Internet, dans sa forme populaire, a bientôt quinze ans d’existence.
Contre vents et marrées, il continue sa marche sereine vers le rapprochement des peuples. Aussi, tient t-il, toutes les promesses d’une technologie utile, une authentique manne qui a fait et qui continue de faire de nombreux milliardaires en dollars comme en Yen, en euro comme ou en franc-suisse etc.
La bonne vieille Poste, autrefois convoyeuse de courriers d’affaire et personnels bat de l’aile sous tous les cieux face aux succès fulgurant de l’email et des fora de chat comme nouveaux moyens de communication.
Les technologies du voice over-IP rendent aujourd’hui possible les communications à couts réduits sur internet tandis que face book et twitter continuent de faire des émules à travers la planète, malgré les questions de sécurité de plus en plus nombreuses concernant les enfants.
Si le phénomène y a connu quelques percées timides, l’Afrique reste à tout point de vue consommateur de contenu et de services liés à l’internet. Tout est à refaire, quinze ans après le début d’internet, malgré la création, à grand frais de ministères dits des nouvelles technologies de l’information. L’envolée technologique a été entravée par le manque de politique d’envergure de vulgarisation de concept de commerce électronique. L’africain a été brutalement mis devant un fait accompli et cherche depuis ses marques dans cette révolution à laquelle il ne comprend pas encore grand chose, faute de formation adéquate.
L’avènement d’internet se heurte, en Afrique, à la conception multiséculaire de ce qu’est un marché. En Afrique le marché se conçoit et se vit comme un lieu de contact par excellence ou l’on rencontre ses concitoyens, ou l’on fait ses emplettes selon la bonne vieille tradition. Les vendeuses ventent à la criée, le charme de leur éventail de produits livrés au touché, à l’odorat d’une clientèle prête à marchander les prix. C’est ce type de marché que l’Afrique connait depuis les temps des grands empires, d’Abidjan à Tombouctou, de Cotonou à Conakry, de Dakar a Dar-es-Salam.
Vendre et acheter électroniquement à domicile, seul face à un ordinateur, reste un concept abstrait que trompettent à tue-tête quelques illuminés qui, en marge des discours politiciens des jours ouvrables, se rendent bien au marché du samedi pour toucher, flairer les produits qu’ils achètent ensuite avec du bon vieux cash.
Même si l’idée d’Internet n’est pas en contradiction avec celle de marché populaire, au regard de l’évolution de notre monde, il convient de régler rapidement, les binocles et autre lunettes par lesquels l’Afrique voit ses rapports commerciaux avec l’extérieur. Pour être un acteur important du e-commerce international l’Afrique se doit de franchir quatre obstacles:
Premièrement, les autorités publiques des pays africains doivent, sans réserve, jeter leur dévolu dans la promotion des codes postaux. La traçabilité des adresses des hommes et des femmes qui vivent dans un pays est un gage de crédibilité qui procure un reflexe de sécurité pour les investisseurs. Ceci est une tache urgente. Il n’ ya pas d’ailleurs que le secteur économique qui profitera d’une telle mesure. Arrêtons-nous et imaginons un instant les dividendes en matière de sécurité si les citoyens habitent à une adresse précise, dans une rue qui porte un nom, à un code postale précis. Il faut une politique rigoureuse et immédiate dans ce domaine.
Deuxièmement, il est urgent de changer les rapports que l’africain moyen entretient avec l’institution bancaire. Combien sont t-il à observer une méfiance en règle à l’égard de la notion même de banque. La conception élitiste de la banque doit faire place à une conception plus populaire, plus ouverte et orientée vers l’e-business. La banque doit se réapproprier le goût du risque, promouvoir des solutions de monétique grand-publiques qui encouragent les populations à participer à l’économie électronique.
Troisième obstacle, chaque entreprise se doit de se doter d’un site web, faire en sorte que le site web soit la vitrine de l’entreprise dans tous ses compartiments. Le contenu des pages doit être conçu de manière professionnelle avec la possibilité de faire du commerce en ligne.
Dernier obstacle, il faut dématérialiser nos bureaux. Il faut numériser à outrance pour permettre au personnel administratif de bénéficier des nouvelles technologies de gestions électroniques des documents et d’archivage.
Au terme de notre cheminement, nous nous accordons pour dire que de réels efforts doivent être consentis pour que l’Afrique rentre pleinement dans l’ère de l’e-business. Les gouvernements, l’institution bancaire et le secteur privé ont un rôle important à jouer. Si dans les prochaines années, rien n’est fait pour mettre en place des systèmes de code postal pour une meilleur traçabilité des citoyens, si aucune politique de monétique n’est mise en place par le secteur bancaire, si les entreprise ne font pas l’effort de rendre leurs services et produits disponibles sur la toile mondiale, si les dirigeants africains ne font rien pour dématérialiser les administrations, la fracture numérique entre le nord et le sud sera à jamais consommée et l’Afrique aura à jamais manqué, le train de la révolution numérique, le train du monde que mon ami Alex qualifie de post-moderne.
La chronique de Bakus – Le Journal de Connectionivoirienne.net
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