(AfriSCOOP Analyse) — Les élections présidentielles sont fixées au 31 octobre 2010 en Côte d’Ivoire. Depuis que cette date a été arrêtée, début août, dans la capitale politique Yamoussoukro, les acteurs politiques ivoiriens mettent les bouchées doubles. Pour tenir le délai, conforme du reste à la constitution du pays selon laquelle le scrutin doit se dérouler le ‘’dernier dimanche du mois d’octobre’’. Le 31 donc.
En ce qui les concerne, l’ancien président Henri Konan Bédié et l’ex-Premier ministre Alassane Ouattara, respectivement, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), du Rassemblement des républicains (RDR) et membres du Cadre Permanent de Concertation (CPC), institution suprême de décision de l’APO, se sont ‘’mis d’accord‘’, avait révélé le chef du gouvernement, avec les sus cités sur la liste électorale définitive.
Comme on le constate tout est vite parti pour un processus de sortie de crise qui a stagné sept mois durant, de janvier à juillet 2010.
Aujourd’hui, grâce au coup subit d’accélérateur à l’Accord, la Côte d’Ivoire a franchi un cap historique : elle a remis à plat sa liste électorale qui date des années 90. Remise à la Commission électorale indépendante (CEI), que dirige le diplomate, opposant, Youssouf Bakayoko (PDCI), cette liste a suscite un réel espoir de la classe politique et de la société civile.
Mais des inquiétudes demeurent… Laurent Gbagbo en a exprimées, disant qu’il « reste encore un travail technique à faire ». Il fait allusion à la confection des imprimés (bulletins de vote, enveloppes, procès verbaux…), des cartes nationales d’identité, des cartes d’électeurs et leur distribution. Tout cela en moins de deux mois à peine.
Aussi le président ivoirien s’ « accroche » selon ses propres termes, à la loi, en demandant que les documents énumérés soient produits par l’imprimerie nationale, conformément à la loi électorale et la constitution. Cet avis diviserait les protagonistes de la crise ; Des adversaires du président-candidat préconisent que la CEI soit secondée par des privés pour plus d’efficacité, en vue de capitaliser le temps. La discorde encore sournoise pourrait faire l’objet de débat du prochain CPC, prévu à Ouagadougou le 21 septembre 2010, selon des sources crédibles.
Ce n’est pas fini, l’exécutif met en garde contre toutes velléités subversives. Ordre a été donné aux Forces de Défense et de Sécurité de Côte d’Ivoire (FDS-CI) de « mâter » les fauteurs de troubles, en période électorale. Parce que le chef suprême des Armées Ivoiriennes, Laurent Gbagbo, aura bien prévenu : « on ne veut pas de palabres ! »
De son côté, Guillaume Soro en appelle à la responsabilité des candidats afin qu’ils acceptent le verdict des urnes. Il multiplie des rencontres avec les différentes forces vives du pays (politiques et société civile) afin qu’ils véhiculent son message apaisé.
Même oint du « salut du Saint Père » transmis aux Ivoiriens par l’Evêque Patrice Arinzé, envoyé spécial du Pape Benoît XVI, à la faveur du 20ème anniversaire de la Basilique Notre Dame, la réplique à Yamoussoukro de la Basilique Saint Pierre du Saint siège à Rome, le destin de l’APO tient à un bout de fil.
D’autres paramètres, tels que l’absence d’un serment à respecter les résultats électoraux, celle d’une cartographie consensuelle, l’existence de radios et de télévisions ‘’rebelles‘’ en zone CNO (Centre, Nord, Ouest – fief de l’ex-rébellion), pour ne citer que cela, fondent cette réserve.
Le risque de revirement est réel et ceux des Ivoiriens qui en sont conscients préviennent le pire. Charles Blé Goudé, directeur national de campagne adjoint chargé de la jeunesse de la majorité présidentielle et Kouadio Konan Bertin alias KKB président de la jeunesse du PDCI ont appelé leur génération vulnérable, la jeunesse, à entretenir un climat de paix et de fraternité. Ce n’est pas fortuit… les jeunes s’étant déjà affrontés n fois pendant cette la crise.
Il y a bien de raisons de croiser les doigts.
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