Education nationale: Les raisons d’une rentrée timide

L’école a officiellement rouvert ses portes le 13 septembre dernier. Durant toute la première semaine, peu d’établissements ont débuté les cours.

Une semaine après la rentrée des classes, le constat est le même dans la plupart des lycées et collèges d’Abidjan. S’il est vrai que beaucoup de parents n’ont pas encore acheté les fournitures de leurs enfants afin qu’ils se rendent en classe, cette situation est aussi liée au blocage imposé dans certains établissements par la Fédération estudiantine et scolaire de Côte-d’Ivoire (Fesci). Ce vendredi 17 septembre, le collège moderne de Cocody est désert. On se croirait encore en pleine période de vacances scolaires. C’est à M. Kanga, éducateur des classes de quatrième, que nous nous adressons. « Depuis lundi, les inscriptions sont perturbées par des éléments de la Fesci qui exigent un pourcentage sur les droits d’inscription et cela sans aucune raison. Pour éviter donc des désagréments, nous avons demandé aux élèves et aux parents d’élèves de revenir lundi prochain », nous dit-il. A notre passage, l’établissement était calme parce que, dit-il, les ‘’fescistes’’ n’étaient pas encore venus. La situation est la même au lycée municipal de Marcory où nous avons été reçus par un enseignant. “Les membres de la Fesci ont fait irruption non pas pour prélever des taux, mais pour protester contre les droits d’inscription qu’ils jugent exorbitants pour des établissements publics. Les élèves étaient quand-même présents et en nombre considérable pour s’inscrire. Là aussi, il y avait plus de tranquillité par rapport aux jours précédents”, nous confie-t-il. Si le collège moderne de Cocody et le lycée municipal de Marcory sont perturbé dans leur travail par la Fesci, le problème du collège moderne du Plateau est tout autre. En effet, dans cette établissement, les professeurs sont bien présents et aptes à dispenser les cours, mais les élèves brillent par leur absence. Et pour cause, ils ne sont pas encore inscrits. Le parent d’élève rencontré sur place nous a avoué que cette situation prévaut parce que le montant des inscriptions est un peu trop élevé. « L’Etat a demandé que le montant des inscriptions soit fixé à 5.000fcfa, mais ce n’est pas ce que nous constatons et c’est bien dommage », a-t-il déclaré. Il a ensuite suggéré aux responsables d’établissements scolaires de respecter les consignes de l’Etat pour assurer une bonne rentrée. Au lycée moderne de Treichville, les inscriptions sont pratiquement terminées. Le début des cours est donc prévu ce lundi.

Martial Alaté, attaché de presse de Mian Augustin, secrétaire général de la Fesci, rejette la thèse selon laquelle l’organisation réclame des parts sur les droits d’inscription. « Les problèmes que nous posons, concernent la libération de nos camarades incarcérés à la prison de Dimbokro et le coût élevé des droits d’inscription. Donc, les inscriptions seront toujours bloquées. Aucun terrain d’entente n’a encore été trouvé », nous affirme un fesciste. Signalons que des militants de la Fesci ont été emprisonnés à Dimbokro pour l’homicide d’un élève il y a de cela quelques mois.

K. E.
Nord-Sud

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