La confirmation des charges contre le Président Gbagbo a enfin tenu sa promesse de date Le Mardi 19 Février 2013. Plusieurs reports n’ont pas réussi à amincir l’attachement des résistants de la Diaspora, des africains et du peuple de Côte d’Ivoire à celui qu’ils considèrent comme le défenseur des libertés en afrique. Le rendez-vous qu’ils ont pris avec l’histoire et la justice depuis le 19 Septembre 2002 a eu lieu au grand soulagement de tous.
Comme à leur habitude, les sympathisants africains, les résistants et patriotes ivoiriens de la Diaspora qui depuis plus d’un an ont fait de la Haye un lieu de pèlerinage, ont répondu présent pour une énième passe à l’appel de l’histoire. En vagues de plusieurs centaines de personnes, ils partirent d’horizons différents pour converger vers la Haye. Ils ont une fois encore bravé un temps de Février sévèrement plus glacial qu’habituellement. On lisait la même détermination sur les visages qui laissait transparaitre une banque d’énergie visiblement non entamée. Ils ont poussé l’outrecuidance de leur conviction en l’innocence de Laurent Gbagbo, en assiégeant la Haye et en braquant le regard du monde sur la CPI.
Le silence plat des Medias du monde n’ont pas réussi à occulter les ratés judiciaires et l’invraisemblance des évidences de l’accusation dans cette affaire honteuse et grossièrement montée contre un clan et un leader. Une note essentielle en ressort cependant – Allassane Dramane Ouattara, hier le bénéficiaire remarquable de la rébellion, est cette fois apparu et démontré comme l’incontestable commanditaire de cette rébellion. Les mêmes rebelles qui ont frappé depuis le 24 Décembre 1999 sous Bédié, sont les mêmes qui frapperont encore sous Gbagbo le 19 Septembre 2002. Ils sont tous devenus, non pas par coïncidence ou par mérite, des maillons clés du dispositif d’Abidjan. Cela est clairement révélateur de l’accointance d’Allassane Ouattara et cette clique d’individus rebelles pour qui la vie des autres n’a aucun sens.
Ce qui est fascinant dans cette histoire, c’est que chaque ivoirien et ivoirienne connait cette vérité, la vérité de la crise ivoirienne. En chœur, ils peuvent t’en faire le récit les yeux fermé jusqu’au point de chute actuelle de cette aventure exsangue dans laquelle les rebelles tirent apparemment fortunes et plaisirs. Les ivoiriens connaissent l’identité et la source du sang qui coule en Côte d’Ivoire et les coupables avérés de cette forfaiture. Malheureusement, ils ont tous été récompensés sous Ouattara pour mission certainement bien accomplie. C’est ces mêmes personnes, parfaitement collant à l’image de ceux qui incarnent l’injustice en Côte d’Ivoire, qui subitement sont devenus des ardents défenseurs de la justice et qui se disent des démocrates – Révoltant tout ça n’est-ce pas !!!
La spoliation de la Côte d’Ivoire et son exploitation en coupe réglée au bénéfice du Burkina Faso, rattrape Ouattara sur la question de son origine réelle. Des colonies de Burkinabés sont venus violenter, exproprier et terroriser les ivoiriens sans que cela n’émeuve Ouattara et ses alliés – « Ourémi » règne en maitre incontesté sur l’Ouest de la Côte d’Ivoire sans être inquiété par Ouattara et son Gouvernement – Le Burkina Faso est devenu exportateur de Cacao – des cadres Burkinabés sont nommés à des postes stratégiques en Côte d’Ivoire pour servir les intérêts de la nouvelle métropole « Burkinaise » – Elle a réussi à travers les manœuvres de Ouattara et de son ami Sarkozy (Ex-Président de la France) à s’appuyer sur le bras séculier de la France pour faciliter la recolonisation de la Cote d’Ivoire – Sans que la France en fasse nécessairement le rapport entre son intervention en Côte d’Ivoire et le deuxième agenda Afro-colonialiste de Ouattara au Bénéfice du Burkina. Tous ces faits sont révélateurs pour qui cette clique travaille en vérité. Tous les ivoiriens qui s’en sont faits complices en paieront le prix tôt ou tard. L’instrumentalisation du PDCI et la vraisemblance du portrait littéraire de Ferdinand Oyono : « Le vieux nègre et la médaille » est la meilleure façon de comprendre le rôle historique de Konan Bédié dans cet autre type de colonisation de la Côte d’Ivoire par un pays qui en endure un complexe psychologique depuis des lustres.
