Une menace d’embargo plane sur le cacao de Côte d’Ivoire. Dans un rapport, les Etats-Unis d’Amérique qui importent 40% de la production ivoirienne de cacao ont mis sur la liste rouge la Côte d’Ivoire. Notre pays est présenté comme une destination où le trafic et les pires formes de travail des enfants battent le plein. Les enquêtes indiquent que 500.000 enfants sont concernés par le phénomène. Dans ce même rapport, les services de Police nationale notamment l’Unité criminelle (ex-Police Judiciaire) sont incriminés. Non seulement les policiers ivoiriens sont taxés « de laxistes » dans la lutte mais également ils sont accusés de viols des détenues membres des réseaux de traite des enfants. Débouchant sur la libération en catimini des suspects. D’où la menace d’embargo sur l’achat de cacao dont la production est présentée comme étant le fruit de la traite des enfants. En dépit de ces points qui dépeignent une situation particulièrement grave, des efforts sont déployés par le gouvernement de Côte d’Ivoire pour quitter la liste rouge et faire sauter la menace d’embargo. Le ministre de la Fonction Publique, de l’Emploi M. Emile Guiriéoulou qui prépare une mission aux USA sur cette question sensible, a affirmé à la presse le mardi 07 septembre 2010 à son cabinet que des dispositions ont été prises à cet effet. Il s’agit entre autres de création d’une direction autonome pour la lutte contre le travail des enfants, la construction de centres d’accueil des enfants mais aussi et surtout l’adoption future d’un cadre législatif. « Un des reproches des partenaires Américains est l’absence d’instruments juridiques pour réprimer la traite des enfants. Le gouvernement a élaboré un projet de loi à cet effet qui est actuellement sur la table des députés. Si cette loi est votée, les acteurs du phénomène en subiront la rigueur. Ils iront en prison », a-t-il précisé. Non sans démentir la rumeur relative au démantèlement d’un réseau de traite d’enfants ce même jour. « Je viens d’avoir moi-même une rencontre avec le directeur de la Police criminelle. Il ne m’a signifié aucune interpellation liée à un trafic d’enfants. Nos échanges ont porté sur les accusations contenues dans le rapport sur son service où des agents se livreraient à des viols de détenues. Il nous a fourni des informations utiles relatives à la lutte engagée par son service ainsi que les difficultés rencontrées sur le terrain qui se déclinent en manque de moyens logistiques et absence de centres d’accueil des victimes de traite. Pour ce qui est du supposé démantèlement d’un réseau, il n’en est rien », a-t-il clarifié. Notons que le ‘’pompier’’ Guiriéoulou quitte Abidjan pour ce dialogue direct avec les partenaires Américains le vendredi 10 septembre 2010 avec comme mission : éviter à la Côte d’Ivoire un éventuel embargo sur le cacao. Ce qui porterait un grand préjudice à l’économie nationale
M Tié Traoré
L’intelligent d’Abidjan
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