et non des moindres, c’est que ces moments, loin d’être occupés sainement, sont choisis par certains jeunes pour s’adonner à l’alcool et toutes sortes de vices. Le côté intellect, on s’en fiche ! L’on comprend pourquoi la majorité des candidats, quand il s’agit des questions portant sur les connaissances de culture générale, n’arrivent même pas à décoller. Pourtant, ils excellent dans l’art de s’amuser.
Et si on évitait
la triche et les
dessous de table ?
Il ne se passe pas un jour sans qu’un groupe ou un candidat ne se plaigne du classement des membres du jury. Faut-il le rappeler ? Le groupe ‘’Agir de Guibéroua’’, qui par sa bonne prestation devait être le vainqueur de Variotoscope 2009, a payé les frais de la triche des organisateurs. Conséquence : l’animatrice Naomie a reçu des menaces de tous genres. Heureusement, justice a été rendue par la victoire indiscutable de ce groupe cette année. Modèles de la jeunesse, les organisateurs et initiateurs des émissions culturelles de vacances se doivent d’éviter la triche et les débordements pouvant agir négativement sur les jeunes qui participent à ces compétitions. Pour ce faire, les animateurs porteront des tenues décentes et non osées ni extravagantes. Ces émissions ne doivent pas non plus être un plateau dont se servent certains artistes pour la promotion de leurs albums comme il nous est donné de constater aujourd’hui. Disons-le tout net, les morceaux imposés pour ces compétitions ne sont plus dansants. Pour la seule raison que le choix se fait selon la tête et les moyens de l’artiste. Le caractère insipide de l’album crée une sorte de monotonie. Les pas de danses ou de chorégraphie sont du ‘’déjà vus’’. Selon des indiscrétions, le choix des morceaux se ferait selon le plus offrant. Autre fait : des millions de nos francs seraient remis à certains responsables de la Rti pour la campagne de certaines personnalités. L’on n’est pas surpris de remarquer que la plupart des groupes ont pour noms, des personnalités ivoiriennes ou des opérateurs économiques. Des Maires, des députés etc. ‘’Les enfants d’…’’ le groupe de … etc. Dieu seul sait comment se fait également le choix des enfants pour le concours ‘’Taloua Klaman’’.
Quand la politique s’invite dans
ces émissions !
Sous la refondation, la politique a fini par s’inviter dans les émissions culturelles de vacances. Des autorités politiques, de par leur présence aux lieux de spectacles, influencent la décision finale des membres du jury. Tout est alors joué d’avance depuis la maison bleue ou la Présidence. Avec de l’argent ou le rang politique, on obtient la victoire de ses filleuls. L’on ne fait plus la promotion des plus méritants mais plutôt le culte de la médiocrité. C’est désormais une entreprise ou les plus forts mangent les plus faibles.
Des innovations pour leur survie
Des années passent sans que de véritables changements ne s’opèrent au niveau de ces émissions. La monotonie a commencé par gagner du terrain. Ces émissions, si l’on n’y prend garde, pourraient ennuyer les populations. Il serait intéressant de se pencher plus sur le côté éducatif que le côté jouissif pour occuper sainement la jeunesse et l’amener à avoir un esprit d’éveil et de curiosité. Des questions sur des connaissances d’ordre général, des jeux de cracks, des concours de dictée et de mathématiques doivent, de prime abord, avoir un important coefficient pour vérifier le degré de connaissances des participants. Quoi qu’on dise, l’on doit la survie de ces émissions à la maison de téléphonie mobile Koz qui, depuis près de deux ans, continue de booster la chose culturelle. Et c’est connu de tous. Si les salles sont bondées de monde, c’est bien grâce à cette entreprise qui ne lésine pas sur les moyens pour la promotion de la culture ivoirienne en faisant des heureux. Des téléphones portables et des gadgets de toutes sortes sont distribués aux plus méritants. De quoi motiver tous ceux qui hésitent à effectuer le déplacement. Hormis ce fait, ces émissions ont besoin de jeunes animateurs doués de talents qui assureront la relève. Quant aux tarifs, ils doivent être revus à la baisse pour donner la chance à toute la jeunesse désireuse d’assister à ces émissions d’y être. Les salles, surtout que ces spectacles ont lieu pendant les vacances, période des pluies, doivent être repensées pour que les populations soient à l’abri des surprises désagréables. Il faut également tabler sur le port vestimentaire et la prestation de certains artistes. Les tenues osées doivent être interdites pour une bonne éducation de la jeunesse. Les morceaux purement éducatifs doivent être exigés des artistes. L’on évitera la musique à caractère immoral. Au besoin, il serait capital d’instaurer une certaine discipline au sein des lieux de spectacles. Les ventes de billets parallèles favorisants le désordre, les organisateurs doivent être beaucoup vigilants. Inculquer une autre éducation aux visiteurs et aux fans de ces émissions pour la bonne utilisation des locaux du Palais de la Culture qui, à chaque spectacle, restent dans un piteux état. Et ce ne sont pas les techniciens de surface du Palais de la Culture qui diront le contraire ! Enfin, pour un meilleur reportage, les hommes de médias doivent être dans de bonnes conditions de travail au cours de ces émissions.
Opportune Bath
Le Mandat
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