Les charges contre Gbagbo sont-elles sérieuses ? Et je dis oui.
Un décryptage honnête des tenants et des aboutissants indiquent clairement que le présumé coupable est en vérité la victime des ambitions démesurées d’une frange d’individus qui voulaient vaille que vaille s’emparer du pouvoir.
Qui doute donc encore que ce scandale politico-judiciaire a connu son point culminant et est entrain d’entamer sa descente libre vers le rééquilibrage des normes. En effet depuis le 11 Avril 2011, date de la capture du Président Laurent Gbagbo par les forces françaises et l’ascension brutale d’Allassane Ouattara au pouvoir, la Côte d’Ivoire est rentrée dans une chute libre aux enfers. Elle est devenue une curiosité pour divers centres d’intérêts qui suivent avec une attention particulière, le grossier montage politico-diplomatique de notre temps. Elle est devenue un sujet qui défraie plusieurs chroniques journalistiques et académiques. Elle a suscité en si peu de temps une floraison de publications telles que « Côte d’Ivoire : Le Coup d’Etat » de Charles Onana, « Cote d’Ivoire : Traquenard Electoral » de Charles Blé Goudé, « Côte d’Ivoire : Tuerie des Femmes d’Abobo » de la journaliste française Leslie Varenne… et bien sûr la méticuleuse recherche sur les sources de conflit en Afrique de Georges Beyllignont, intitulé: Côte d’Ivoire et Afrique Francophone : La police face au défi de prévention des conflits africains.
Ce pays est un cas d’étude exceptionnel pour ceux qui cherche honnêtement à réévaluer nos pratiques et politiques dans nos sociétés mondialisées. Il attire en ce moment vers lui des regards curieux qui attendent patiemment ou impatiemment de voir le point de chute finale de cette odyssée orchestrée par un ensemble de délateurs clairement identifiés.
Il est clair qu’au delà des faits remarquables qu’ont alimentés la crise ivoirienne pré & post électorale, Le conflit ivoirien oppose deux idéologies africaines. Une qui déduit sa stratégie de développement de l’assistance et des coopérations étrangères, et une autre qui somme les africains à l’auto-détermination et demande un minimum d’équité dans ses rapports avec l’Occident. Ce conflit, dans ses élaborations multiformes a quelque chose de curieux qui formate son caractère exceptionnel : le processus électoral en Cote d’Ivoire s’est appuyé sur deux modes contemporains d’accession au pouvoir d’Etat.
Le caractère exceptionnel de cet imbroglio politique, découle du fait que le pouvoir d’Etat et son exercice, a toujours été la conséquence de l’un des deux procédés suivants :
Premièrement, le pouvoir comme étant la sanction d’un processus démocratique où le consensus national est par convention recherchée à travers une simple majorité qualifiée de votants. Cette méthode est le protocole qui est perçu comme conférant un pouvoir d’Etat légitime : Les élections selon les principes démocratiques.
Secundo, Le pouvoir prit par la force et qui s’impose par la force et fait valoir une suprématie répressive qui broie toute contradiction. Elle s’applique à un contexte où l’objectif est de réduire le peuple à une soumission complète par l’usage des armes. Ou bien en provoquant une atmosphère de peur généralisée pour obtenir un simulacre de stabilité sociale et politique : Les coups d’Etat selon les procédés du totalitarisme.
Mais jamais la combinaison des deux conduits de pouvoir comme c’est le cas sous Allassane Dramane Ouattara. En effet, le paradoxe de cette ascension au pouvoir d’état à travers deux conduits de pouvoir classiques, a donné lieu à une équation bizarre dont personne n’arrive à envisager clairement le schéma de résolution et de pacification approprié. Le problème est ainsi libellé ; Depuis le 19 Septembre 2002, une rébellion supportée et blanchie au Burkina Faso est venue écourtée la vie normale en Côte d’Ivoire. Des moyens colossaux ont été déployés visant le renversement du régime socialiste de Laurent Gbagbo par un coup d’état. Plusieurs tentatives antérieures de renversement échouèrent comme celle fatidique du 19 Septembre 2002. Elle réussie quant à elle à se muer en une rébellion fortement armée, même plus armée que l’Etat de Côte d’Ivoire. Elle invita naturellement à elle toute sorte de questions et de curiosité par rapport à ses motivations et objectifs, ses soutiens officieux et ses commanditaires inavoués.
