K.A.Parfait in Soir Info
A quelques semaines du premier tour de l’élection présidentielle, le chef de l’État, Laurent Gbagbo, effectue des visites dans plusieurs localités du territoire national. Ce qui a attiré l’attention des observateurs de la vie politique en Côte d’Ivoire, c’est la fermeté de son discours. Lors de l’installation de la Compagnie républicaine de sécurité (Crs) 3 à Divo, il n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour demander aux policiers de mâter tous ceux qui sont contre la République. A Agboville, le chef de l’État a encore durci le ton en ordonnant aux Forces de Défense et de Sécurité (Fds- Fanci, Gendarmerie et Police), de prendre leurs responsabilités, avec la plus grande sévérité, devant tous ceux qui veulent créer des troubles, pour empêcher les élections d’avoir lieu. »On ne peut pas dire qu’on est moderne, et puis, chercher encore à faire de petits coups !
Nous sommes fatigués des petits coups. Quand nous allons frapper, nous frapperons juste (…) Nous allons débusquer tous ceux ne veulent pas aller aux élections ; les juger et les condamner », a martelé Laurent Gbagbo. Bien avant, le 27 août 2010, une déclaration du chef d’état-major des Armées a été lue à la télévision nationale première chaine. »Selon des informations en possession de l’état major des armées, certaines personnes animées de mauvaises intentions, seraient en contact avec des ex-militaires radiés des Forces armées nationales de Côte d’Ivoire, aux fins de commettre des assassinats et autres crimes dont les desseins restent inavoués », relève ce texte, signé du général de corps d’armée Philippe Mangou. De ce qui précède, si le chef de l’État tient un discours ferme ces derniers temps, cela pourrait s’expliquer par des informations relatives à des manœuvres de déstabilisation de l’État par des individus.
Tout en dénonçant les termes »violents » du chef de l’État, le Dr Kamaté, président de la Ligue ivoirienne des droits de l’Homme (Lidho), a reconnu au cours d’une conférence de presse au Plateau, le 3 septembre 2010, que »c’est normal que le président durcisse le ton, parce qu’il a certainement des informations qui indiquent que son régime est menacé ». En tant que chef suprême des Armées, Laurent Gbagbo reçoit les rapports des différents services de renseignements dont, l’Agence nationale de stratégie et de l’intelligence (Ansi), le renseignement militaire, la Direction de la surveillance du territoire (Dst). Aussi, le chef de l’État a-t-il décidé de ne plus se laisser surprendre comme ce fut le cas le 19 septembre 2002. Ce jour, il y a eu une tentative de coup d’Etat, muée en rébellion armée. En définitive, si le chef de l’État emploie un vocabulaire ferme, c’est qu’il a la certitude d’un projet de coup d’Etat. Sûr de lui, Gbagbo a promis de frapper juste au moment opportun. En clair, la fin du film western (Cf. Soir Info du mardi 23 mars 2010) qu’il a annoncé, n’est pas loin: »N’oubliez pas que dans les films westerns, les grandes batailles ne s’engagent qu’à la fin du film », a-t-il prévenu.
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