(AfriSCOOP Abidjan) L’Accord politique de Ouagadougou, signé le 4 mars 2007, continue d’enregistrer des succès à une quarantaine de jours de l’élection présidentielle prévue pour 31 octobre 2010.
La Commission électorale indépendante électorale (Cei) a rendu public la date de démarrage de la campagne électorale. Elle débute le 14 octobre 2010. La structure en charge de l’organisation des élections générales, à commencer par le scrutin présidentiel, a déterminé aussi le nombre des lieux de vote (10.179) et des bureaux de vote (20.073). La cartographie électorale, réclamée inlassablement par l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci), est donc connue. C’est un souci en moins.
De même, le ministère de l’Economie et des Finances a décaissé la somme de 10 milliards de Fcfa devant permettre à l’Etat d’honorer ses engagements financiers dans les préparatifs restant du processus de sortie de crise. Ce sont en l’occurrence le paiement annoncé, et prévu par l’accord complémentaire IV, à l’Accord politique de Ouagadougou (APO) la prime de cinq cent mille Fcfa à chacun des 5.000 ex-combattants des Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN) démobilisés et encasernés.
D’autres décaissements sont prévus, 14 milliards de Fcfa le 20 septembre, 10 autres le 1er octobre et, enfin, 4 milliards de Fcfa le 10 du même mois. Au total, c’est la somme de 38 milliards de Fcfa que le gouvernement a prévu injecter dans les dernières dépenses pour rendre possible le scrutin.
Une délégation conjointe du Fonds monétaire international (Fmi), de la banque mondiale et de la Banque africaine de développement (Bad) présente à Abidjan, du 15 au 29 septembres, s’est rassuré de ces bonds qualitatifs de l’APO.
C’est alors que tout semble aller comme sur des roulettes qu’une controverse vient éclabousser le processus de paix, obligeants les autorités ivoiriennes à y faire face de façon urgente.
Il s’agit d’une affaire d’achat d’armes par la Côte d’Ivoire aux Etats Unis alors qu’un embargo sur les armes interdit au pays de s’en procurer, de quelque manière que ce soit.
Cette affaire sulfureuse datant du mois de septembre 2009 et ressuscitée jeudi par l’opposition, fait état d’une brouille entre Abidjan et Washington pour la raison qu’un colonel Ivoirien, commis à l’achat d’armes au pays de l’Oncle Sam y a été mis aux arrêts par le FBI.
Mettant ainsi en épingle une violation de l’embargo sur les armes et estimant la menace que pourrait représenter un réarmement en pleine période électorale, les adversaires du président sortant, candidat à sa propre succession, soupçonnent le régime (?) Gbagbo de vouloir faire un « passage en force » aux élections.
A Abidjan, la révélation est prise au sérieux par le gouvernement qui a tout de suite commis son ministre de la Défense, Michel Amani N’guessan à s’expliquer, comme l’a exigé l’opposition.
C’est exact, l’Etat ivoirien a bel et bien passé une commande d’armes, apprendra-t-on du ministre. La facture de la transaction, par intermédiaire, s’élève à la coquette somme de « 1.961 milliards de Fcfa ».
Attention ! Ce ne serait pas un trafic illicite d’armes, car l’ancien ministre de la Défense M. Bertin Kadet, aujourd’hui conseiller spécial du Président de la République pour les questions militaires et de défense explique que « cela a été fait de façon officielle ».
En effet, réagissant à l’information, le collaborateur de Laurent Gbagbo a clairement indiqué que la décision d’acheter des armes est sue du ministre burkinabé Bouréima Badini, Représentant spécial du facilitateur du dialogue inter-ivoirien, de Young Jin Choi Représentant spécial du secrétaire général de l’Onu, de Guillaume Soro Premier ministre. Bref, « ils sont tous au courant ».
La décision de l’Etat de Côte d’Ivoire de s’équiper en armes s’explique autrement que par la velléité que lui prête l’opposition.
Les ‘’Messieurs Défense‘’ de Laurent Gbagbo ont « demandé à l’Onu d’alléger l’embargo ». Les ministres de la Sécurité Désiré Tagro et Michel Amani N’Guessan de la Défense « ont écrit » à l’Onu, pour lui exposer la problématique de l’équipement en armes des forces mixtes : FDS CI et FAFN, en vue du maintient de l’ordre et la sécurité pendant et après le scrutin. 8.000 éléments de cette force mixte recrutés conformément à l’APO sont « démunis », selon les autorités ivoiriennes.
Ce scoop de l’opposition ne pouvait que mettre les autorités ivoiriennes mal à l’aise vu la diligence avec laquelle elles se sont attelées à dissiper toute confusion et démentir toute violation de l’embargo, instauré en 2004 et corsé un an plus tard.
Le danger de telles informations à quelques jours de l’élection présidentielle sont à prendre au sérieux, ce qu’ont fait les collaborateurs de Laurent Gbagbo. Point besoin d’être un initié des offensives de l’opposition pour comprendre qu’elle confesse là une intension de présenter son adversaire comme un va-t-en guerre. L’opposition, toujours à travers sa presse a même accusé son rival de « confisquer » le pouvoir.
Dans la même veine de ces accusations, l’opposition avait aussi taxé le tenant du pouvoir de planifier un « hold-up électoral ».
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