Cette rébellion était notoirement connue pour son équipage modeste à tout point de vue. Un leader qui n’est pas un grand intellectuel, qui n’a aucune expérience professionnelle et qui n’a aucun moyen sérieux pour monter un scenario d’une telle envergure. Bref ! Elle demeura constante dans les nombreuses parodies de résolutions actionnées ouvertement ou non par la France ; de Lomé à Marcoussis en passant par Pretoria, Accra 1, 2 & 3. La déception de sa promesse de désarmement qui était pourtant la seule et l’unique contrepartie que les rebelles étaient supposés performé, a buté sur leur refus téléguidé. Autant son accointance et ses tendances partisanes avec le RDR ne faisaient l’objet d’aucun doute. Ils maintinrent néanmoins et cela unanimement que leur rapprochement était plutôt une conséquence d’incidences d’objectifs. Leur désaveu réciproque en tant qu’éléments d’un même corps, à une homogénéité apparente et exemplaire, était fait dans le but de laisser paraitre deux entités séparées pour des raisons de convenance. Les masques étant maintenant tombés les uns après les autres, que nous notons la même parfaite convergence des objectifs de la paire RDR (branche politique) et Force Nouvelle (branche armée). Cette manœuvre de dilation digne d’un montage de cirque, livre aujourd’hui publiquement son caractère insolite et inintelligent.
Les élections du 28 Novembre 2010 eue donc lieu avec le RDR et ses soutiens comme la France, L’ONU, les Etats-Unis, la CEDEAO et le Burkina, favorables au maintien des rebelles en arme. Cet état de fait a permis au leader du RDR, non seulement d’être candidat déclaré au processus démocratique en cours, mais détenteur dans le même temps du pouvoir d’action sur une force irrégulière et illégale qui pullulait concomitamment les corridors de l’hôtel du Golf à Abidjan, QG de campagne d’Allassane D. Ouattara.
A Abobo, une zone d’Abidjan « favorable » aux forces rebelles, ils ont réussi à infiltrer des combattants du Sieur Soro. Le sergent IB vint par la suite y joué un rôle flou. Non identifié et opérant clandestinement, il pouvait mener des opérations d’incriminations et de subversions contre le régime Gbagbo. Le « commando invisible » venait de s’ajouter à une longue liste des forces militaires parallèles en opération en Côte d’Ivoire. Les Forces rebelles, La Force Licorne, les forces de L’ONUCI, Les Mercenaires Burkinabés (Cités dans le rapport d’Ocampo), les forces parallèles de la CEDEAO et enfin les forces régulières de Côte d’Ivoire. Elles étaient toutes des forces qui répondaient de différents centres de commandement militaire selon les intérêts géopolitiques et géostratégiques. Dans cette liste, la seule force légitime qui pouvait se targuer d’être en légitime défense était les Forces de Défense et de Sécurité de Côte d’Ivoire (FDS). Comment est-il donc apparu plausible aux yeux de l’accusation, que sans investigations et sans recourir à des études balistiques, la seule FDS, forces armées régulières de Côte d’Ivoire peut porter les responsabilités des crimes perpétrés en ce moment. Toutes les forces en présence en avaient les moyens selon à un catalogue d’objectifs et d’intérêts géostratégiques clairement repérables à l’analyse du comportement des acteurs qualifiés du conflit ivoirien.
Comment l’accusation a-t-elle procédée l’intelligence qui l’a conduite à la conclusion sur la responsabilité des violes des femmes ? Il est pourtant clair que dans un environnement où la loi et l’ordre a disparu, n’importe qui pouvait profiter du désordre qui planait pour commettre des actes de viole sur la frange sociale naturellement vulnérable dans nos sociétés modernes. Et s’il y a un précédent dans cette matière, les rebelles en ont montré la capacité morale dans les premières heures de la rébellion. Ces recrus des pays environnants n’avaient ni partenaire, ni vie sociale en Côte d’Ivoire pour assouvir leur besoin sexuel naturel et pouvait théoriquement contempler un tel acte abominable.
En dépits des malversations procédurales provoquées ou accidentelles, Laurent Gbagbo fut déclaré vainqueur des élections par la plus haute cour de justice en Côte d’Ivoire. A l’annonce de ce verdict cinglant pour le camp Ouattara, ils actionnèrent aussitôt leur plan B. Cet autre conduit alternatif de capture du pouvoir d’Etat fut consécutivement mis en branle. Le coup d’état en fin de compte résuma l’ascension brutale et violente d’Allassane Ouattara au pouvoir en Côte d’Ivoire. Cette méthode fut lourde de conséquences qui semblent avoir engendré une situation de déclin irréversible. A l’analyse, aucun alliage de méthodologies ne semble être approprié ou adapté au contexte sociopolitique inaccoutumé dans lequel celui qui assure l’office de Président de République de Côte d’Ivoire s’est plongé mains et pieds liés.
C’est un pouvoir qui a besoin de stabilité pour gouverner, mais qui ne peut prendre le risque de créer un tel environnement. Car un climat social apaisé voudra implicitement traduire un minimum de liberté et de respects des droits élémentaires. Il n’y a qu’a ce prix qu’un nouveau consensus national peut être dégagé à travers l’expression et la reconnaissance de la différence qui est une culture bien encrée dans les traditions contemporaines de la vie politique ivoirienne – C’est un pouvoir qui a également besoin d’instabilité pour créer un climat de peur généralisée, dans le but de subjuguer un peuple qui donne l’air d’avoir un Président à eux imposé. Il est perceptible de loin comme de l’intérieur, que ce peuple outragé veut dénoncer la mort qui sévit de façon banale dans les villages et campements en Côte d’Ivoire. Ces dignes enfants de Côte d’Ivoire veulent décrier « le programme de rattrapage » relatif à l’institution d’une gouvernance à relent ségrégationniste et tribaliste.
Voici le décor du pouvoir et de la gouvernance de l’actuel régime. La situation est rendue davantage incompréhensible, non seulement parce qu’ils ne veulent pas assumer la demeure d’un coup d’état en CI, mais ils n’ont pas les commandes politiques nécessaires qui crédibilise la thèse d’une certaine légitimité démocratique. Un pouvoir condamné à vivre de l’instabilité et dans l’instabilité ne pouvait qu’atteindre en moins de deux ans de gestion, un point où l’on sent venir à grand pas le crépuscule d’un montage politique inédit et d’un régime chancelant depuis son ascension au trône. Un pouvoir qui ne fait pas bon ménage avec les objectifs stratégiques de stabilité socio-politico-économique car les tenants craignent de dévoiler au monde les enjeux de ce montage grotesque qui donne déjà des sueurs froides à ses commanditaires, quant à sa fin programmée.
La France doit s’en isoler si elle veut sauver la relation multiséculaire et historique qui la lie aux pays d’Afriques francophones. Gbagbo a reconnu très tôt qu’un changement fondamental s’imposait dans ce nouveau contexte où les africains sont bien informés sur leur environnement et ont la capacité d’en déduire une intelligence qui créée une pression sérieuse de changement sur les gouvernants africains honnêtes. Y répondre, rentre systématiquement en confit avec les impératifs de la Françafrique. Un nouveau mode de coopération s’imposant, libre au Président François Hollande d’en tirer les leçons socialistes qui s’imposent. Libre à lui de prendre le leadership d’un mouvement irréversiblement orienté vers la redéfinition des mesures de coopération sur une base plus digne. L’histoire présente toujours des opportunités aux leaders de reconnaitre les signes du temps et s’en approprier le leadership. Et j’ai la conviction que le régime socialiste au pouvoir en France en mesure la portée et est en phase de marquée les mêmes exploits de De Gaule. Mais cette fois sur une base qui responsabilise les africains, rend la France corporatives plus compétitive en Afrique pour pérennisée une alliance qui souffre de 50 années de malversations politiques.
Pour la Paix et le Développement en Afrique, Une contribution de
Joël-Marcel KoudouGbedjia
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